Jacques Tarnero. Gaza sur Seine

« Allah Akbar » scandé Place de la République : l’impuissance du gouvernement. 20 octobre 2023. Photo Amaury Cornu / Hans Lucas via AFP 

La guerre que le Hamas a imposée à Israël n’a pas commencé le 7 octobre dernier. L’islamisme a déclaré la guerre aux « Juifs, aux croisés et aux mécréants » le 11 septembre 2001 avec l’attaque contre les Tours du World Trade Center. Cette guerre est une guerre globale, mondiale mais la première ligne de front se nomme Israël. Cette guerre n’a pas pour objectif de libérer un peuple opprimé. Elle ne vise pas à la construction d’un État pour les Palestiniens. Le Hamas n’a que faire de ce projet. Son seul souci vise à la destruction d’Israël. C’est une guerre d’extermination des Juifs. Le reste viendra plus tard.

Rien, ni jamais: la date du 7 octobre 2023 ne pourra s’effacer de nos mémoires. Elle ira s’inscrire au Mémorial de la shoah, sur les murs de Yad Vashem à Jérusalem, comme le moment symbolique qui dit que la bête n’est jamais morte et que tous nos « Plus jamais ça » n’ont servi à rien. Le massacre indiscriminé, le sadisme, l’atrocité des crimes commis dans ce massacre, l’inscrivent dans le sinistre palmarès des crimes contre l’humanité. Le 7 octobre dernier c’est un abominable pogrom qui a été commis contre des populations civiles en Israël. La cruauté invraisemblable qui  l’a caractérisé rappelle les pires gestes des einszatzgruppen nazis. Il ne s’agit pas de crimes de guerre mais de crimes contre l’humanité. Les tueurs avaient pour mission de produire un effet de sidération. Ils ont parfaitement réussi.

La guerre, dit-on,  a ses lois. Certains moyens pour combattre sont interdits et c’est bien la fin qui en conditionne l’usage. Aucune guerre de libération ne peut être gagnée par le terrorisme et aucun combat émancipateur  ne peut être gagné par le sadisme. La fin est dans les moyens. Invoquer dieu pour massacrer un enfant devrait questionner ce dieu. Les cris de « Allah Akbar ! » qui ont accompagné tous ces gestes à Charlie Hebdo, au Bataclan ou dans les kibboutz autour de Gaza renseignent sur le mauvais usage du divin autant que sur la cause qu’il est sensé inspirer. 

Il y a un malheur arabe. Il y a un malheur palestinien, mais la raison de ce malheur n’est ni Israël ni ce que le colonialisme a fait au XIXe siècle ou au XXe. Cette histoire appartient au passé et les indigènes de la République réécrivent l’histoire en inventant une oppression imaginaire. Il y a sans doute du racisme dans la République mais les lois le sanctionnent. Le malheur arabe vient de l’entretien continu d’un ressentiment contre l’Occident et les Juifs visant à masquer les incuries respectives des régimes arabes nés après la décolonisation. Faire d’Israël la source essentielle de ce malheur est une imposture à la fois historique autant que politique. Les printemps arabes de 2011 ont vainement tenté de changer l’ordre des choses. Très vite les régimes autoritaires ont su réimposer leur loi. En mai 2023 la Ligue arabe a réintégré en son sein la Syrie de Bachar Assad. Aucun pays arabe n’a trouvé à y redire. Quelle aubaine pour ce grand massacreur de son propre peuple autant que de milliers de palestiniens. Les massacres arabo-arabes n’intéressent  pas la « rue arabe » ni les indignés au grand cœur. Déjà Hussein de Jordanie et Yasser Arafat s’étaient donné l’accolade après les massacres de Palestiniens par l’armée jordanienne en septembre 1970. Les multiples phases de la guerre civile libanaise (1975-1990) ont vu s’entre-tuer puis se rabibocher tout ce que la mosaïque libanaise compte de factions tribales, religieuses, claniques de l’Orient compliqué. Les dirigeants arabes passent aujourd’hui l’éponge sur le gazage des milliers d’opposants syriens par Bachar el Assad en 2012. De même, la décennie noire en Algérie a fait plus de cent mille morts mais c’est contre un rappeur algérien qui compte se produire Israël que se mobilise l’imaginaire algérien.

Prenant prétexte du « complot juif » ou du « complot sioniste », cette étonnante pensée magique irrigue les mythes arabes depuis les premiers siècles de l’islam. Elle permet de masquer ce qui dans le monde arabe et musulman engendre cette folie régressive. C’est bien le président de la Tunisie, Kaïs Saïed, qui a déclaré que le nom biblique « Danie ») donné à la tempête qui a ravagé le nord de la Libye  était le signe de l’influence du « mouvement sionist » ?

Le sort réservé aux femmes, leur statut inférieur dans la plupart des pays arabes ou de culture islamique constitue l’autre version de cette aliénation. Les femmes iraniennes en savent quelque chose. 

Israël n’est pas un État au-dessus de tout soupçon mais les manifestations récentes des mois précédant la guerre montrent la vivacité du débat démocratique. La colère contre les incuries du pouvoir dans les failles de sa défense montrent que ce gouvernement, sensé être le plus sécuritaire du pays, n’a pas su agir, trop imprégné par une aveugle sûreté de soi. Les comptes se règleront plus tard. Seule prévaut aujourd’hui l’Unité du pays.

À Paris, avec une régularité toute pavlovienne, la « rue arabe » et la « rue gauchiste » ont fusionné Place de la République pour dénoncer le « génocide » commis par Israël à Gaza. Des « Allah Akbar » progressistes ont été scandés sous la Statue de la République. Au-delà de sa dimension grotesque, la confluence d’une partie de la gauche avec les islamistes met en scène une alliance terrifiante : deux modes de pensée totalitaires fusionnent dans les cervelles. Parés des oripeaux de l’émancipation des humiliés et des offensés, ils substituent l’émotion des images à la réflexion sur les faits. Les mots ne souffrent d’aucune ambiguïté : Israël se comporte à nouveau en nazi.

Des massacres sadiques commis par le Hamas, il n’est pas question et l’horreur du 7 octobre a vite été oubliée. Des abominations commises, il n’est pas question. Seule compte la souffrance des derniers damnés de la terre. Pour que le tableau des fakenews modernes soit complet, « Le Monde » publie la photo de l’hôpital de Gaza supposé avoir été touché par une bombe israélienne. Deux jours plus tard le quotidien de référence publie un correctif. Son élan a précédé la vérification des faits. Pour les excuses on verra plus tard. « Libération » n’est pas en reste en illustrant sa « Une » d’une photo falsifiée par l’intelligence artificielle. Le mal est fait.

Ses effets ne se font pas attendre : il devient difficile d’être juif en banlieue ou d’émettre un point de vue critique sur le discours commun dominant dans la salle des profs du bahut. Il faut bien dire que les lieux où l’on pense contribuent à ce formatage intellectuel. La pensée woko-islamiste triomphe sur les Campus américains et les LGBTQeer++ ont pris le parti du Hamas, oubliant que ce groupe assassine à Gaza les homosexuels en les jetant du haut des immeubles.

Aujourd’hui certains réclament le cessez-le-feu et l’arrêt de la riposte israélienne. Cette position n’a que l’allure de la bienveillance. Elle risque de préserver la survie de ce groupe terroriste qu’est le Hamas. Les alliés en 1943-44 ont-ils observé un cesser-le-feu avec l’Allemagne tant que le nazisme n’avait pas perdu la guerre et ne s’était effondré? La situation est-elle comparable ? Oui, si on est capable de prendre la juste mesure de l’enjeu. Non, si comme le disent certains, le Hamas est un mouvement de résistance.

Cette qualification est une imposture. Ces faux amis des arabes et des palestiniens ne veulent pas voir la réalité des choses. Il leur suffit de lire la Charte du Hamas pour en comprendre le projet génocidaire. Il leur suffit de prendre connaissance des projets de ses alliés, le Hezbollah et leur parrain iranien. Si un coup d’arrêt n’est pas porté contre ce premier ennemi, la guerre sera mondiale. Tel est l’enjeu qui se pose à nous, ici en France, en Europe. Est-on capable de comprendre que c’est aussi notre avenir qui se joue à Gaza ?
Tant que le Hamas ne sera pas détruit, la perpétuation de ce cancer se poursuivra, avec d’autres Bataclan, d’autres Mohamed Merah, d’autres Charlie hebdo, d’autres Samuel Paty, d’autres Dominique Bernard.
Ne pas comprendre qu’Israël se bat aussi pour nous, pour nos libertés, est suicidaire.

© Jacques Tarnero

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7 Comments

  1. La preuve est faite (pour ceux d’entre vous qui en auraient douté) que le wokisme est bien un nazisme. (Et on a eu un ministre wokiste à l’EN)

    La grosse différence entre un nazi des années 30 et un naziwokiste, c’est que le premier était un fan de Wagner et le second un fan de rap ou hip hop.
    Un wokiste est un nazi ayant un des goûts musicaux de chiotte.

  2. J’ai oublié le nom de ce ministre mais il avait parlé de la suprématie de l’homme blanc- peut-être souffrait il d’un complexe d’infériorité … Wagner ça fait peur et les rap hip hop c’est chiant.

  3. @Danielka Wagner était un proto nazi (même s’il a composé quelques beaux morceaux) et le rap (qu’on ne peut pas qualifier de musique) est laid, vulgaire raciste et sexiste.
    Nom du ministre raciste macroniste : Pap Ndiaye, formé aux universités wokistes des USSA (celles-la mêmes qui véhiculant les thèses des suprémacistes noirs et qui depuis un mois militent pour le Hamas)

  4. L’ auteur dit :
     » la confluence d’une partie de la gauche avec les islamistes met en scène une alliance terrifiante : deux modes de pensée totalitaires fusionnent dans les cervelles. »

    Le passage :  » une alliance terrifiante : deux modes de pensée totalitaires  » m’ a fait penser à l’ alliance du national et du socialisme dans l’ Allemagne de Weimar.

    • @Joseph1 Si depuis X années nos médias et associations (« anti »)racistes agitent l’épouvantail d’extrême droite imaginaires c’est dans le but de favoriser le triomphe des véritables extrême droites :

      Quelle différence existe-t-il entre le Hamas et la Waffen SS ? Aucune. La « Race Theory » véhiculée par BLM, le PIR et les universités étasuniennes est la version modernisée de « Mein Kampf ». Quelle différence entre le KKK et BLM ? Aucune si ce n’est que dans ler cas il s’agit de suprémacistes blancs et dans le second de suprémacistes noirs. (aujourd’hui majoritaires).
      (Robert Mugabe se réclamait d’ailleurs ouvertement d’Adolf Hitler). Il y a 50 ou 60 ans, la FI et à fortiori le PIR auraient été qualifiés de partis néo nazis. Car c’est ce qu’ils sont.
      Et comme l’a récemment rappelé une internaute de TJ, la rhétorique de l’union européenne rejoint celle de l’Allemagne nazie.

      Nous vivons dans le 4ème Reich. D’où cette haine généralisée contre les Israéliens.

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