Alors qu’en Tunisie, la situation au Proche-Orient cristallise de nombreuses colères contre les Juifs, voilà en toute logique la France accusée de soutenir « l’occupation sioniste » des territoires palestiniens. La colère va donc crescendo et on l’imagine décuplée lorsque le Président français débarquera à Ben Gourion Aéroport.
Après la destruction par le feu de la synagogue d’El-Hamma mardi, en réaction à la « barbarie israélienne qui aurait détruit l’Hôpital Ahli-Arab à Gaza, voilà le bâtiment de l’Ambassade de France, sis Place de … l’Indépendance, ceint de barrières et barbelés et protégé par un tank de l’armée et des fourgons de policiers: et pour cause: depuis le 13 octobre, les manifestations propalestiniennes s’y enchaînent, et fustigent la position du gouvernement français, jugée « favorable à Israël ».
Là encore, supposés venus dire leur soutien aux Palestiniens de Gaza, les manifestants dérivent aux cris de « Macron assassin ! », « France complice de l’agresseur », et demandent rien moins que … l’expulsion de l’ambassadeur, revendications scandées dans une haine telle que les collèges et lycées français gérés par l’AEFE ou Agence pour l’enseignement français en Tunisie ont fermé leurs portes deux jours avant les vacances de la Toussaint, par … « Principe de précaution », aux dires du Président du Conseil consulaire français de Tunis.
« Les élèves nous interpellent de manière assez directe pour nous demander dans quel ‘camp’ on est », rapporte un professeur.
Certains doux rêveurs comme Michel Zucchero, Président du Conseil consulaire français de Tunis, veulent encore voir dans ces manifestations un « sentiment antifrançais qui n’est pas dirigé contre les Français à titre personnel ».
On a envie de lui demander comment il explique qu’à Gabès, une synagogue ait été saccagée et incendiée le 17 octobre, ou pourquoi l’IFT ou Institut français de Tunis a vu sur ses murs le drapeau palestinien dessiné et ceint de slogans propalestiniens et hostiles à la France. Mais là encore, le Directeur dudit Institut affirme que si l’IFT a été perçu comme représentant de la politique gouvernementale française, eh bien ça n’est pas le cas. Pourtant, lui aussi a choisi de fermer ses portes, pour … rassurer ses agents.
De là à ce que la maladie touchât la population tunisienne installée en France, il n’y avait qu’un pas: il paraît que ces franco-tunisiens craignent d’être expulsés, « par simple décision administrative », commente Maître Magda El-Haïtem, avocate spécialisée en droit des étrangers.
TJ
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