Tribune Juive

Opinion. Meir Ben Hayoun. Cher frère et chère sœur de gauche, 

Cher frère et chère sœur de gauche, 

Tout un chacun peut prendre la mesure de ton cœur et de ta sensibilité juive dans tes messages exprimant une profonde affliction. Tu veux crier ta douleur et que le monde entier l’entende. Et surtout, surtout, tu veux obtenir implacablement justice. Les 40 enfants en bas âge décapités dans le kibboutz Kfar Aza, les centaines de corps mutilés et calcinés à Beeri, les 1200 victimes en même pas 48 heures, les 160 otages, tout cela t’empêche de retrouver le repos. Tes certitudes s’en trouvent ébranlées. Le réveil de ce dernier shabbat, fête de Simhat Torah, a été atroce.

Il était temps de prendre acte qu’on a affaire à des nazislamistes. Les qualifier ainsi n’est pas du reductio ad Hitlerum et ne l’a jamais été. Ce n’était ni du racisme, ni du fascisme de gens indûment taxés d’extrémistes de droite. Ce n’était pas une dérive « messianiste » de kahanistes dont j’ai l’honneur juif de faire partie. 

Bien au contraire, cette vision des choses s’est avérée être lucidité, bon sens et réalisme que l’actualité inouïe a confirmé pour la énième fois dans la cruauté la plus inconcevable. Et cette fois-ci à un paroxysme sans précédent pour que personne ne puisse plus l’éluder. 

Le réalisme susmentionné est inspiré par l’amour du peuple d’Israël afin de lui faire l’économie des malheurs qui s’annoncaient clairement pour qui savait ouvrir les yeux et ne pas se laisser aveugler par des coquetteries de non-valeurs d’un humanisme éventé.

Depuis plus de 40 ans les kahanistes s’escriment à alerter. Or on a préféré les écarter, les frapper d’ostracisme, les disqualifier, les priver de leurs droits démocratiques, engager des mesures judiciaires d’exception illégales à leur encontre, et les conspuer plutôt que de tenter de comprendre rationnellement et avec esprit critique ce qu’ils tentent de démontrer. Ce qu’ils tentent d’avertir dans le sillage de ce Grand Cohen, le Rav Meir David Kahana Hy’d, dont la motivation n’avait rien à voir avec du racisme, mais à préserver la vie réelle et concrète de chaque Juif dans notre pays. 

La plupart des Juifs, y compris parmi certains qui le dénonçaient, savaient pertinemment qu’il avait raison. Or, ils préféraient se joindre à la meute l’injuriant ou prendre leurs distances dans une approche de lâcheté de type: « On n’a rien de commun avec ce pestiféré ».

Ce n’est pas tout. En toute cohérence de conscience juive et d’instinct de survie, à ces nazislamistes, le devoir moral juif moral nous adjoint la mitzva de les anéantir avant qu’ils ne nous exterminent dans des horreurs innommables. Dommage qu’il ait fallu une telle tragédie pour se déterminer à le faire !

Avec amour d’Israël et du Dieu d’Israël, אל נקמות השם, L’Eternel, Dieu des vengeances, comme on l’a lu ce matin à la fin de la prière de chahrit dans le psaume du mercredi (Psaumes, chapitre 94). 

© Meir Ben-Hayoun

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