Sylvie Bensaïd a assisté au débat avec Émilie Frèche: « Les Amants du Lutetia »

L’association Apostrophes  a organisé mercredi 20 septembre une rencontre très littéraire chez « Bon ». Une cinquantaine de lectrices ont débattu avec Émilie Frèche à propos de son livre « les Amants du Lutetia », paru aux Éditions Albin Michel.

Maud et Ezra Kerr, un couple fantasque  et mythique de publicitaires octogénaires a choisi de mourir ensemble, main dans la main, secrètement, dans une chambre de l’hôtel Lutetia, lieu emblématique pour nos deux amants orphelins, enfants cachés et seuls rescapés de leur famille qui refusaient de regarder en arrière en célébrant la vie dans un tourbillon de fêtes et de flamboyance.

Ce geste ultime et romantique, cette liberté qu’ils n’ont pas hésité à s’offrir a certes du panache, mais Ezra et Maud ont-ils pensé à leur fille Eléonore qui ignore tout de leur volonté de se suicider et qu’ils laissent en proie à l’incompréhension, au chagrin, à la sidération face à la force de l’abandon.

Parviendra-t-elle à leur pardonner cette cruelle décision? Ce départ secret? 

Emilie Freche évoque ici les liens complexes entre parents et enfants, la prise en charge de parents vieillissants en perte d’autonomie, la résilience.

 
Un sujet délicat et très actuel où l’auteur aborde le refus de la dépendance, le droit de mourir dans la dignité.

Se pose la question de la fin de vie, de la Loi Leonetti et de ses limites.

Sous une plume habile et bien menée, l’auteur explique que Maud et Ezra, sans aucun affect et dans un geste ultime et romantique, voulurent se sentir libres une dernière fois, redevables de rien ni de personne, pas même de leur propre fille comme ils le furent tout au long de leur vie.

Ce Livre, un vrai coup de cœur, oscille entre fiction et romanesque: C’est drôle, c’est perturbant, c’est bouleversant, Emilie Frèche signe ici son meilleur roman.

Un débat passionnant, souvent contradictoire: des sujets de société ont été abordés avec brio dans une ambiance conviviale.


Un grand merci à Emilie Frèche qui s’est prêtée avec grâce, gentillesse et chaleur aux nombreuses questions posées.

Une séance de dédicace à suivi ce grand moment.

© Sylvie Bensaid

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