Je suis à Natania pour passer les fêtes !!! C’est dur ça dure un mois environ et ma petite demeure de pêcheur à la Goulette en rez-de-chaussée m’appelle, elle me manque !!
Je vais vous dire!!!! Chaque jour, avec sa porte bleue qui s’ouvre sur l’immensité salée. La mer, à portée de main, et mon premier café du matin, mon premier regard est ma première mélodie.
Le marchand de poubelles fidèle à son poste ne rate jamais un matin pour me saluer avec son gros klaxon !!! Suivi de près par l’homme aux bouteilles vides en plastique. Sa brouette est pleine. Chacun de leurs gestes, leurs sourires, est pour moi comme une routine douce et rassurante.
Le balayeur, je le surveille du coin de l’œil, non pas par méfiance, mais par jeu. Parfois, un petit commentaire ou une plaisanterie fusent, et son rire illumine ma journée Je lui propose un expresso !!
Chaque matin la dame qui fait l’aumône se fait attendre. Si elle tarde, mon cœur s’agite, comme un enfant inquiet pour sa mère: je ne sors pas de la maison, tant qu’elle n’est pas passée.
Ma Propriétaire Amel’ m’invite à plonger de bon matin, on reste une heure dans l’eau à papoter !!!! On se dispute souvent. Elle est trop sympathique !!!
Puis, il y a le vieux retraité. Moi qui ne touche pas à la cigarette, je garde précieusement un paquet, réservé à ses visites quotidiennes. Deux cigarettes, pas une de plus. Une routine, un rituel entre nous.
Quand des âmes affamées frappent à ma porte, je m’empresse de les accueillir. Et de mettre à table tout ce que j’ai dans mon frigo Myriam participe activement quand elle n’est pas à la synagogue.
Un simple regard échangé en servant un verre de jus d’orange vaut tous les trésors du monde. Leur surprise, leur gratitude me remplissent de joie. Les faux vendeurs mendiants cachent leur mendicité tenant un paquet de Kleenex à la main , ces âmes discrètes trouvent toujours une pièce dans ma poche.
L’après-midi s’éveille avec les vendeurs ambulants, porteurs d’amandes, de kakis, de figues de barbarie et de fleurs de jasmin. Je m’inquiète pour lui, je vérifie son stock, j’ai peur que ces fleurs fanent , alors je lui dis en fin de soirée: « Je te rachète ton stock. En prix de gros Pour embaumer ma chambre ».
Bonboloni , glibettes, crêpes, J’achète, même si je n’en ai pas besoin, car leurs visites Les discussions, les marchandage sont mon soleil de l’après-midi.
Tout cela, au pied du Cap Bon, sous une brise douce que seule la Ma Tunisie sait offrir. Mon pays natal !!!!l, où chaque visage est une histoire, chaque sourire un trésor.
Lorsque je voyage, c’est leur absence qui me pèse le plus. Leur gentillesse, leurs bénédictions, font de moi un Tunisien comblé, fier de ses racines.
Le soir venu, face à la mer, je murmure mes remerciements au Créateur, ah, cet excellent Horloger, pour ces moments, pour ces rencontres, pour cette richesse qui n’a pas de prix. Je lui dis merci, merci 1000 fois de m’avoir fait Tunisien, !!! Rendez-vous Compte le malheur que j’aurais eu si il m’avait créé suédois!!!!
Alors je vous dis à bientôt. Mes chers amis, mes chers compatriotes, je ne peux pas vivre sans vous et pour vous dire la vérité parfois quant il manque du café, du sucre ou des denrées indispensables, je n’achète jamais rien au marché noir : je reste solidaire
Moi je veux vivre comme un véritable Tunisien: vous m’avez envoûté car grâce à vous je me sens tellement, tellement bien.
C’est moi qui vous dis merci .
© Charly Perez
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