
1-Situation violente
Dans le Caucase, l’Arménie subit un nouvel assaut éliminatoire.
Cette fois, c’est l’Azerbaïdjan qui a mis fin au « rayon » (district) autonome de l’Artsah (en arménien) / Nagorny Karabah (en russe), sur son territoire.
L’Azerbaïdjan prétend à l’occupation illégale par les Arméniens de territoires azéris, d’actes terroristes et belliqueux arméniens contre l’Azerbaïdjan et à la légitimité de la rétrocession militaire du territoire arménien.
L’Arménie avance le caractère arménien de l’Artsah, sa présence trimillénaire sur la zone et même au-delà, les assauts azéris contre les forces de défense du district, les atrocités commises contre les civils arméniens et le blocus azéri du district qui assoiffe et affame la population qui la subit depuis de nombreux mois.
2-Les alliances
L’Azerbaïdjan
S’agissant des alliances, l’Azerbaïdjan est allié à la Fédération-de-Russie et à la république turque.
Avec la Fédération de Russie, l’Azerbaïdjan vend à l’Union-Européenne (UE) son propre pétrole en le disant et le pétrole russe en le taisant puisquue ce dernier est officiellement boycotté par l’ UE.
Les Azéris sont des Turcs ethniques et linguistiques.
Ils assurent à la Turquie une solidarité totale et sur tous les plans … qui le lui rend rubis sur l’ongle.
L’Arménie
Elle est alliée principalement et solidairement avec la « république islamique d’Iran » sur un maximum de dossiers nationaux et internationaux que permettent l’économie et la finance du régime des mollahs iraniens.
3- Les aides internationales aux Arméniens fuyant l’Artsah.
Les communautés arméniennes des USA, d’Europe et du reste du monde se solidarisent comme toujours avec la mère patrie historique.
L’ UE
C’est après l’exode des Arméniens de l’Artsah que l’UE condamne et envoie une mission destinée à renforcer celle déjà présente sur place et qui n’a servi à rien.
A l’ONU, le conseil de sécurité est bloqué par la Russie, et l’Assemblée générale gesticule sans aucun effet sur le terrain.
Quant au Secrétaire général, si prompt à appuyer régulièrement et sans contre pouvoir des mesures contraires à la charte de l’organisation, il a fini par réveiller sa léthargie face au conflit azéro-arménien en organisant une mission qui s’est déplacée dans un Artsah … déjà vide de sa population arménienne.
Le retard, l’inefficacité et la nonchalance de l’ONU -toutes branches confondues- n’ont permis aucune prévention ni réaction utiles à l’exode arménien de l’Artsah.
Manquant une nouvelle fois à tous les devoirs de sa charge, l’ONU n’a nullement utilisé les instruments juridiques, militaires et diplomatiques dont elle dispose et qui auraient permis d’empêcher ou d’interrompre le déplacement de la population arménienne.
La France, qui ne cesse ne se considérer et de se prétendre comme la protectrice historique des Chrétiens d’Orient, n’a su honorer ses obligations historiques et morales à l’endroit du premier État chrétien de l’Histoire de l’Humanité.
Elle a tout au plus condamné l’exode arménien, la responsabilité azérie, tout en relevant qu’elle était la seule ou la première à le faire selon les versions.
Il est difficile, à cet effet, de ne pas mentionner au passage l’épisode diplomatique de la mission de l’ancien ministre français Le Drian au Liban.
Feignant de tenter depuis d’interminables mois de régler au Liban l’incapacité des parlementaires libanais à procéder à l’élection du président de la république, l’ancien ministre français Le Drian, envoyé spécial de l’Elysée au Liban, patauge depuis plusieurs mois.
Le choix finalisé par Le Drian et appuyé par l’Elysée est de soutenir le candidat de la bande terroriste représentant les djihadistes iraniens au Liban (Hezbollah) et ce au nom d’un nébuleux principe de réalité franco-français parfaitement hors sol diplomatique et situationniste.
Dans ces conditions, on ne peut que regretter que les initiatives locales françaises dans le conflit arméno-azéri n’ont abouti sur aucun acte en faveur des populations arméniennes de l’Artsah et s’inquiéter des éventuelles initiatives à venir si elles relevaient du même champ.
In toto
L’Arménie continue de vivre dans l’indifférence générale son meurtrier péplum commencé par le génocide de 1915.
Il lui est imposé par plusieurs facteurs névralgiques.
1- La haine des Arméniens affichée publiquement et régulièrement par les présidents azéris et turcs qui conduisent ainsi celle de leurs peuples contre les Arméniens.
2- La fourberie de l’ UE qui finance les armes azéries qui tuent des civils arméniens par l’achat annoncé à l’Azerbaïdjan de son pétrole et de celui, dénoncé, des Russes.
3- La fatuité de la diplomatie française, désuète, dépassée, inutile en l’espèce et contre-productive.
4- L’inefficacité calculée des instances de l’ONU qui savent parfaitement ce qu’elles font et ce qu’elles ne font pas et du silence giratoire de tous les autres États et groupes d’États.
L’ONU offre un nouvel épisode de la politique d’influence des dictatures, innocentées, au détriment des démocraties menacées et incriminées.
5- Rappelons enfin que l’armée azerbaïdjanaise occupe sans droit ni titre, soit illégalement, deux cent kilomètres carrés du territoire de la république arménienne, reconnue internationalement et distinct du district contesté de l’Artsah.
Dans ce dossier aussi, les condamnations internationales sont inexistantes, faibles et atones.
L’absence de réaction active, en premier lieu, de l’ONU, constitue un encouragement au grignotage ou à une proche invasion de l’Arménie indépendante et souveraine.
Cette inertie internationale ferait alors de l’exode arménien de l’Artash un prodrome semblable à celui des Arméniens de la république d’Arménie.
© Pierre Saba
2 octobre 2023