Gaelle Hanna Serero. « Hanna, Yaelle, Dvora, Judith, Avigaelle, Batsheva, Sarah, Rivka, Rahelle ve Lea, Levez-vous!

Gaelle Hanna Serero

Appel au monde endormi

Ô monde endormi

Le monde a basculé depuis le 7 octobre

Et tu ne le sais pas

La haine a déversé le mal sur la terre 

Israël est touché

Et tu es endormi

Les cœurs tremblent, les âmes saignent, la colère divine s’est abattue sur nous

En ce jour terrible de joie, Simha-Torah, la bouche de l’enfer s’est ouverte

Le mal a surgi, ressurgi, du fond des âges

Sous la forme du Hamas

Hamas

Violence, inhumanité, haine, barbarie

Le mal à l’état pur

Le Hamas a détruit, brûlé, gazé, violé, démembré, torturé, attaché, découpé

Des juifs

Des kibboutz entiers

Saccagés, pillés, dévastés

Shoah par balles pour les jeunes de la rave party à Reim

Ignominies à Béeri, Kfar Aza, Nir Oz et Nahal Oz

Pluies de roquettes en continue sur Sdérot, Nétivot, Ashdod, Ashkélon, Tel Aviv et Jérusalem

Attaques du Hezbolla depuis le Liban

Coup de tonnerre

Tonnerre de dieu, la face cachée, celle qu’on ne veut jamais voir

Celle du din et du sang

Celle des cris et des tremblements

Des bébés brûlés, des filles violées, des femmes enceintes éventrées

Pogroms- Shoah- ignominie

Les mots manquent pour dire ce mal qui revient, que notre mémoire reconnaît

Ça pue la mort partout, là où quelques secondes avant les chants retentissaient

Les oiseaux se sont tus

Les chiens tremblent

Dans l’air encore des particules de poussière

Dans l’herbe des membres déchiquetés

Les mots ne peuvent pas retranscrire le choc

L’horreur en plein Shabbat

En pleine synagogue, les hommes appelés

Le pays tout en entier en état d’alerte

Les sonneries

Le sang qui se glace

Et les otages

Les morts, les blessés, les assassinés

Les miraculés dans le sang des morts

Les morts qu’on ne peut pas identifier

Les victimes à qui il manque encore un membre

Et les otages

Voilà 15 jours

15 jours assourdissants

De mort, de mal, de guerre

D’angoisse et de peur

De peine et de douleurs

D’enterrements

Et les otages

15 jours déchirants

D’otages retenus à Gaza

Femmes, enfants, vieillards

Et le ciel seul sait ce qui peut se passer là-bas

L’esprit refuse d’imaginer

La langue se pétrifie

Le cerveau ne répond plus, paralysé

Les yeux se brouillent

Le cœur brûle

Comme du souffre

L’âme tremble

Et pourtant

Pourtant du fin fond du ventre

Des entrailles

Monte un cri

Ô mon dieu! Ce cri des entrailles! Comme j’aurais voulu qu’il reste littérature!

Comme j’aurais voulu ne pas le comprendre jusqu’au bout!

Avouer que je n’avais rien compris à ce que j’avais lu…

Que Paul Celan, Nelly Sachs, Élie Wiesel et Levinas se trompaient

Mais ce cri des entrailles!

Pourquoi aurais-je tant préféré qu’il reste abstrait, poésie, philosophie?

Que la pensée juive reste de la pensée et que l’histoire reste du passé …

Pourquoi aurais-je tant voulu ne jamais vraiment comprendre mon sujet de recherche

Pourquoi ai-je toujours redouté de comprendre un jour

Non plus comme un savoir, mais comme une intimité vécue

Mais j’avais oublié que je suis juive

Que je suis Israël

Et que je suis seule dans ce silence assourdissant

Le silence de celui qui sait et qui hurle

Le cri des entrailles

Le cri des mères israéliennes réveillées ce matin de Simha-Torah, assassinées dans les roses, déchiquetées dans le jasmin

Les cris des enfants attachés dans leur chambre de jeux et brûlés vifs

Les cris des chiens impuissants devant leurs maîtres attaqués et massacrés

Le cri des entrailles ouvertes et déversées sur la terre féconde d’Israël

Et le sang de mon peuple qui coule sur la terre, et la terre qui brûle

Par l’air, par la terre et par la mer,

Le Hamas a attaqué, pillé, violé, torturé et filmé

Des familles entières

Des rescapés de la Shoah

Des jeunes qui dansaient

Et des fillettes qui rêvaient

Et du fin fond du ventre qui se tord monte ce cri

Le cri des entrailles qui est cri de l’âme déchirée

Et l’âme juive

L’âme juive, attaquée, démembrée, décimée

Bouge encore

Hurle, chante, prie

Serre les dents à s’en démettre la mâchoire

L’Histoire se répète

Dieu n’a pas encore demandé assez à son peuple

Dieu n’a pas encore fini de nous pousser au fin fond du gouffre pour qu’encore et encore, nous en remontions

Renaître, vivre, survivre, avancer

Se mouvoir

Un seul peuple comme un seul homme comme un seul Dieu

De tous les coins du monde

Am Israel Hay

Dans ton sang Tu Vivras

Be Damayih Hayi

Ô mon Peuple d’amour

Mon Peuple de sang, d’âme et de terre

Mon Peuple chéri, fier et enfantin

Mon Peuple qui jamais ne grandit et jamais ne vieillit

Mon Peuple qui toujours sourit

Sous les bombes et sous les balles

Dans la boue et dans le sang

Dans la nuit et dans les cris

Mon Peuple sourit et chante

Mon Peuple prie et crie

Mon Peuple saigne et danse

Mon Peuple meurt et vit

Ami

Sans cesse

Ami

Am Israel Hay

Netsah Israel Lo Yechaker

Mon Peuple, je suffoque

Mes nuits deviennent des jours et mes jours des nuits

15 jours

15 jours en otage à Gaza

Mon Peuple Je suis avec Toi

Avec Toi au kibboutz

Avec Toi dans le sang

Avec Toi dans le feu

Avec Toi dans les cendres

Avec Toi à Gaza

Dans la tempête et dans le sang

Dans le déluge

Au pied du Sinaï

Avec Dieu et sans Dieu

Avec la Torah et dans le Veau d’or

A Kaplan et au Kotel

A Metoula et à Netivot

Mon Peuple si beau et si fort

Si droit et si faible

Si jeune et si vieux

Si grand et si bête

Mon Peuple, mon Dieu

Et tous les anges pleurent

Et tous les anges dansent

Et tous les anges regardent le massacre, impuissants

Seule Rahelle nous ramènera

Seule Rahelle nous sauvera

Par ses larmes et par sa foi

Par son amour infini et son obstination sans borne

Hanna, Yaelle, Dvora, Judith, Avigaelle, Batsheva, Sarah, Rivka, Rahelle ve Lea!!!

Levez-vous de vos tombeaux!

Mères d’Israël

Faites tremblez les cieux

Accusez le ciel

Brisez les décrets

Accourez pour nourrir vos enfants dans le noir et dans le froid

Sur les routes

Dans les champs et les montagnes

Dans les bases et les tentes

Par vous seules le pays marche encore

Pour vous seules nos enfants trouvent la force de se relever et de combattre

Ni pour Dieu ni pour les hommes

Seulement pour sauver leurs mères, leurs sœurs et leurs filles

Seulement pour protéger l’amour et la vie

Israël combat

Dieu combat

Les anges combattent

Pour la beauté et l’amour

Pour la beauté et la foi

Pour la beauté et la musique

Par l’amour et la bonté

Par la joie

Ils combattent la peur par la joie

Par la pensée du foyer

Par le souvenir de vos bras

La joie retentit dans les rues, dans les champs et dans le noir

Ce ne sont pas des chants de guerre

Ce sont des chants d’amour

Qui disent la beauté de la vie et la grandeur du réveil de l’âme endormie

L’âme du Peuple vibre et chante et danse sur les ruines

Du nord au sud, des villes et des collines

L’âme du peuple, endormie, se lève et accourt

Israël Israël Israël

Chema! Chama! Ti chma!

Nous vivrons!

Encore et Encore!

Longtemps, jusqu’après la fin du monde

Et Nous reviendrons et Nous reconstruirons

Encore et encore, jusqu’après la fin du monde

Parce que Nous sommes faits de vie

Parce que Nous sommes faits de lumière

Parce que Nous sommes humains

A l’image de Dieu

Par terre et dans les cieux

Plus grands que les anges et plus petits que les chiens

Humains face à l’inhumain

Humains dans la folie

Humains dans la noyade

Humains dans l’atrocité

Homme et Femme d’Israël

Faits de chair et de lumière

D’espoir et de vengeance

D’obstination

Si Tu ne vois pas le sang qui coule par terre,

Si Tu n’entends pas les cris des mères qu’on éventre,

Si Tu ne sens pas les chiens trembler d’avoir vu passer la mort sans rien pouvoir faire pour l’en empêcher

C’est que Tu as perdu ton cœur

C’est que Tu ne sais plus où est ton âme

C’est que ton corps est sec et tes mains sont vides

Suis les chiens! Regarde les oiseaux! Observe les poissons!

Tous fuient la mort et recherchent la vie

Tous se nourrissent et combattent leur ennemi

Tous bénissent et encensent l’œuvre de ses mains et louent sa gloire

Sa gloire qui brille dans les yeux des enfants

Sa gloire qui scintille dans les cheveux des jeunes filles

Sa gloire qui se reflète sur la mer, bleue, calme et infinie

Sa gloire qui miroite aux sommets des cimes enneigées

Sa gloire retenue en otage

Captive, déchiquetée

Sa gloire malmenée partout où l’on malmène l’homme

Sa gloire dont la gorge est tranchée en même temps que celles des filles, des mères et des enfants

Monde!

Réagis

Demain il sera trop tard

Les cendres seront sur ton lit

Monde!

Demain le sang sera sur tes mains

Parce que ce mal qui se travestit

Ce mal qui change des milliers de fois de  noms à travers l’histoire

Ce mal toujours maudit

Ce mal n’a qu’un seul but:

Éradiquer la vie

Faire le plus de mal possible

Faire souffrir et se réjouir de ta souffrance

Monde!

L’amour infini

L’âme du monde

La force qui nous unit

Ce qui tient ce monde sous nos pieds

Cette énigme forte et belle 

Qui nous permet de vivre 

Aujourd’hui

Monde!

Cette lumière tremble et vacille

Parce qu’on ignore

Parce qu’on oublie

Parce qu’on détourne le regard

Parce qu’on se tait

Parce qu’on se ment

Parce qu’on se cache

Parce qu’on se saoule

Parce qu’on s’oublie

Et ce mal prend toute la place

Monde!

Je ne suis rien ni personne

Seulement femme, mère, fille

Juive, française, israélienne,

Humaine!

Je suis la vie

Comme toi, comme moi

Nous sommes la vie!

Monde!

Je t’appelle,

Aujourd’hui

© Gaelle Hanna Serero

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