Depuis le 7 octobre, ma plume s’est asséchée. Ou plutôt je me suis soudain rendu compte que je me sentais incapable d’écrire sur un autre sujet que l’attaque dévastatrice du Hamas en Israël et sur ses conséquences là-bas et dans le monde.
Depuis le 7 octobre, je tourne en boucle sur les réseaux sociaux à découvrir les visages de la jeunesse et de la beauté fauchées, dans des conditions atroces, par des adorateurs de la mort. Je tourne aussi en boucle – et je ne suis pas le seul – sur les tweets odieux appelant au génocide, se moquant des défenseurs d’Israël ou flattant l’antisémitisme le plus crasse, les commentaires ton sur ton sur Facebook et ailleurs, ainsi que sur les rires sarcastiques opposés par les adorateurs de l’Islam et de la Palestine aux défenseurs de l’humanité et de la démocratie en général, aux Juifs éplorés et déprimés en particulier.
Non contents de s’être réjouis bruyamment de ce qu’il faut bien caractériser comme une catastrophe pour Israël et la grande majorité des Juifs du monde entier, d’avoir applaudi à tout rompre au « succès » d’une armée d’hommes surarmés pilotés par l’Iran, agissant sans doute sous captagon (comme les tueurs du Bataclan) avec une cruauté indicible, ils mentent et manipulent les opinions mondiales si naïves ou si promptes à croire leurs bobards !
Ils savent qu’ils mentent. Ils savent que nous savons qu’ils mentent… Mais c’est assumé : tout ce qui peut, d’une manière ou d’une autre, discréditer Israël et les Juifs les fait proprement jouir. Permet à la rue arabe, dans tous les pays dont les Juifs furent, à une époque, virés ou décimés, de laisser libre cours à sa haine viscérale et inextinguible.
Depuis le 7 octobre, je m’interroge sur cette mécanique bien huilée de mensonge et de désinformation qui a accompagné les pires crimes contre l’humanité visant des Juifs depuis la seconde guerre mondiale. Sur la facilité avec laquelle elle passe une fois de plus à travers le tamis médiatique, percé et militant… Aussi facilement que les terroristes du Hamas se sont introduits en terre d’Israël le 7 octobre…
Je m’attendais tôt ou tard à un épisode comme celui de l’hôpital Al-Ahli Arabi qui, fatalement, permettrait à la communauté des « gens bien » de se « retourner », créant un parallèle tout à fait insensé entre les actes volontaires et assumés des monstres du Hamas et du Djihad Islamique et un prétendu bombardement inhumain des israéliens sur un lieu où l’on soigne, où l’on sauve…
Avant même l’épisode de l’hôpital, certains s’étaient déjà retournés accusant Israël d’être le géôlier d’une foule de pauvres prisonniers « à ciel ouvert » (De Villepin, sans surprise, fut parmi les premiers), oubliant qu’en fait de garde-chiourmes c’était du côté du Hamas qu’il fallait plutôt regarder…
Oubliant surtout qu’avec seulement dix pour cent du budget consacré à leurs armes, aux milliers de roquettes, aux ULM et deltaplanes, aux tunnels ceux-ci auraient pu offrir une subsistance tout à fait correcte, voire plus, aux 2,5 millions Gazaouis qui crèvent la dalle tandis que les « dignitaires » du Hamas (quel oxymore !) vivent comme des nababs au Qatar.
Je ne vous apprends rien. Tout cela est su et documenté. Mais quelle terrible malédiction que d’être ainsi la cible permanente d’islamistes plus sauvages encore que ceux de Daech, tout aussi imbibés de haine que les nazis ! « La malédiction d’être Juif », disait Albert Memmi. Mais aussi cette certitude, dont on se moque qu’elle soit par certains jugée manichéenne, que nous sommes du côté du bien et eux du mal…
© Gérard Kleczewski
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