En mars dernier une trentaine de survivants de la Shoah, presque tous membres des Fils et Filles des Déportés Juifs de France embarquaient en VIP à Orly direction de Marrakech avec l’assistance amicale de l’ambassadeur du Maroc. Ce voyage exceptionnel d’octogénaires était organisé par notre association et par celle que préside Guy Scialom. Notre association avait voulu donner à ces survivants, la possibilité pour beaucoup de sortir de leur isolement à domicile ou en maison de retraite et de vivre des instants de liberté. Le séjour s’est passé « royalement » si l’on peut dire, la population marocaine était accueillante et chaleureuse envers ces vénérables juifs. Et il est vrai que la société musulmane est souvent plus respectueuse de l’âge que ne l’est la civilisation occidentale.
Tous ces vénérables Juifs avaient au moins vingt ans quand le protectorat français sur le Maroc a pris fin en 1956. Avant la France avait eu une relation tumultueuse avec le Maroc et aussi avec l’Allemagne pour avoir la main mise sur le pays. La l’ère guerre mondiale avait d’ailleurs failli éclater en raison de cette rivalité. Le nom des rues de Paris rappelle cette histoire : Mogador, Tanger, Agadir, Lyautey et même l’avenue Delcassé, grand ministre des affaires étrangères qui a forgé l’entente cordiale avec l’Angleterre et l’alliance avec la Russie dont la courte avenue que je prends pour rejoindre Radio J avenue de Messine rappelle l’imprudence dans l’incident de Tanger.
Il y a plus de 700.000 Marocains en France aujourd’hui, en comptant les franco-marocains mais sans compter les Français d’origine marocaine. Il se peut que nous ayons des contentieux sur le Sahara occidental, sur les visas, sur les obligations de quitter le territoire, sur je ne sais quoi encore mais ce qui est certain c’est que dans les grandes tragédies que traversent l’un des deux peuples, l’autre peuple doit se montrer présent et réactif afin d’aider le mieux possible.
C’est ce que fait la France. Pour l’instant le Maroc n’a pas donné de réponse à la France. Cela ne devrait pas nous empêcher de proposer notre aide à la fois pour le présent et aussi pour le futur.
Voici la courte proposition que j’ai fait passer avant-hier au Président de la République :
« Après le tremblement de terre à Haïti comme j’avais en charge Haïti quand je travaillais au cabinet de Fillon en 2010 j’ai été envoyé le soir même du tremblement de terre pendant plus de deux semaines. Je sais que dans ce genre de drames il en résulte beaucoup d’amputations puisque les membres sont restés compressés un certain temps. Une proposition que la France pourrait faire c’est de s’engager à équiper les enfants qui auront dû être amputés, c’est-à-dire s’engager à leur fournir les prothèses et toute la rééducation nécessaire pour qu’elle soit optimale »
Le Président m’a répondu que la proposition lui apparaissait « Juste ».
Témoignons de notre solidarité envers ce peuple accueillant et fier et dont l’histoire est plusieurs fois millénaire.
» Témoignons de notre solidarité envers ce peuple accueillant et fier et dont l’histoire est plusieurs fois millénaires »
Oui