Les odieux massacres perpétrés en Israël le 7 octobre 2023 resteront pour toujours gravés dans notre mémoire. En France, ces terribles événements ont été précédés par les émeutes de juillet. Depuis, on agite de nouvelles lois: Séparation, Émigration. Comme si ces textes, miraculeusement, règleraient tous les problèmes. C’est un leurre. On voit bien que sauf à renverser la table, les multiples contraintes légales empêchent le pays des droits de l’homme, d’exercer sa souveraineté : Convention Européenne des droits de l’homme, Cour de justice. Le drame d’Arras démontre encore que la multiplication des obstacles juridiques ne permet pas de maintenir un équilibre indispensable entre la majorité de la population et les extrémistes qui utilisent le système en place à leur unique profit pour mettre en échec les lois de la République. Malgré toutes les tentatives, il n’y a pas à ce jour de consistoire unique représentatif du culte musulman en France à l’instar du Consistoire du culte israélite.
L’apaisement évoqué reste un élément de langage destiné à la communication. La réalité est tout autre. Après les massacres, s’il y a eu une quasi-unanimité dans le monde politique et médiatique pour les condamner, Il y a aussi quelques exceptions dictées par l’idéologie et la haine des Français juifs. Les incidents antisémites se sont multipliés pour atteindre plus de deux cents lorsque ces quelques lignes paraîtront. Le conflit sert de catalyseur à l’antisémitisme latent. Quand les écoles juives et non juives doivent bénéficier d’une protection policière, l’unité nationale a vécu. Au fil des gouvernements, les responsables politiques n’ont jamais eu le courage et le discernement de reconnaître l’existence du problème. C’eut été admettre l’échec de l’intégration. Les récentes manifestations interdites démontrent que cette unité nationale désirée, si elle a existé, a volé en éclat. L’extrême gauche fait tout pour accréditer que le Hamas représente le peuple palestinien, amalgamant sionisme et antisémitisme, pour cracher leur haine d’Israël et celle des Juifs.
Les réactions au massacre démontrent que Charia et démocratie sont incompatibles. Elles remettent à l’ordre du jour la question de la coexistence possible avec l’Islam en l’absence d’intégration. Après tous les attentats que la France a connus, faudra-t-il continuer à voir le sang couler pour admettre que l’état de droit doit déployer d’autres moyens pour lutter contre le terrorisme. Nos dirigeants se sont-ils résignés, sans le reconnaître, à accepter un régime à deux vitesses, comme celui instauré en Angleterre.
Le Royaume-Uni subit chaque jour un peu plus l’expansion du communautarisme que lui ont imposé les Frères musulmans et les salafistes. Le modèle anglais doit nous inciter à agir.
Nous sommes à Londres en février 2018
Un rapport est publié à la demande de la ministre de l’Intérieur de l’époque. Il s’intitule : “Revue indépendante de l’application de la Sharia en Angleterre… plus particulièrement concernant le droit des femmes…“
L’objet : Vérifier si la Charia est appliquée selon des modalités compatibles avec les Lois anglaises et en particulier vérifier l’existence de pratiques discriminatoires par les Conseils de la Charia. principalement dans les communautés sunnites. Dans les communautés chiites, les couples désirant divorcer doivent consulter un Ayatollah lui-même sous l’autorité d’un grand ayatollah…
Un premier constat : les femmes ne bénéficient pas du même statut que dans les autres religions où le mariage implique préalablement un mariage civil.
90% des demandes sont faites par les femmes, car les hommes peuvent prononcer un divorce unilatéral (talaq ) les femmes sont totalement démunies.
La méthode de pénétration dans la société
1. La période d’incubation – Minoritaires, peu de revendication par les nouveaux arrivants. On adopte un profil bas.
2. La période de Reconnaissance – La minorité devenue plus importante et visible, revendique l’application de la Charia à sa communauté, tout en prônant le dialogue inter religieux et un Islam « Religion de paix « En 2008 L’archevêque de Canterbury déclarait alors sans nuance : « Qu’il est inévitable que nous adoptions des éléments de la Charia dans le système judiciaire Anglais «
3. L’infiltration – Ayant atteint une taille critique, on commence à infiltrer les institutions,
4 . La confrontation – Dès lors que cette minorité devient significative, elle revendique l’inclusion de la Charia dans le système judiciaire existant.
5. L’Imposition. En 2011 les Musulmans du Royaume Uni commencent à exiger que la Charia devienne la loi dans les villes à large population musulmane. On pouvait y voire des panneaux indiquant : « vous entrer dans une zone contrôlée par la Charia : Lois Islamiques en vigueur « … y compris avec menaces de mort aux femmes refusant de porter le Hijab
Petit rappel, En 2013 David Cameron cédait aux pressions des banques et annonce que la Grande Bretagne deviendrait le premier pays non Musulman à émettre des bonds en conformité avec la Charia. Il déclarera à l’occasion du Forum mondial économique Islamique : “Non seulement je veux faire de Londres la capitale de la finance Islamique, mais je veux que Londres…devienne l’une des grandes capitales de la finance Islamique …“
En août 2018
Pour la première fois, la Haute Cour décidait que le mariage d’un couple célébré sous le régime de la Charia était soumis à la loi matrimoniale anglaise. L’épouse pouvait désormais s’adresser au tribunal anglais et demander sa part communautaire. Les Conseils Islamiques, sans faire partie du système judiciaire, n’ont pas cessé de prononcer des jugements en contradiction avec les lois anglaises.
Il existe environ 30 “Conseils” de la Charia au Royaume-Uni, qui ne sont pas des tribunaux.
Leurs décisions ne peuvent pas prendre des décisions contraires à la loi britannique, en principe. C’est pourtant devenu un système parallèle aux lois du Royaume. La pratique montre que l’emprise des divers courants islamistes est telle que les musulmans s’adressent le plus souvent à leur Conseil de la Charia pour éviter d’être en conflit avec la communauté dans laquelle ils vivent
Au sein de la famille
Il existe deux organisations principales qui s’occupent des questions liées à la Charia familiale. La première est le Conseil de la Charia et la deuxième est le Sharia Council UK, qui traitent des problèmes liés au mariage et au divorce. Elles fournissent des services de médiation, l’examen légal et la conciliation.
Réglementation financière conforme à la charia
La Financial Services Authority (FSA) réglemente le secteur des services financiers. Elle ne l’entrave ni ne l’encourage, au motif que la FSA est de nature laïque. Cependant, ce qui n’est pas sans entraîner certains problèmes.
De graves inquiétudes concernant les conseils de la charia persistent. En mai 2019, un député conservateur, déclarait :
Il est probable qu’un grand nombre d’affaires concernant la situation des femmes…ne soient jamais portées devant les tribunaux ordinaires ou devant la Cour européenne…faute d’avoir contracté un mariage civil. Elles subissent d’énormes pressions de la part de leurs familles et de leur communauté pour se conformer aux demandes des instances religieuses informelles. Même avec un divorce civil, mais sans divorce religieux, elles ont du mal à se remarier. Les exemples de pressions exercées sur les musulmanes pour qu’elles se tournent vers la médiation, où un plus grand poids est accordé aux récits de leur mari, sont très nombreux. Parfois même, elles sont tenues de rembourser leur dot !
Pour autant, le gouvernement a accordé un mode alternatif de résolution des conflits aux musulmans. L’article 1 de la loi sur l’arbitrage de 1996 permet aux parties « … de convenir de la manière dont leurs différends seront résolus, sous réserve uniquement des garanties nécessaires dans l’intérêt public »
Conclusion
Si la France ne réagit pas avec des mesures nouvelles et efficaces, permettant le respect de ses institutions, de sa culture et de son mode de vie, ce qui précède s’appliquera inéluctablement. Le processus est en cours. A Londres, cinquante mille manifestants ont soutenu les massacres du Hamas.
La tolérance a fait place à la résignation, qui conduit au renoncement. Ce qui doit aussi être une leçon pour nous tous en Europe et en France en particulier. Il ne peut y avoir d’exception avec les lois de la République. Elles doivent s’appliquer pour tous, par tous, exclusivement. La laïcité, sa pérennité et la paix sociale sont à ce prix. Le silence sélectif de certains est un choix qui en dit long sur leur peur. Sans courage et sans lucidité rien ne sera possible.
© Francis Moritz
Francis Moritz a longtemps écrit sous le pseudonyme “Bazak”, en raison d’activités qui nécessitaient une grande discrétion. Ancien cadre supérieur et directeur de sociétés au sein de grands groupes français et étrangers, Francis Moritz a eu plusieurs vies professionnelles depuis l’âge de 17 ans, qui l’ont amené à parcourir et connaître en profondeur de nombreux pays, avec à la clef la pratique de plusieurs langues, au contact des populations d’Europe de l’Est, d’Allemagne, d’Italie, d’Afrique et d’Asie. Il en a tiré des enseignements précieux qui lui donnent une certaine légitimité et une connaissance politique fine.
Fils d’immigrés juifs, il a su très tôt le sens à donner aux expressions exil, adaptation et intégration. © Temps & Contretemps
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