Le Thriller de l’été. “Liquidation à Pôle Emploi -47” Judith Bat-Or

Il a claqué dans ses mains pour sortir son audience de sa fascination. Et ils se sont dispersés. Quel triomphe ! Quelle autorité ! Il était tellement fier de lui. Il avait brillamment improvisé sa partie. Au lieu de se faire petit, de hurler avec les loups pour se fondre dans la meute, il en avait pris la tête. L’avenir le récompenserait. Déjà, il le récompensait.

C’est en accrochant sa veste pour s’installer à son bureau qu’il a soudain réalisé que l’histoire se précipitait. Que le moment était venu de définir les contours de son idéologie. D’en préciser les objectifs. Et d’en expliquer les motifs. C’est bon, ça, c’est très bon ! s’est-il félicité en griffonnant sur un post-it « objectif » et « motif ». Bien sûr, il n’avait pour l’instant que deux victimes à son actif, mais il était confiant. Un malheur est vite arrivé, a-t-il ironisé. Or lorsqu’il entrerait, bientôt, dans la phase intensive de son activité, il n’aurait plus le loisir de réfléchir à sa doctrine. Il devait au plus vite la développer et l’écrire. S’il ne voulait risquer de finir dans les faits divers. Parmi ces assassins qui tuent pratiquement sans raisons. Par vengeance ou par impulsion. Ou, comme les tueurs en série, juste pour le plaisir. Bien qu’il ne pût nier ce bon côté de sa mission, il ne pourrait pas supporter d’être abaissé à leur niveau. Car lui versait du sang – un sang, soit dit en passant, que personne ne regretterait – pour le bien de la société. Car lui commettait des crimes de salubrité publique.

Peut-être, avec un peu de chance, que Netflix produirait un jour un film ou une série sur lui. Comme le Unabomber qu’il avait adoré. Il aurait des milliers de fans. Dont il lirait les courriers depuis sa cellule de prison de haute sécurité. Assez rêvé, Hugo ! On a du pain sur la planche. Heureusement, grâce à son idée de refiler ses rendez-vous à ses larbins de collègues, il avait tout son temps à consacrer à l’écriture. 

Premièrement, le titre. Les Vieux ? Trop général. Surtout que c’étaient les vieilles. Trop vieilles. Vieilles et moches. Lourdes et inutiles. Les vieilles, quel fardeau ! Non, mauvais. Pas d’émotion du concret, du solide, du viril. Les soins… les coûts… La charge… En procédant ainsi, par associations d’idées, il en est arrivé à « Demain, le prix de la longévité ». Pas mal mais trop subtil. Il lui fallait quelque chose de frappant, de direct. Quelque chose de personnel. Facile à retenir. Comme le Combat d’Hitler. Car non, il n’avait pas peur de se comparer aux meilleurs. De viser haut. Très haut. Et donc… Pourquoi tuer les vieilles ? a-t-il relancé son cerveau. Parce que, plus baisables et stériles, à partir de cinquante ans, elles ne servent plus à rien. Et qui ne sert pas nuit. Comme les cellules cancéreuses. Le Cancer, de Hugo Leroy. Ça sonnait bien. Il approchait. Et finalement, d’un coup, il ne sait pas comment, il a trouvé. La Lèpre ! La lèpre, exactement. C’était génial. Comme lui ! Il aurait pu sauter de joie, mais il s’est contenu. Un titre ne suffisait pas. Il devait continuer.

Deuxièmement, l’introduction. La lèpre. La lèpre est une maladie. Ça, on s’en fout. Tout le monde le sait. La société est malade. Ça, on le sait aussi. Ce que je veux… L’essentiel… Il a tout effacé. La Lèpre. Il avait quoi déjà ? « Objectif » et « motif ». Il pourrait commencer par raconter son enfance et son cheminement. Sauf qu’il n’avait pas eu de cheminement particulier. Juste un déclic. Avec sa mère. Et Berger aussi. Il séchait. Et s’il cherchait des conseils ? Sur Internet. Mais oui ! « Écrire son manifeste. » a-t-il tapé sur son clavier.

Bon, il en était où ? Ah oui : à se débrouiller seul, après le fiasco de Google.

Il fait tourner son fauteuil pour se redonner de l’élan. Objectif et motif. Motif et objectif. Il n’a qu’à jeter des idées. Des mots-clés. Il verra après. Son objectif : « sauver la France ». Non. Sauver la planète. De la lèpre des vieilles. De ses membres nécrosés. La planète, c’est le corps, malade de ces vieilles chaque jour plus nombreuses. Qui survivent à leurs maris. Une seule solution : amputer.  Tout le monde doit mourir un jour. Alors, pourquoi pas les tuer ? Pourquoi pas mourir avant l’heure si c’est pour un monde meilleur ? Excellent, Hugo, excellent ! Les vieilles, se gratte-t-il la tête pour réfléchir à l’accroche, et lève les yeux de son écran.

Qui c’est, ce mec ? Qu’est-ce qu’il fait là ?

Planté de l’autre côté de la paroi vitrée, le poing suspendu, l’homme hésite à frapper à sa porte. Employé ou client ? Impossible, aujourd’hui, de distinguer les uns des autres. Ses collègues promènent eux aussi un air de brebis égarée. Évidemment, sans leur Berger ! Il étouffe un éclat de rire. Aussitôt se rappelle à l’ordre. Il doit mobiliser son savoir-faire de comédien. Rester en situation et dans son personnage, comme le rabâchait Renaudin, son professeur d’art dramatique. Au moins, il ne sera pas dit que ses cours n’ont servi à rien.

Quand il pense qu’il rêvait d’une carrière à Hollywood. « And the Oscar goes to – roulement de tambour – Hugo Leroy. » C’est moi ! Il s’imaginait courant au milieu des vivats et bondissant sur scène. Il brandissait sa statuette et s’approchait du micro. De là, dominant l’Olympe rassemblé à ses pieds en tenue de soirée, smokings et robes de salopes, il débitait son discours affligeant de remerciements. « Merci à truc et à machin sur qui j’ai essuyé mes pieds pour grimper au sommet, merci à mon public, à mes partenaires, blablabla. » Et encore une plâtrée de gratitude, de platitudes. Jusqu’à l’épuisement. « Et merci à papa, maman ! », sous les regards jaloux de la planète entière. Maintenant, il comprend qu’il n’aurait jamais pu se satisfaire d’un tel destin. D’interpréter au lieu d’être, de vivre, et tuer vraiment.

Nom de dieu, mais je bande ! revient-il à l’instant présent. S’il n’était pas à découvert, il se soulagerait. Cette foutue cage de verre. Aucune intimité ! D’une tape affectueuse, et d’un désolé, vieux, il calme son membre dressé. Monsieur Zombi, enfin, se décide à toquer.

« Oui ? répond Hugo d’un ton las.

– Je peux vous déranger ? demande l’autre timidement en ouvrant la porte à demi.

– Allez-y, entrez et faites vite. Que puis-je pour vous aider ?

– C’est votre dix heures trente. Une certaine Sandrine Desprès. Je voulais la prendre entre deux. Comme vous nous avez demandé. Elle ne veut rien entendre. Elle insiste pour vous parler. Elle dit que vous avez promis de vous occuper, vous, personnellement, de son cas. Regardez, voici son dossier. »

Hugo y jette un œil. Pour la forme seulement. Car tout lui est revenu, d’un coup, précisément. C’était le lendemain de la mort de sa mère. Cette Sandrine était apparue, ratatinée, soumise, et soudain, pour la première fois, il avait entrevu un nouveau champ de possibles. C’est bon, ça ! Excellent !

« Oui, en effet, je me rappelle. Elle a raison, j’ai promis. Et chose promise, comme on dit, concède-t-il, l’air vaincu. Envoyez-moi cette dame, merci… »

Il réfléchit, hésite, agitant son index en direction de son collègue, qui vole à sa rescousse.

« Stéphane… 

– Bien sûr, voilà. Merci, Stéphane. »

***

Elle le veut, lui. Elle l’aura. Que sa volonté soit faite. Hugo exulte de joie. Les signes ne mentent pas. Quelle journée extraordinaire ! De rebondissement en rebondissement, les événements s’enchaînent et s’imbriquent parfaitement. Comme s’ils obéissaient à un ordre supérieur. Jusqu’à cette Sandrine Machin qui court droit dans ses bras – pressée d’embrasser son destin ? –, alors qu’il l’avait oubliée ! Pourquoi s’en souvenir d’ailleurs ? Les vieilles de son espèce pullulent dans les parages. Traînant sans la moindre pudeur leur inutilité. Telles ces truites d’élevage qui nagent en rond dans leur bassin en attendant d’être pêchées et boulottées persillées, en papillotes ou grillées. Le réservoir de Pôle Emploi déborde de ce genre de femmes qu’il pourra servir en festin aux asticots de son jardin. Il n’aura qu’à tendre la main. Venez à moi, petites mamies.

Cette vieille-là serait donc passée entre les mailles du filet si elle avait accepté de s’en remettre à Stéphane, l’insipide, le servile. Sauf qu’elle a insisté pour avoir affaire à lui. À lui et personne d’autre. On peut dire qu’elle l’aura cherché. C’est pas moi, votre honneur, c’est elle ! C’est la truite qui a commencé. Secoué d’un spasme de rire, il tousse entre ses mains.

Une toux discrète lui répond.

Eh bien, voilà mon dix heures trente ! Ou plutôt mon quatre-heures. Il retient de peu son sérieux – Attention, Hugo, pente glissante ! –, et lève enfin les yeux. Aussitôt, son humeur folâtre se transforme en fureur. Immobile, minuscule, dans l’encadrement de la porte, la tête légèrement inclinée, la Sandrine en question le fixe d’un regard doux. Elle trimbale ce même air gentil que sa salope de mère. Ce même faux air d’innocence et de fragilité. La clé de leur domination, de la manipulation.

« Bonjour, Monsieur Leroy », lui lance-t-elle à mi-voix.

     ***

Sandrine l’a observé avant de se manifester. Elle a tellement pensé à lui ces deux dernières semaines. Se répétant ses conseils, ses compliments et ses promesses. Mais plus encore que ses paroles le souvenir de sa présence, attentive et compatissante, apaisait ses angoisses et l’encourageait à lutter. Qu’un homme si jeune, si beau et gâté par la vie, se soit intéressé à elle, malgré son âge, dans son état, l’avait touchée, comme la grâce. Hugo Leroy l’avait sauvée. Il avait inversé le cours de son existence. Arrivée vaincue, humiliée, dans les bureaux de Pôle Emploi, elle en était repartie palpitante, ressuscitée. Son cœur déborde de gratitude chaque fois qu’elle se remémore cette rencontre magique.

L’ayant invité à s’asseoir, un sourire bon aux lèvres, il lui avait gentiment ordonné de se détendre. Elle n’avait même pas réussi à lui rendre son sourire. Incapable de déglutir ou de desserrer les mâchoires. « Voyons, jeune fille, respirez. Je ne vais pas vous manger, avait-il plaisanté. Avec moi, vous êtes en lieu sûr. Je suis de votre côté. » Ces quelques mots adressés à elle, personnellement, avaient crevé son isolement. Elle avait fondu en larmes. Il s’était aussitôt précipité à ses pieds ! Et accroupi devant elle, lui tapotant la main, il l’incitait à s’épancher : « Allez-y, lâchez tout. Ça ira mieux après. » Elle avait tout lâché. La terreur de ce temps qu’il lui restait à combler en attendant sa dernière heure. Des jours et des jours sans saveur. Des années à se regarder décliner, décrépir. Avant de moisir dans l’oubli. Une survie vaine, insensée. Comme toute sa vie d’ailleurs, si elle y réfléchissait bien.

Se reprenant brièvement, elle s’était excusée de se livrer ainsi alors qu’il avait sans doute des problèmes plus graves à régler. Il l’avait doucement grondée : « Comment ?! Mais vous plaisantez ! Ma priorité, c’est l’humain. À cet instant, pour moi, il n’y a rien de plus grave que vous. » Elle avait donc continué, évoquant le futur, tel qu’elle l’imaginait, porteur de tant de menaces. Elle lui avait raconté ses difficultés financières, ces sueurs froides qui l’inondaient chaque fois qu’elle voyait un mendiant ou ces corps alignés, recouverts comme des morts, sur les quais du métro. Lorsqu’elle lui avait confié son envie, parfois, d’en finir, il s’était récrié – « Oh, mon dieu, non ! » –, épouvanté. Et l’avait rassurée : bientôt, elle irait mieux ; bientôt, elle s’en sortirait ; il le lui promettait. Il l’accompagnerait jusqu’au bout du tunnel. Comme il l’avait fait pour sa mère. Jusqu’à son avenir. Elle s’était exclamée : « Un avenir, à mon âge ?! » Il avait ri : « Évidemment ! L’avenir se fiche pas mal de l’âge ou de la durée. Il recommence à chaque instant. Maintenant, maintenant, maintenant »… avait-il martelé en claquant des doigts. Ils avaient ri ensemble. Si ce n’était pas un miracle !

Depuis ce rendez-vous, elle considère chaque matin comme un nouveau lendemain. Suivant les recommandations de son « charmant gourou », plutôt que d’anticiper les impasses et les déceptions, elle envisage les solutions ; elle parle positif ; elle s’accueille d’un sourire quand elle se croise dans un miroir ; elle s’y arrête pour s’admirer et se complimenter, pour caresser ses pattes d’oie, apprivoiser les parenthèses qui encadrent ses lèvres, apprendre à les aimer ; elle se dorlote comme une enfant ; et s’impose – Positif, Sandrine, positif ! –, et s’offre un quart d’heure de gym quotidien.

« C’est radical pour le moral, lui avait révélé Hugo. Ça fait bizarre au début de se dire je t’aime à soi-même. Mais ces trucs marchent. Garanti ! Isa – c’est ma maman – les a testés avant vous. Tout ce que vous décrivez, elle l’a vécu elle aussi, à la mort de papa. Mais elle s’est accrochée et aujourd’hui, c’est du passé. Maman est mon modèle. Elle est mon inspiration. D’ailleurs, vous savez quoi ? Je vais vous la présenter. Et croyez-moi, tout s’arrangera. Personne n’est plus qualifié pour vous soutenir dans l’épreuve. L’espoir est un flambeau. Elle vous le passera. Et un jour, vous serez heureuse de le passer à votre tour. »

Gênée de déranger Hugo dans son intimité – il en faisait déjà assez –, elle avait catégoriquement refusé son invitation. « Pourquoi résister à sa chance ? avait-il rétorqué. Surtout qu’Isa adore aider. En ce sens, je tiens beaucoup d’elle. C’est qu’elle m’a transmis ses valeurs. » Sandrine avait protesté. De plus en plus faiblement. Puis, en peine d’arguments – Hugo avait réponse à tous –, elle avait fini par se taire. « Alors, jeune fille, c’est oui ? » en avait-il conclu. Et elle avait cédé, à l’expresse condition qu’il demande à sa mère d’abord la permission.

Pendant le chemin du retour, elle avait continué à sentir la chaleur de son regard sur elle. Ce regard magnifique, brillant d’humanité, qui la rendait unique, une première !, à ses propres yeux. Et elle s’était juré de ne pas le décevoir. Elle cesserait d’attendre le bon vouloir du destin. Elle se lancerait dans l’action. Elle tournerait elle-même la roue de sa fortune.

Ainsi avait-elle pris son futur par les cornes. Elle avait mis en ligne son CV remanié, consulté les offres d’emploi et postulé plusieurs fois. Elle s’était inscrite sur Meetic, DisonsDemain et 2seniors – pour rencontrer des ruines comme elle –, et avait créé des alertes sur plusieurs sites immobiliers. Car elle devait déménager, dans un nouveau quartier, pour rompre avec le passé. Non ! Pour entrer dans l’avenir.

Vraiment, elle n’avait pas chômé. Enfin !, façon de parler, s’est-elle moquée – parce que quand même–, en arrivant ce matin à ce deuxième rendez-vous. Elle se réjouissait de retrouver Hugo, pour lui raconter ses progrès et son regain d’énergie. Elle s’était pomponnée, maquillée, parfumée, non pas, bien sûr, pour le séduire, mais pour lui faire honneur. Elle avait acheté pour lui un ballotin de chocolats Jeff de Bruges, les meilleurs !, en petit témoignage de son immense gratitude, et écrit une carte de remerciements pour sa mère. Que Sandrine, malgré elle, enviait d’avoir un fils pareil. Aussi s’est-elle rebiffée lorsque cet autre conseiller l’a abordée la bouche en cœur, l’informant que monsieur Leroy avait un empêchement et qu’il le remplacerait. Comme si quiconque pouvait prétendre à remplacer Hugo ! La Sandrine qu’elle était devenue grâce à lui n’allait pas se laisser traiter comme un dossier, qu’on se refile de main en main. D’autant que d’ici Hugo ne lui semblait pas « empêché ».

« Comment ça un empêchement ?! Il est tout seul dans son bureau à se gratter la tête. Vous oubliez qu’on voit tout avec vos parois vitrées ?

– Mais c’est parce qu’il réfléchit.

– Il réfléchira après. Je n’en aurai pas pour longtemps.

– Non, non. Il nous a interdit. On ne peut pas le déranger. Enfin pas pour… »

Il hésitait. 

« Pas pour quoi ?

– Des broutilles… 

– Ça tombe bien justement. Je ne suis pas une broutille. »

Cette réplique a fusé. Si elle l’avait pensée avant elle n’aurait sans doute pas osé la prononcer. Quel aplomb inédit ! Bluffant. Elle en aurait dansé de joie. Elle se sentait si forte. Ces trucs de Hugo fonctionnaient. Apparemment aussi sur le soi-disant remplaçant. Qui ne répondait toujours rien, la considérant, médusé.

« Alors ? l’a-t-elle défié. Vous y allez ou j’y vais ? »

Hugo a engendré un monstre, s’est-elle félicitée quand, sans rien ajouter, l’autre a capitulé. Et elle a jubilé quand il est revenu lui annoncer que finalement monsieur Leroy la recevrait. Jolie victoire, ma chérie !La première d’une série. Parce que le monde marchait ainsi. De série en série. Sa chance avait enfin tourné. Du moins, c’est ce qu’elle croyait jusqu’au moment où Hugo a levé les yeux vers elle.

Une expression de haine déforme son beau visage en un masque glacial, le rend méconnaissable. Et pourtant, c’est bien lui. Le cœur de Sandrine se serre. Est-elle en train de rêver ? Ou rêvait-elle la dernière fois ? Une onde de panique la submerge. Comme une prémonition.

« Entrez, jeune fille ! » bondit Hugo.

Alors qu’il court à sa rencontre, ses lèvres s’épanouissent en un sourire éblouissant, qui diffuse une nouvelle lumière sur ses traits et son regard. Elle le retrouve. C’est bien lui. Ouf ! Mais quelle bêtasse elle fait ! Il était concentré, c’est tout.

© Judith Bat-Or

***

***

Suivez-nous et partagez

RSS
Twitter
Visit Us
Follow Me

Soyez le premier à commenter

Poster un Commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*