« Le talith de mon père »
Chaque année à Kippour je ne peux m’empêcher de penser à mon adoré papa; le plus beau souvenir est celui là ( le texte n’est pas de moi )
Sous le taleth de mon père
Kippour.
Je ne connais rien de plus émouvant, de plus noble aussi, que le père qui rassemble, sous son taleth, ses enfants lors de la birkat haKohanim, la bénédiction sacerdotale qui marque la fin de Yom Kippour et lorsque retentit le shofar.
Ceci me replonge à mon enfance, à ma jeunesse, au temps où mon père était encore à mes côtés.
Et pourtant, lorsque nous étions enfants, nous craignions d’être ridicules et pouffions de rire en nous voyant les uns les autres, la tête couverte par le taleth de notre Papa, sa main nous couronnant. Tout comme nos enfants et nos petits enfants aujourd’hui : « Tu m’écrases la tête. Tu me décoiffes. Il fait chaud. » Litanies qui se répètent de génération en génération.
Nous ne songions pas, une seule seconde, à ce que notre père pouvait penser. Nous sentions que la main était pesante, allait même nous décoiffer, sans sentir cette douceur et cette tendresse infinies qu’elles procuraient. Cette protection aussi car, sous cette main bienveillante, rien ne pouvait nous arriver. Nous étions intrigués par l’émotion de Papa qui se revoyait, sans doute, enfant, sous le taleth de son père.
A notre tour aujourd’hui de reproduire ce geste immémorial.
Aujourd’hui ce n’est plus pareil , nous sommes éloignés les uns des autres , nous essayons de nous réunir mais ce n’est plus la même chose !!!!
Mes amis Mehila .. passez un bon Kippour , ne restez pas seul.
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Pardon? De Bernard Bitan
PARDON ?
Je veux bien recevoir ou demander le PARDON,
Mais pas n’importe comment ni à n’importe qui.
Encore moins à n’importe quel prix.
Je veux bien demander « pardon »
À la personne qui saura le recevoir,
Et qui saura me le dire aussi.
Et si cette année ce n’était pas moi qui irais demander le premier ?
Je veux bien recevoir un PARDON,
Mais pas sous forme de circulaire copié-collé.
Je veux bien accorder le « pardon » si derrière il y a la démarche de réparer ce qui a été cassé…
Et non pas un mot jeté, circularisé, pour la bonne conscience d’un bigot, d’un simplet.
Car un vrai « pardon », reçu ou donné, c’est un « reset », pas une pirouette, C’est un retour vers le futur,
C’est effacer pour mieux recommencer une relation que tu avais … cassée.
Mise au rebut des cœurs brisés.
C’est donner une nouvelle chance à ce que nous avons aimés.
Un nouvel avenir à ce que nous avons été.
Et redevenir ce que nous aurions jamais du cesser d’être ensemble …
Mon ami, mon frère, ma sœur, mon père, ma mère, mon bon voisin, mon fils, ma fille, ma femme, mon mari, ma moitié, mon associé, mon « »celuietcellequejaiaimé ». © Bernard Bitan
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« Tiens il est fermé, lui, tu savais qu’il était juif ? » de Ethel Kathy Reich Obadia
Nous on devait bien s’habiller. Quelques fois même, j’avais le droit à une nouvelle toilette ou des nouvelles chaussures.
Maman devait mettre tous ses beaux bijoux et s’il faisait un peu frais « Mets ton vison, Rosette » qu’il disait. (Elle n’aimait pas trop ça, maman, mais pour lui faire plaisir …)
Fallait pas avoir l’air d’être des Shnorer.
On prenait la voiture pour aller à Nazareth.
On regardait toutes les boutiques qui étaient fermées ce jour-là.
« Tiens, regarde Rosette il a ouvert, ou il a fermé ».
Nous on fermait les magasins bien sûr, pour faire comme les copains. Même si c’était le samedi alors que c’était le meilleur jour pour faire une bonne recette.
« Tiens il est fermé, lui, tu savais qu’il était juif ? Et lui il est ouvert, sous prétexte que c’est pas lui mais des vendeuses, il exagère ! »
On avait mangé normal, comme d’habitude.
Il vaut mieux se garer un peu loin, c’est pas la peine qu’on soit vu.
Voilà, tous les amis du Sentier sont là. Souvent les femmes formaient un groupe et les hommes ailleurs.
On avait le droit de rentrer dans la synagogue mais moi je devais monter avec les femmes. Sinon on restait dans le hall.
Et que je te serre la joue « a shine yinguélé » et on retrouvait les copains de notre âge.
Voilà, on avait fait le tour.
On pouvait aller s’acheter des pains au chocolat chez … Me souviens plus, c’est Socco non, à République ? (C’est Brocco, merci les amies)
Et le soir on avait un dîner que mémé avait préparé avec tout ce qu’on doit manger le soir de Kippour.
© Ethel Kathy Reich Obadia
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