Il y a trente ans exactement, le 13 septembre 1993, Israël et l’Organisation de Libération de la Palestine ont signé une Déclaration de Principe, qui a conduit à la signature d’un Accord Intérimaire en septembre 1995. Connus sous le nom d’ « Accords d’Oslo », ces dispositions fondaient la mise en place progressive d’un Etat palestinien vivant en paix et en bonne intelligence avec l’Etat d’Israël. Le gradualisme était au fondement des Accords d’Oslo, le temps permettant – on le croyait à l’époque – de bâtir de la confiance entre acteurs de bonne foi.
Une période intérimaire de cinq ans était instituée pour créer une Autorité palestinienne dotée de domaines de responsabilité et d’autorité sur des portions croissantes de population et territoires : dans la bande de Gaza et dans la région de Jéricho tout d’abord, puis sur les zones peuplées de Palestiniens en Cisjordanie, qui ont été définies comme zones A et B, et plus tard, sur des zones supplémentaires faisant partie de la zone C, qui restait (et qui demeure aujourd’hui encore) sous contrôle israélien.
Tous les problèmes épineux – les implantations juives en Judée – Samarie, les frontières, Jérusalem, les arrangements en matière de sécurité -, étaient repoussés à plus tard. Des négociations devaient être menées en parallèle entre les parties – qui dureraient ce qu’elles dureraient – en vue de régler les points litigieux.
Une Autorité palestinienne (AP) a bien vu le jour qui a été chargée de la vie quotidienne des Palestiniens. Mais pour tout le reste – les frontières, la sécurité… – aucune solution permanente n’a vu le jour. Les discussions n’ont jamais réellement commencé et la confiance s’est érodée. La vague de terrorisme palestinien des années 2000 et encore aujourd’hui, la perte de contrôle de la bande de Gaza par l’Autorité palestinienne au profit du mouvement islamiste Hamas en 2007, l’agitation permanente sur le Mont du Temple à Jérusalem, ont accrédité l’idée en Israël que les Palestiniens n’étaient pas un partenaire fiable pour la paix.
Obligée de donner des gages aux islamistes de Gaza, mais tenue de faire régner le calme dans les territoires sous son contrôle, l’Autorité Palestinienne est apparue tiraillée par des exigences contradictoires.
Estimant que les contradictions au sein du mouvement palestinien représentaient certes un problème mais aussi une opportunité, Israël a mené une politique d’expansion des implantations jusque dans les profondeurs du territoire disputé. Il s’est bien gardé de transférer des territoires supplémentaires à l’AP.
Israël est très à l’aise avec une Autorité palestinienne qui gère la vie quotidienne des Palestiniens et n’a aucune envie de les contrôler directement. Mais l’État hébreu n’a aucun intérêt non plus à renforcer un organisme qui lui apparait comme étant fondamentalement hostile. Israël a donc adopté une politique d’affaiblissement de l’Autorité palestinienne : la maintenir en vie pour empêcher le Hamas de prendre le pouvoir à Ramallah, mais la punir (financièrement en refusant de rétrocéder les prélèvements de TVA par exemple) pour ses encouragements au terrorisme et ses manquements à son obligation de sécurité.
La promesse pour les Israéliens que la sécurité surgirait des Accords d’Oslo s’est révélée vide de sens. La gauche israélienne y a perdu son crédit. La droite qui est au gouvernement estime aujourd’hui que tout compromis territorial et tout transfert de territoire aux Palestiniens exposerait Israël à davantage de menaces. Les partisans de l’annexion de la Judée Samarie / Cisjordanie (sionistes religieux et juifs religieux) qui étaient autrefois des marginaux, font partie de la coalition au pouvoir en Israël et sont farouchement opposés à toute concession aux Palestiniens.
Côté Autorité Palestinienne, l’institution est à bout de souffle et maintenue debout à coup de subventions européennes et américaines. Les Palestiniens de Ramallah, de Naplouse, de Jenine considèrent que l’équipe de Mahmoud Abbas est une équipe de « collabos » et les jeunes arabes de Judée Samarie sont travaillés au corps par des cellules islamistes du Hamas et du Jihad Islamique Palestinien.
Les États Unis de leur côté aimeraient bricoler une « solution » une solution au problème israélo-palestinien avant les élections présidentielles de 2024. Ils tentent donc de relancer une solution classique de « partage » du territoire et d’imposer ce partage aux Israéliens.
Au vu de cette somme d’intérêts contradictoires, tous les ingrédients d’une explosion sont réunis. Les Accords d’Oslo n’ont pas fini de faire couler le sang.
© Yves Mamou
Yves Mamou est l’auteur de « Le Grand Abandon, les élites françaises et l’Islamisme » (Éd. L’Artilleur. 2018)et de « Dix petits mensonges et leurs grandes conséquences : Auschwitz, Israël, la Palestine et nous » ( Éd. L’Artilleur. 2021)
Tout est venu de ce grand rêveur à l’esprit tortueux et aveugle nommé Shimon Peretz et de son éminence grise Beilin.
Sous un paravent de la laïcité, les deux sont entrés en religion…celle du dogme, Melenchois est leur digne élève.
Ils n’ont rien compris à l’esprit de « l’ouma » musulmane pour qui il n’y a pas un cm2 de sol sur TOUTE la terre pour poser les pieds d’un Juif !
Avant de faire la paix avec ce peuple inventé, il faudrait que dans les manuels scolaires soit supprimés tout ce qui fait référence à la haine des juifs, qu’il y ait de vrais elections avec un président représentant ce peuple, que la chartes qui prévoit la disparition d’Israel soit abolie et que les attentats aveugles cessent, on est loin du compte. Je me souviens avoir lu il y a très longtemps, Abbas dire a un journaliste qu’il ne signera jamais la paix, ce serait également son arrêt de mort.