Hier soir, il y avait une rave party dans le château des Sforza à Milan… Et de l’autre côté, alors que j’allais aux toilettes, une soukkah construite par des loubavitch sans aucune protection visible de la police ou de l’armée. La soirée se finissait tranquillement pour eux, au son du set du DJ. Un homme arrivait tardivement en demandant de faire la prière. Les femmes présentes ont versé le vin, trouvé une kippa. Puis tout le monde est sorti. En face de la soukkah, la salle où se visite la Pietà Rondanini de Michelangelo. La mère du Christ, soutenant son fils dans ses bras.
Je me suis imaginée en rentrant me coucher plusieurs heures plus tard, la même cohabitation pacifique et amusante dans la cour du Louvre… Impossible. Une soukkah dans la cour du Louvre pendant une rave party… Ils auraient tout cassé. Il aurait fallu mobiliser l’armée. « La laïcité et les palestiniens », aurait gueulé LFI. Le foutoir que ça aurait causé… Une cabane sur quatre piliers avec des trous dans la toiture… Le même foutoir que la crèche Christ de Noël. Avec un peu d’alcool et un taxi ce genre de considération assez graves deviennent un temps soit peu légères.
Bref. Vendredi soir, nous avons dansé. Avant de sortir, on m’a expliqué que ce samedi, les juifs dansaient eux aussi, avec les rouleaux de Torah dans les bras à la synagogue, pour célébrer la fin de leur année liturgique.
A la place de danser, ce matin, Israël s’est réveillé dans un conflit armé avec des otages civils, des terroristes partout, des corps sans vie. Et des monstres qui haïssent les juifs et la vie. Danser c’est pourtant si beau.
© Laurine Martinez
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