« Les lecteurs ont peut-être, dès sa première apparition, conservé quelque souvenir de cette Thénardier grande, blonde, rouge, grasse, charnue, carrée, énorme et agile ; elle tenait, nous l’avons dit, de la race de ces sauvagesses colosses qui se cambrent dans les foires avec des pavés pendus à leur chevelure. Elle faisait tout dans le logis, les lits, les chambres, la lessive, la cuisine, la pluie, le beau temps, le diable.
Tout tremblait au son de sa voix, les vitres, les meubles et les gens. C’était l’idéal d’un fort de la halle habillé en fille. Elle jurait splendidement ; elle se vantait de casser une noix d’un coup de poing. Sans les romans qu’elle avait lus, et qui, par moments, faisaient bizarrement reparaître la mijaurée sous l’ogresse, jamais l’idée ne fût venue à personne de dire d’elle : c’est une femme. Elle était comme le produit de la greffe d’une donzelle sur une poissarde. Quand on l’entendait parler, on disait : C’est un gendarme ; quand on la regardait, on disait : C’est un charretier ; quand on la voyait manier autrui, on disait : C’est le bourreau ».
Victor Hugo. « Les Misérables »
Je ne suis pas une fan de Victor Hugo mais sa déscription de la Thénardier, et la comparaison avec M.Panot est fort à propos! sur la photo, elle a « le regard qui tue », elle est peut-être plus sotte que méchante . Je vais l’enfermer dans le grand sac qui contient les gens qui nous en veulent.elle prend de la place , elle mange trop de mauvaises choses…
Ce Victor Hugo devait être un illuminati. Elle n’était pas encore néé qu’il la décrivait avec une grande précision. Et ce, sans tomber dans le panneau (ou Panot, c’est selon).