Charles Rojzman. Défendre ce qu’ils appellent « l’extrême droite »

On sait bien désormais que qualifier un mouvement politique d’extrême, c’est le disqualifier aux yeux du public et l’exclure de facto du champ républicain. En ce qui concerne l’extrême-droite, il y a pire : il s’agit de l’assimiler au nazisme, au fascisme, au pétainisme de la collaboration. Ainsi les opinions émises, quelles qu’elles soient, seront condamnées avant d’en éprouver la véracité ou la solidité. Il en est ainsi du « grand remplacement », de l’immigration massive, de l’islamisation, des avatars du progressisme. 

Si nous risquions une hypothèse : cette extra-droite ne représenterait-elle pas plutôt le dernier rempart aux nouvelles formes de nazisme ou de fascisme ?  

Qu’est-ce qui caractérisait ces mouvements au cours du siècle dernier ?  La haine de la démocratie, du débat démocratique, de la libre expression… et aussi le mensonge, la diabolisation de toute idéologie différente.

L’islam dans sa forme actuelle majoritaire est-il aujourd’hui impérialiste et totalitaire ? L’antiracisme est-il devenu un racisme anti-blanc et un antisémitisme sous couvert d’antisionisme ? Le transhumanisme est-il un humanisme ?

Le wokisme a-t-il pour intention de libérer toute l’humanité de ses chaines ? 

Qualifier d’extrême-droite des conservateurs, des  populistes et des souverainistes qui résistent à la mondialisation marchande et à l’islamisation, ces deux totalitarismes aujourd’hui alliés et demain ennemis commle furent en leur temps le nazisme et le communisme, hostiles tous deux à la démocratie libérale, c’est justement les assimiler au nazisme et au fascisme afin de les rejeter du côté de l’obscur et en faire des parangons de l’intolérance et de l’inhumanité. 

Il s’agit en fait d’annihiler toute forme de résistance aux véritables totalitarismes actuels et d’éloigner d’eux des hommes et des femmes de bonne volonté,  répugnés par tout ce qui ressemble depuis la dernière guerre mondiale à cette image infamante d’intolérance et de haine. 

L’extrême-droite d’aujourd’hui « n’aimerait pas » les étrangers, les immigrés, les arabes, les noirs, les clandestins, les délinquants, les trafiquants de drogue… Un tel fourre-tout accusatoire est la marque d’une diabolisation. Le nazisme, lui, « n’aimait pas » les juifs, les tziganes, les homosexuels, les handicapés, tous ceux qui n’étaient pas des aryens de bonne et pure souche. Ainsi se fabrique une comparaison qui vise à dénaturer et détruire un combat légitime pour la sauvegarde d’une civilisation, inspirée par le christianisme, les grecs et ces grands hébreux dont parlait Jean Jaurès. 

On a pu mettre en avant la défense de l’Occident quand il était puissant, la nation quand elle existait encore, le blanc quand il colonisait le monde, le mâle quand il opprimait la femme et ses enfants… Aujourd’hui, c’est l’occident qui est attaqué et en position de vulnérabilité. L’antiracisme défend des minorités puissantes contre une majorité en perdition, quasiment au bord du suicide. L’antifascisme s’en prend à des institutions établies comme la police ou l’état, alors que ces institutions au niveau national sont en décrépitude. 

Mais comment en suis-je arrivé là ? Comment suis-je passé de mon travail en thérapie sociale, censé développer la paix et la tolérance,  à une vision du monde proche de cette extrême-droite représentée en paroles du moins  par Marion Maréchal, Geoffroy Lejeune,  Charlotte d’Ornellas, Elizabeth Lévy, Richard Millet et quelques autres ? 

J’ai vu les dégâts sur les esprits de la bienveillance et de la tolérance telles qu’elles étaient prônées, alors que ces deux vertus avaient été vidées de leur sens profond au profit d’une conception erronée du vivre ensemble, devenue une idéologie, que j’ai autrefois appelée le vivre ensemblisme, qui vénère toutes les diversités, sans voir la folie contenue dans les unes ou la volonté de conquête dans les autres. 

Peu à peu, j’ai compris qu’il ne fallait pas réconcilier à tout prix, par  angélisme et pseudo-humanisme, mais reconnaître -ensemble si possible- la réalité afin que cette connaissance du réel permette l’action et la sortie de l’impuissance.

Observer le réel, partager les informations librement et sincèrement les plus diverses sur le réel, oser le débat et le conflit même virulent, propres à la vie démocratique réelle, combattre les tentations totalitaires qui empêchent la pensée et l’esprit de liberté.  

La fausse tolérance qui est devenue le panache d’une grande partie des élites occidentales, et en particulier celles qui sont au pouvoir en Europe occidentale, affaiblit la résistance à toutes les menaces totalitaires, qu’elles soient internes à la civilisation quand elles veulent déconstruire des valeurs  universelles ou des identités historiques,   ou externes, quand elles cherchent à  conquérir et à imposer une idéologie qui refuse le débat, les croyances multiples ou l’athéisme, l’égalité acquise de haute lutte entre l’homme et la femme et l’ éducation à l’esprit critique qui fit l’honneur de l’Occident même s’il ne fut pas dénué de tâches, à l’instar des  autres civilisations.

© Charles Rojzman

Essayiste, Charles Rojzman est fondateur d’une approche et d’une école de psychologie politique clinique,  » la Thérapie sociale », exercée en France et dans de nombreux pays en prévention ou en réconciliation de violences individuelles et collectives.

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9 Comments

  1. Chacun de nous pourrais prononcer la meme phrase ;  » comment en suis je arrivé la ? »

    Moi aussi je sui devenu un  » fasciste  » d extreme droite 🤪
    Et je suis pourtant né a gauche , fils d ouvrier juif socialiste !!! Et j ai. Longtemps voté pour ceux que je croyais etre mes  » amis » .
    Mais aujourdhui La France , Israel , l occident sont envahis par la gôôche bêlante hypocrite et pseudo progressiste : ces fils de bourgeois issus du 6 eme arrondissement ou du centre de Tel aviv ne sont pas des fils d ouvriers mais generalemment des fils d intellectuels ou de familles possedantes , et ils ont devoyé une ideologie typiquement  » ouvriere  » et  » populaire » pour courir vers le wokisme et la decadence .

  2. L’auteur de l’article le sait mais n’ose pas le dire (pourquoi ? ) : affirmer par exemple qu’Elizabeth Levy ou Charlotte d’Ornellas sont ou seraient « d’extrême droite » relève de la débilité profonde et de la newspeak la plus délirante. A l’inverse Houria Bouteldja, Rockaya Diallo (dont les propos racistes relèvent du pénal et certains ont été condamnés à de la prison ferme pour beaucoup moins) et tout ce qui s’en approche sont objectivement des néo nazies. Mais le nazisme a changé de camp : du suprémacisme blanc au suprémacisme « racisé » : c’est le même phénomène en Amérique en Europe et en Afrique.
    L’idéologie dominante, celle de Biden et Hollywood, Macron et Mélenchon, est une idéologie basée sur le mépris de classe, le racisme inversé et l’antisionisme c’est-à-dire le racisme tout court et l’antisémitisme. Les attaques contre la culture et le savoir, l’opposition à l’universalisme, aux valeurs humanistes etc…Le prétendu « camp du bien » coche toutes les cases de l’extrême droite, du fascisme pur et dur mais la novlangue officielle n’est qu’une gigantesque inversion des rôles et du réel : imaginez les collabos au pouvoir accusant André Malraux, Jean Moulin et Simone Veil d’être d’extrême droite !

    Mr Charles Rojzman, vous le savez très bien. Vous l’avez bien compris. Alors pourquoi ne l’ecrivez-vous pas de manière explicite, claire, nette et précise ? Pourquoi tourner autour du pot ? Pour pouvoir combattre les nouveaux visages du racisme (qui se fait appeler « antiracisme ») et du fascisme il faut d’abord les nommer par leur nom !

  3. Il faut poursuivre le trait jusqu’en Israël, ou l’aboiement à « l’extrême droite » tient lieu d’argument politique, bien avant la création de l’état d’Israël, Zeev Jabotinsky à accueilli aux Etats Unis par une infame campagne de diffamation. Savez vous qui l’a salit dans la presse Américaine ?
    Une dérive préoccupante, le simple stade de l’injure est dépassée depuis longtemps. Cela devient de la délation qu’il faudrait combattre. C’est inacceptable que des « journalistes juifs » en France lancent des anathèmes quotidiens sur ceux qui ont l’heur de ne pas adhérer à une petite caste en lançant des saletés du genre  » théocratie, extrême droite, parti extrémiste, intégriste, dictature etc… » . Les juifs Français ne sont pas des shmattesz.

  4. Dans le genre inversion totale du réel aussi : accuser les anti-eurofascistes et les pacifistes d’être des extrémistes !
    Donc de même qu’on qualifie les islamofascistes de partis de gauche, on a droit à
    « L’Europe c’est la prospérité » 😵(!!!)
    « L’Europe c’est la paix »💣🔪 (!!!!!!!)
    « Les USA et l’OTAN défendent la paix et la démocratie »💣💣💣 (!!!!!!!!!!!)
    « Zelensky nouveau Churchill » 🤡
    « Bandera héros luttant pour la liberté du peuple ukrainien »…☠

    Aujourd’hui Jean Jaurès serait traité de fasciste et Bismarck (*) de défenseur du monde libre !

    (*) le 2eme reich de Bismarck (on l’oublie souvent) a génocidé les Africains héréros et participé au génocide arménien. Le 2eme Reich était proto nazi.

  5. Le populisme est un mouvement littéraire de l’entre deux guerres. Sur la façon dont le terme « populisme » est détourné et instrumentalisé par les extrémistes majoritaires : https://fr.wikipedia.org/wiki/Prix_Eug%C3%A8ne-Dabit_du_roman_populiste

    Donc vous pouvez lire un roman populiste ou par extension regarder un film populiste (« Hôtel du Nord ») mais pas voter pour un parti populiste…parce que cela n’existe pas. C’est de la manipulation sémantique et rhétorique utilisée par les extrémistes majoritaires pour s’attaquer aux opposants.

  6. « L’antiracisme est-il devenu un racisme anti-blancs et un antisionisme sous couvert d’antisémitisme ? »
    Réponse : OUI.
    « Le transhumanisme est-il un humanisme ? » Réponse : NON. C’est un eugénisme.
    C’est même, tout comme le genrisme, une négation de l’humanité.
    Ainsi Joe Biden et ses alliés (OTAN, UE) représentent-ils à présent non seulement la forme moderne du nazisme mais également une menace pour l’existence de l’humanité.
    Imaginez le scénario d’une victoire des USA en Ukraine et dans le Pacifique…Il n’existerait plus aucun frein à leur folie destructrice. En ce qui concerne la civilisation en occident, la page est déjà tournée mais un tel scénario menacerait même l’existence de la civilisation à l’échelle planétaire.

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