Pour l’instant, nous vivons le temps de l’émotion, du moins nous en France, alors que Tsahal riposte. Nous pensons aux otages, aux 280 jeunes massacrés alors qu’ils participaient à une fête et un concert, aux 600 morts tués par surprise, chez eux ou dans la rue et aux milliers de blessés et aux familles de toutes ces victimes.
Mais il faudra aussi réfléchir aux conséquences de cet acte terroriste et cruel de grande envergure. Il est difficile d’ignorer le caractère civilisationnel de ces actions terroristes, qui ont leurs spécificités régionales, mais qui s’inscrivent et font partie intégrante aussi d’une guerre de civilisation que nous ne pouvons plus feindre d’ignorer et qui nous concerne, nous Français et Européens, au premier chef.
Ces mots font peur et on préfère ne pas les prononcer, les ignorer, faire comme si ces actes n’avaient pas de causes communes et ne participaient pas à une lutte commune contre notre civilisation. Ces mots font peur parce que si on les prononce, on imagine tout de suite que nous allons rentrer en guerre comme en 14 ou en 39. Il ne s’agit pas de ça, chaque guerre ses spécificités propres, ses modes d’actions et donc ses modes propres de réaction et de défense.
Les modalités de cette guerre varient dans le temps et selon les théâtres concernés. Cette guerre est souvent idéologique, comme lorsque la grande mosquée de Paris publie le jour même de cet acte terroriste un communiqué reprenant les termes des Frères musulmans prétendant se placer au « juste milieu », sous-entendu juste milieu entre nous, Français démocrates et républicains et les islamistes violents, renvoyant ainsi dos à dos ceux qui défendent la civilisation française et les terroristes qui veulent la détruire.
Cette guerre est une guerre de propagande, qui victimise toujours les musulmans et criminalise les démocrates et les républicains qui entendent lutter. Elle s’appuie sur des criminels qu’elle fanatise pour assassiner Samuel Paty et terroriser ainsi l’ensemble de l’Education nationale et la société française. Ces modes d’actions sont d’une très grande diversité mais tendent tous vers un objectif commun qui est la suprématie islamique.
Cette guerre est menée par d’innombrables acteurs, puissants et connus, comme Erdogan, ou acteurs de l’ombre comme les Frères musulmans qui enjoignent aux collégiennes en France à porter l’abaya et développent leurs réseaux dans notre pays et ailleurs en Europe et en Occident.
Cette guerre est aussi une vraie guerre et a lieu aux confins de la Turquie et de l’Azerbaïdjan pour éradiquer la présence chrétienne arménienne multi-millénaire en Anatolie et dans le Caucase, ou en Afrique où les chrétiens subissent les assauts croissants de groupes jihadistes.
Le refus même de l’existence d’Israël sur la terre historique du peuple juif, qui est à la racine et la cause principale du conflit au Proche-Orient en le rendant quasi-insoluble, élément presque fondateur de la psyché et de l’identité collective islamique, est le point de fixation le plus voyant et le plus emblématique de ce conflit de civilisation.
Chacun de nous doit participer à la défense de notre civilisation, selon les modalités appropriées du théâtre considéré. C’est dans ce contexte que nous devons appréhender les conséquences des attentats du 7 octobre.
© Robert Louis Norrès
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