Raphael Zagury-Orly. Perdre sa voix

Le titre de cette œuvre dit: « Il n’y a pas de Magen David » qui peut s’entendre comme: « Il n’y a pas de protection ». © Sharon Rashbam Prop, אין מגן דוד

Je suis sans voix depuis le 7 octobre.

Toujours aussi surpris – on ne s’y habitue pas – de voir et d’entendre « ceux qui savent », ceux qui nous expliquent qui est le « vrai » responsable dans ce qui vient d’arriver. Toujours aussi surpris de voir ceux qui se précipitent pour déballer leur version préconçue des événements ; ceux qui courent sur les plateaux des médias pour parler d’une voix assurée et définitive des « raisons de la crise actuelle » (apparemment, ce n’est donc qu’une petite crise de plus pour eux) et d’un « soulèvement civil légitime ». Ceux qui nous expliquent « la cause de toutes les horreurs » : « l’occupation israélienne ». Et puis il y a le Secrétaire général de l’ONU, l’éternel ONU : « L’attaque contre Israël n’a pas eu lieu depuis un vacuum ». Il s’agit donc d’une simple « attaque », qu’il faudrait encore et toujours contextualiser.  Ils savent, eux. Ils ne tremblent jamais. Sans rien dire de ceux qui versent leur venin sur les réseaux, le multipliant de manière vertigineuse à travers des followers zélés. Le Hamas aurait été poussé à bout. Ça se comprend…

Maintenant que je retrouve partiellement ma voix, je ne veux pas faire de géopolitique, je ne m’en sens pas capable d’ailleurs en ce moment, moi qui – pour le coup – ai une vraie culture historique, qui ai peut-être tout lu (de part et d’autre) sur la question. Je veux essayer de parler autrement. Tenter quelque chose qui ne me ressemble pas. En même temps je ne veux pas discourir. Je laisse ça aux pétitionnaires.

Nous, Israéliens, venons d’expérimenter un meurtre de masse, un génocide et un acte de purification ethnique. C’est drôle, cela n’est jamais dit. 1.400 personnes assassinées. Des bébés, des enfants, des femmes, des hommes, des vieillards. 

8 heures, pendant 8 heures seulement. 

Voilà ce qui arrive lorsque Israël échoue à se défendre pendant 8 heures. Un pogrom. Ils ont violé, torturé, arraché les yeux, humilié, brûlé, décapité, assassiné maison par maison. Village par village. Puis ils ont appelé leurs parents pour s’en vanter.

Si on n’arrive pas à distinguer une campagne militaire de défense d’un pogrom et d’une tentative de génocide, nous n’avons aucune base pour une discussion quelle qu’elle soit, rationnelle ou sensible. Cette campagne militaire de défense a été anticipée, pré-organisée par le Hamas qui souhaite entraîner l’État d’Israël dans l’abîme : c’est une réussite.

La solitude d’Israël existe. La solitude des Israéliens existe. La solitude de l’Israélien en France (sans commune mesure avec les deux premières) existe. Désormais, il y a aussi la solitude du Juif, surtout dans les milieux dits « intellectuels de gauche ». 

Le soutien militaire et symbolique des démocraties occidentales à Israël, pour des raisons qui dépassent souvent le pays et sa raison d’être, n’y change rien. Car tout autour, un autre soutien – militaire, humanitaire et symbolique – international, jamais déployé pour aucun autre peuple au monde, certainement pas pour les Arméniens, les Yézidis, les Kurdes, les Tibétains et j’en passe, défend les Palestiniens dans leur « droit » et volonté de remettre en cause l’existence d’Israël. 

Israël est soutenu par les régimes Occidentaux ; aux yeux de l’extrême gauche française, cela suffit à exclure cet État de l’humanité. Quel autre État au monde, quel autre peuple au monde, se voit ainsi exclu de l’humanité parce que l’alliance occidentale soutient son droit à exister et à se défendre ?

À quoi mène la « contextualisation du terrorisme » et la hiérarchisation des victimes.

Le sentiment de sidération quand on découvre telle ou telle déclaration d’Étienne Balibar ou de Frédéric Lordon – ce dernier philosophe capable de dire : « la France est totalitaire ». Estomaqué par l’absence totale de nuance politique de ces termes, employé par un chercheur prétendant nommer les crises en cours. Le même Balibar ayant justifié par la « nécessaire contextualisation du terrorisme »[1] la mort de David Gritz en 2002, jeune philosophe français parti en Israël pour étudier la philosophie et mort dans un attentat du Hamas sur le mont Scopus.

Slavoj Žižek et Judith Butler s’empressent de dire : « Ce qui a eu lieu le 7 octobre est certes injustifiable, mais on peut le comprendre ». Je dis : « Il faut en finir avec cette idée de la compréhension ». Tout ne peut pas être déchiffré à travers la notion de « compréhension ». Comprendre l’autre : jusque dans la barbarie ? Cela revient à justifier la barbarie.

La « compréhension de l’autre » aujourd’hui justifie la barbarie. 

Tout ce que ces « grands philosophes » trouvent à dire de la situation est la compréhension soi-disant non justifiante – mais qui l’est – de crimes injustifiables. L’éthique et la responsabilité dépendraient-elles systématiquement d’une forme de compréhension ?

On déclare en grande pompe l’injustifiable pour aussitôt tomber dans la compréhensibilité la plus schématisante du dominant-dominé, du bourreau et de la victime. Belle manière de liquider ce qu’ils ont nommé à l’instant l’injustifiable. Maintenant que leur théorie menace de s’écrouler sous leurs pieds, il faut à tout prix justifier, sauver leur antisionisme et surtout sauver leur alliance objective avec des terroristes assoiffés de sang.

Tout leur système s’écroule.

Une pétition massivement signée par le monde de l’art[2], parlant d’Israël comme phénomène colonial, a été publiée sans jamais mentionner les victimes israéliennes du 7 octobre.

Je connais certains signataires de cette pétition. J’ai parlé de cette question avec d’autres. Leur culture historique de la région frôle la nullité. J’insiste : dans ce qu’on appelle « le monde de l’art », de manière générale et je sais que c’est problématique de devoir désigner ce groupe ainsi, la culture politique est d’une indigence inégalée. Leur culture théologique est risible. Leur rapport à l’Orient arabe ou juif est fabriqué de fantasmes et de sentiment de culpabilité à géométrie variable. Leur conscience politique est purement rhétorique et se résume à un post-colonialisme désespérément simpliste. Leur sensibilité à l’égard de la question juive est tout simplement inexistante. Le Juif est toujours fort, riche, puissant allié de l’Occident qu’ils abhorrent. Il a le malheur de persévérer dans l’être, de vouloir se réinventer une existence.  

Jamais vulnérable, jamais fragile, jamais exposé. Ces termes utilisés tous les jours, usés jusqu’à la corde, pour désigner n’importe quelle victime, pauvre, exclue, dominée, humiliée sont inutilisables pour des Juifs et surtout pour les Juifs israéliens.

Ces voix qui s’insurgent renvoient toutes à ce qu’elles nomment la « colonisation israélienne ». Non pas à la politique, à la solution ou à l’horizon politique. Non pas à la critique des gouvernements, des lâchetés politiques de deux côtés. Leur objectif est de condamner d’avance un fait historique sur lequel personne ne peut aujourd’hui revenir historiquement. 

Leur voix renvoie à la « colonisation » de la « Palestine ». La « Palestine » avant 1948 n’est jamais identifiée, définie, celle de 1967 jamais analysée. Le leadership politique, les responsabilités de l’OLP d’Arafat et du front du refus arabe jamais contextualisés.       

Le Juif serait celui qui apparaîtrait ex nihilo, de nulle part, pour s’accaparer ce qui ne lui appartiendrait pas. Les mêmes voix qui disent que dans l’absolu « la terre n’appartient pas », disent haut et fort que pour un seul peuple, le peuple palestinien, « elle appartient ». Les Juifs en sont absolument exclus.

À leurs yeux, l’État d’Israël n’a pas le droit d’exister. 

Que ces voix m’épargnent le fantasme du Juif exilé, nomade, sans patrie, si commode pour eux. Je connais trop bien ce discours d’Israël comme « anomalie », comme épisode de l’exil structurel du judaïsme. Je le trouve au moins aussi bête que le nationalisme et l’identitarisme juifs.

Je m’insurge contre ce schéma post-colonialiste qui devrait s’appliquer partout, y compris concernant le rapport du Juif à la terre d’Israël. Cette prise de position plonge l’Israélien libéral dans une situation intenable : qui peut souscrire au colonialisme et aux injustices inacceptables, intolérables de cette histoire occidentale ? 

Pas moi. Pour autant, Israël ne peut être défini selon ce schéma. 

Qu’est-ce qu’une pensée qui pense selon un schéma déterminé d’avance ? Pouvons-nous pour une fois juger, interroger la singularité inédite de l’histoire d’Israël et de la Palestine ? Ce qu’on attend des intellectuels est-il qu’ils répètent des schémas usés, déjà constitués, qu’ils projettent sur une situation complexe et unique une grille de lecture pré-définie ?

Israël aussi est un produit post-colonial, en rupture avec une certaine histoire colonialiste occidentale. Les Juifs ont été des réfugiés qu’il faut appréhender comme tels quand on réfléchit à leur circulation et à leur déplacement dans l’Histoire. Faut-il rappeler qu’ils sont restés réfugiés, étrangers, exclus dans la plupart des pays où ils ont vécu, dans l’Europe de l’Est et les pays arabes, à quelques exceptions près. En Europe occidentale, quand ils ont été intégrés, cela ne l’a été que pour un certain temps. 

Certains semblent penser que nous, Israéliens, sommes tous issus de pays « autres » qu’Israël, de la Pologne à l’Algérie ou la Tunisie. Pensez-vous que nous retournerons là-bas ? Que nous « appartenons » à ces pays ? Que c’est aussi simple que cela ? Pensez-vous que la Pologne, l’Algérie et tous les autres pays qui ont vu traverser les Juifs du monde considéraient les Juifs comme des égaux ? Comme appartenant à leur pays ?

L’émancipation des Juifs par le sionisme se fait à un moment d’effondrement du colonialisme – effondrement qui a pris du temps à se résoudre en décolonisation. Israël a été créé en opposition à une grande puissance coloniale qui est l’Angleterre, et avec l’aval de la communauté internationale. 

Le sionisme n’est pas un phénomène colonial. Et en tant qu’Israélien et sioniste, je me bats depuis toujours contre certains phénomènes coloniaux israéliens issus du sionisme. Faut-il le rappeler, il existe plusieurs sionismes. Il y a des phénomènes coloniaux évidents en Israël mais Israël ne peut pas être réduit à cela.

Les Israéliens libéraux – de gauche – que je fréquente, avec lesquels je travaille, ont toujours refusé la parole de leurs aînés qui disaient « Le monde entier est antisémite ».

Aujourd’hui, ces mêmes Israéliens découvrent avec angoisse et tremblement que ceux qui étaient supposément les plus proches d’eux, leurs alliés « humanistes », avec lesquels ils partageaient les combats pour le droit des minorités, les combats pour le droit des plus faibles, les combats pour la distinction entre les individus et les gouvernements, entre les humains et les appartenances religieuses et identitaires, ceux-là se dressent contre les droits de tous les Israéliens à vivre sur leur terre ancestrale. D’avoir un abri dans ce monde qui leur a été particulièrement hostile – devrait-on dire le plus hostile de l’Histoire ?  Je ne dis pas ici que d’autres peuples – parmi lesquels les Palestiniens – ne souffrent pas ou n’ont pas souffert. C’est le combat que je mène tous les jours avec mes amis Israéliens et sionistes.

Force est de reconnaître que le fait juif provoque des réactions irrationnelles, une opposition épidermique et pas seulement des Français issus de l’immigration qui se sentent solidaires des Palestiniens (et c’est évidemment leur droit ; je le respecte, je le comprends, je le partage). Cela, pour un Israélien, constitue un traumatisme de plus.

On oublie vite.

On a vite oublié l’histoire d’Israël et de la Palestine, on a vite oublié l’histoire de l’Europe, on a vite oublié l’histoire des Juifs.

Comment en est-on arrivé là ? Comment une partie de l’opinion internationale la plus progressiste est-elle arrivée à penser qu’Israël constitue aujourd’hui un danger pour le monde ? Comment est-elle arrivée à parler à tort et à travers d’une question qu’elle connaît si mal en mettant en danger les Israéliens et ceux qui leur sont solidaires dans le monde – une partie importante du peuple juif – de la manière la plus irresponsable qui soit ?

Sans aucun doute par une diabolisation, par une progressive déshumanisation d’Israël et des Israéliens. Notons que cette déshumanisation ne touche pas de manière aussi systématique et obsessionnelle les groupes terroristes qui disent représenter le peuple palestinien – et qui lui font, à mon grand regret, le plus grand tort –, qui commettent des pogroms, depuis bien avant la naissance d’Israël.

En outre, maintenant, dans ces milieux, on nous dit : « Regardez qui vous soutient ! La droite et l’extrême droite européenne ». 

Israël n’aurait-il pas le droit de vivre sans l’aval de la droite et de l’extrême droite européenne ? Américaine ? Nous pensez-vous si naïfs au point de ne pas voir à quel point nous sommes instrumentalisés par l’extrême droite et par les évangélistes américains[3] ou autres ?

Il existe un Israël qui a le droit de vivre au-delà ce soutien, sans ce soutien, contre ce soutien.

Je suis assez âgé pour me rappeler de mon pays dans les années soixante-dix.

Les vieux rescapés qui vivaient ensemble, sans enfants, qui venaient « de là-bas », comme on disait. De l’enfer.

Ceux qui vivaient sans vivre.

Ceux qui n’ont jamais pu reconstituer de vie normale, de vie de famille, qui vivotaient entre eux. Dont mon père me disait « Il faut être gentil avec eux ».

Je suis assez âgé pour me rappeler de tous les « fous », de ceux qui avaient perdu la raison (et pour cause) : ceux qui avaient subi les manipulations de Mengele, les hommes âgés qui avaient des seins de femme à la plage et qui vivaient en lisant l’avenir dans les paumes des enfants.

J’aimerais rappeler que de trop nombreux Juifs n’avaient tout simplement pas où aller, où atterrir après la Shoah. 

Il n’y avait qu’Israël pour les accueillir. Ils n’étaient pas tous sionistes.

Le sionisme : venons-en au sionisme.

Le terme et l’idéologie les plus malmenés de notre temps. Pouvez-vous vous imaginer cette situation où, tous les jours, des jeunes Français de vingt ans, des Québécois, des Australiens, des Argentins, m’expliquent à moi, Israélien largement politisé, particulièrement critique du gouvernement actuel et d’autres avant, très impliqué dans la contestation qui a mobilisé toute ma vie depuis neuf mois, ils m’expliquent Israël, que je suis un colon, que mon pays n’a pas le droit d’exister et n’existe que par l’usurpation et l’injustice.

Moi qui suis plus que critique de Netanyahou, que je considère comme le faussaire du sionisme, comme le grand destructeur du projet sioniste, comme celui qui a divisé comme jamais auparavant la société israélienne et qui a affaibli l’armée ; moi qui suis terrifié par le sionisme religieux ravageur de l’idéal émancipateur du sionisme, ayant détourné le judaïsme, je suis abasourdi par ces voix qui viennent me faire la leçon, m’expliquer ce qu’est le sionisme, ce qu’il faut penser de la politique d’Israël et des « origines » de sa fondation. 

L’alliance entre Netanyahou et le sionisme religieux, dans leur fantasme d’appropriation des terres qui appartiennent aussi aux Palestiniens, ont une responsabilité énorme dans les événements du 7 octobre. L’indifférence meurtrière à la question palestinienne, à la souffrance des Palestiniens, de ce gouvernement est injustifiable. Tout le monde sait en Israël, aujourd’hui plus que jamais, que Netanyahou a contribué au financement du Hamas afin de neutraliser l’OLP.

Notre avenir dépend des deux peuples, Israéliens et Palestiniens. 

Je pleure les innocents palestiniens, je pleure les Gazaouis sous les bombes. 

Nous, Israéliens, savons ce que c’est que d’expérimenter l’effroi et la perte. 

Nous, les Israéliens – contrairement aux signataires occidentaux des pétitions en tout genre contre Israël – savons dans notre chair ce qu’est mourir dans et par la plus grande terreur, les massacres aveugles, l’absence totale d’issue et d’interlocuteur.

Vous nous dites maintenant qu’il faut éviter les morts, les victimes palestiniennes. Qui veut les morts? Qui veut que d’innocents Gazaouis meurent?

Les Israéliens qui veulent que les Palestiniens soient expulsés et qui les persécutent tous les jours, je les abhorre.

Nous sommes nombreux à lutter contre leurs actes inacceptables, à vouloir qu’ils cessent et qu’ils soient jugés. 

Dans cette perspective, nous avons besoin de la gauche et des libéraux pour lutter à nos côtés afin de rendre à ces Palestiniens usurpés ce qui leur est dû.

Le sentiment d’abandon par la gauche mondiale que nous, Israéliens du camp libéral, ressentons aujourd’hui par rapport à cet objectif de paix et de justice rendue, est désormais gravé dans nos consciences.

Ce n’est pas un jeu.

L’égo des intellectuels et des artistes occidentaux, de l’intelligentsia de gauche qui se dresse contre le droit d’Israël à se défendre et à exister, nous tue : il contribue à la menace de mort de Juifs innocents dans le monde. 

Et ce slogan répété par la gauche mondiale « la Palestine sera bâtie de la mer au Jourdain » : comprenez-vous seulement ce que cela signifie pour les Juifs israéliens ? Comprenez-vous ce que cela signifie comme catastrophe humanitaire ? N’y a-t-il pas d’autres solutions pour que les deux peuples coexistent dans la paix ? 

La gauche occidentale qui soutient les Palestiniens du Hamas, le régime iranien, ne connaît-elle pas les provocations infinies du Hamas ? Ne savez-vous pas que cette organisation n’a pas pour objectif la paix mais la destruction d’Israël ?

En sortant de Gaza en 2005, Israël a voulu donner de l’espace aux Gazaouis ; c’était le début d’un processus. Qu’en reste-t-il aujourd’hui, au grand désespoir de ceux qui soutenaient et croyaient en ce processus ? En faisant l’amalgame entre le Hamas et les Palestiniens, cette gauche se rend-elle compte qu’elle détruit le combat palestinien ?

Entre deux folies, deux cauchemars : l’extrême gauche et l’extrême droite évangéliste et apocalyptique. Ces deux extrêmes ont aujourd’hui ce qu’ils ont toujours voulu et fantasmé : Gog et Magog idéologique pour les uns, Gog et Magog théologique pour les autres.

Israéliens et Palestiniens : deux traumatismes qui se rencontrent. 

Nous devons mieux organiser la séparation entre les deux peuples qui doivent pouvoir vivre chacun sur cette terre si controversée. 

Notre responsabilité est engagée à l’égard des victimes du 7 octobre et de leur mémoire. Notre responsabilité est engagée à l’égard de ceux qui doivent reconstruire leurs vies avec leurs morts et leur immense douleur incicatrisable, Israéliens et Palestiniens. Elle s’engage à l’égard de ceux qui vont naître demain et qui vont devoir vivre dans ces deux pays ravagés. 

La réconciliation ne m’intéresse pas car, au-delà de cette perspective sentimentale et politiquement vide, la responsabilité comme engagement éthique et politique permet de son côté, peut-être, de continuer malgré tout.

© Raphael Zagury-Orly

Source:

Raphael Zagury-Orly, philosophe israélien, est l’auteur notamment de « Le dernier des sionistes » (Les Liens qui Libèrent, 2021).


Notes

1. Lire à ce propos « Aveuglement », un article de Catherine Chalier dans Le Monde du 25 août 2002 – Retour au texte

2. Lire à ce propos « ‘Les deux devraient aller de pair’: l’appel des artistes israéliens », sur le site de Tenou’a – Retour au texte

3. Lire à ce propos « Drôle d’amour », un article d’Antoine Strobel-Dahan dans le no 170 de Tenou’a – Retour au texte


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1 Comment

  1. merci à Tribune Juive de nous donner accès à de tels textes . Merci a Raphael Zagury-orly d’oser demeurer « le dernier sioniste ». Un seul peut racheter tant et tant d’erreurs !!Tellement merci pour cette lecture a garder en pensée et par devers soi !!

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