Cette bascule qu’on sent insensiblement opérer sur les chaînes d’infos. Une gestion de l’émotion éprouvée.
Elles recherchent tant les victimes qu’une remplace l’autre. Demain, l’insupportable barbarie du Hamas se dissipera jusqu’à se dissimuler derrière la tragédie annoncée des Gazouis.
Et cette figure connue, tellement “européenne” -acceptable donc- du juif meurtri redeviendra celle, un court temps estompée devant l’horreur, du bourreau israélien.
Les mêmes qui demandent à Israël “de la mesure” -Tsahal ne les a pas attendus pour cela-, ne se sont jamais embarrassés dans leurs histoires de tant de précautions.
Bien sûr être exemplaire est dans notre ADN depuis que Moise est descendu la deuxième fois du Sinaï. Mais le Hamas a fait une erreur majeure. Il n’a pas mesuré qu’en perpétrant l’abomination, il rappelait aux israéliens leur nature profondément juive, et son corollaire: nous ne pouvons nous satisfaire d’un slogan délavé.
LE PLUS JAMAIS ÇA est notre responsabilité. Coûte que coûte.
© Georges Benayoun
Producteur de cinéma et de télévision, Georges Benayoun est auteur et réalisateur de documentaires pour France Télévisions. A son actif, L’assassinat d’Ilan Halimi. France, terre d’accueil : Profs en territoires perdus de la République ? Complotisme: les alibis de la terreur , avec Rudy Reichstadt. Chronique d’un antisémitisme nouveau, en 2019.
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