Un an après la mort de Mahsa Amini, l’hospitalisation d’Armita, 16 ans, dans le coma après son arrestation à Téhéran, ravive les critiques contre la « police des mœurs » iranienne

Une adolescente de 16 ans aurait été frappée dans le métro à Téhéran, par la police des mœurs, blessée à la tête pour ne pas avoir respecté le port du hijab, expliquent le site d’information « IranWire », en exil, et le « Guardian » à Londres. C’est faux, répondent les médias d’Etat : l’adolescente s’est simplement évanouie à cause d’une baisse de tension, ce qui l’a amenée à « heurter un côté du wagon », indique également le quotidien iranien ultraconservateur « Hamshahri ». Il parle de désinformation venue de « médias ennemis », dans un article où il publie la vidéo, également relayée par des médias officiels ou des opposants, sur les réseaux sociaux. On peut voir la jeune fille marcher, entrer dans le métro, elle est ensuite sortie de la rame inconsciente, apparemment transportée par des amies. Mais attention ! ce sont des images montées, précise le « Guardian », de mauvaise qualité. Impossible de voir, par ailleurs, ce qui se passe à l’intérieur de la rame de métro.

Doutes sur la thèse des autorités : Si l’IRNA, l’agence de presse officielle en Iran, publie une interview des parents de la jeune fille, dans laquelle ils affirment qu’elle n’a pas été agressée et que sa chute n’est qu’accidentelle, « The Telegraph », à Londres, et la chaîne israélienne « I24 News » soulignent que, dans le passé, des familles ont déjà parlé sous la contrainte des autorités iraniennes. Et puis, il y a un an, à la mort de Mahsa Amini, ces mêmes autorités avaient insisté sur le fait que la jeune femme souffrait d’un trouble neurologique, ce qui l’avait amenée à s’effondrer dans un commissariat de police, rappelle le « Guardian ». Une chose est sûre, pour le quotidien britannique et le site Iran Wire : l’accès à l’hôpital où Armita est hospitalisée a été restreint par les autorités. Une journaliste du quotidien réformateur « Shargh » a tenté de se rendre sur place, mais elle a été immédiatement arrêtée, note le « Times of Israel ».

Un an après la mort de Mahsa Amini, l’histoire se répète, selon des partisans de la démocratie qui s’expriment sur les réseaux sociaux. Pour eux, la police des mœurs est à l’origine du coma d’Armita, comme l’indique « Times of Israel ». Cet événement souligne, a minima, pour le « Guardian », « la méfiance à l’égard des représentants du gouvernement et des médias d’État », alors que le 20 septembre dernier, le parlement iranien a approuvé une loi qui prévoit jusqu’à dix ans de prison contre toute femme qui ne porterait pas le voile en public.

Le 2 novembre, le régime islamique présidera le Forum social du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Pourquoi?

TJ avec AFP

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