Tribune Juive

Danielle Khayat. Quelques réflexions sur l’éditorial lucide et courageux mais incomplet de Franz-Olivier Giesbert

Franz-Olivier Giesbert a publié un éditorial intitulé « Les Juifs face à la « bête immonde » dont la lecture m’a inspiré quelques réflexions. 

Courageux, portant un regard lucide sur la situation, il est remarquable,  et je ne suis certainement pas la seule à être reconnaissante à M. Giesbert  d’avoir  écrit ces mots qui trouvent un écho particulier en ces moments tragiques. 

Il manque cependant à cet article un constat

Il manque cependant à cet article un constat : celui de la complicité des pays occidentaux, France en tête, qui ont osé qualifier de patrimoine historique des « Palestiniens » Jérusalem, la Judée-Samarie rebaptisées « Cisjordanie » (il n’y a plus depuis longtemps de « Transjordanie », mais la Jordanie), Bethléem et, tout récemment encore, Jericho, via des résolutions abjectes de l’UNESCO. 

Comme un bégaiement sinistre des spoliations infligées aux Juifs depuis 2 millénaires.

Ainsi confortées dans leur réécriture de l’Histoire, ces populations venues d’Égypte, d’Arabie, de Syrie, pour compenser numériquement la population juive dans la Palestine mandataire selon la politique britannique en vigueur alors qu’elle fermait  la porte aux Juifs fuyant les nazis, se sont proclamées seules légitimes à habiter le pays juif…qui ne pouvait l’être puisqu’il fut terre conquise par l’islam. 

Mais l’Occident est complice, il a encouragé ces mensonges : ceux-ci ont été fabriqués par le KGB, mais ils ont ensuite été confortés et renforcés par les États occidentaux, leurs votes le prouvent.

Il me revient les paroles de Bossuet : 

« Dieu se rit des prières qu’on lui fait pour détourner les malheurs publics quand on ne s’oppose pas à ce qui se fait pour les attirer. Que dis-je? Quand on l’approuve et qu’on y souscrit ».

L’hypocrisie m’a toujours révulsée, et, quand elle atteint les sommets des votes à l’ONU et ses succursales, on ne peut douter de la violence de ses retombées. 

Je le craignais depuis longtemps. 

Peut-être parce que je sais que le logiciel des populations des terres d’islam n’a rien à voir avec celui qui est le nôtre. 

Le « tort des Occidentaux » (pour paraphraser le titre d’un roman d’ Erri De Lucca) est de ne pas comprendre que d’autres modes de penser le monde existent, à l’opposé total du sien. C’est un fait. 

Et ce déni persistant continuera à produire ses conséquences ravageuses, effroyables bains de sang. Rien n’y a fait jusqu’à présent : ni le 11 septembre 2001, ni la guerre à visées ouvertement génocidaires menée par DAESCH, ni les multiples attentats sur le sol européen. 

On dit qu’il n’est plus aveugle que celui qui ne veut pas voir. 

Plus scientifiquement, Einstein écrivit qu' » il est plus aisé de désintégrer un atome qu’un préjugé ». 

Et le préjugé de l’Occident est de se figurer que « les autres » ont adopté son mode de penser et son système de valeurs. 

Terrible erreur dont le prix a été payé en Israël le 7 octobre par des centaines de victimes violées, torturées, massacrées, kidnappées. Elles ne sont pas les premières, mais la persistance du déni du réel n’en fermera pas la liste.

© Danielle Khayat, Magistrat en retraite

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