En France, un sujet récurrent sur lequel il faut trouver de nouvelles choses à dire chaque année (la Fête des mères, le Beaujolais nouveau…) s’appelle un marronnier. En Allemagne, c’est un pluriel : les cornichons. Mais sans la connotation que ce mot a en français, qui siérait si bien à certains journalistes…
Le cornichon-marronnier de 2023 est “les faux Juifs“
Pour se prétendre Juif sans l’être, il faut une dose de masochisme que Freud aurait sûrement aimé pouvoir étudier. Euh, attendez, Freud ? Vous ne seriez pas juif, Sigmund ?
Une des occurrences quasi cornichonnes où des non-Juifs se prétendent juifs concerne des antisémites. La médisance anti-israélienne a beaucoup plus de poids venant de Juifs et elle est tellement prisée par les médias mainstream, qu’ils sont peu regardants sur l’origine de leurs contributeurs dans ce domaine.
Mais des arroseurs ont été arrosés : le scandale de faux juifs accusant l’État juif des pires turpitudes a si fort secoué l’Allemagne que l’un de ces médias, Die Zeit, a commandité une étude sur sa responsabilité à un auteur extérieur.
Un antisioniste, Fabian Wolff, revendiquait des origines juives car cela colorait d’authenticité son militantisme pour BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions contre Israël). Il a passé des années à médire dans de nombreux médias allemands (Die Zeit, Süddeutsche Zeitung…), sur l’État juif, sur les Juifs pro-israéliens, et à combattre la définition de l’antisémitisme moderne de l’Alliance internationale pour la mémoire de l’Holocauste (IHRA), qui inclut l’antisionisme dans l’antisémitisme, c’est-à-dire la haine de l’État juif dans la haine des Juifs.
L’accusé se déclare irresponsable et si peu coupable …
Wolff a fini par admettre son judaïsme factice, mais en se faisant passer lui-même pour la victime d’un mensonge de sa mère sur son lit de mort.
Dans le quotidien allemand de gauche Taz, la journaliste Erica Zingher, elle-même juive, l’a estimé responsable de ses mensonges et a accusé les médias allemands de gauche de provoquer cette offre par une demande inextinguible.
Le militantisme du pseudo-Juif Fabian Wolff était encore plus goûteux en 2021, quand il a acquis sa célébrité, car c’était pendant l’opération israélienne “Gardien des murs” contre le mouvement terroriste Hamas, en représailles des 4 500 roquettes que celui-ci avait lancées sur Israël depuis Gaza.
D’après Erica Zingher, “la promotion par M. Wolff du BDS et des attaques contre Israël s’est déroulée “à un moment où l’antisémitisme dans les manifestations de gauche ou anti-israéliennes atteignait un nouveau sommet”.[1]
La méthode de certification casher des antisémites ne date pas d’aujourd’hui.
En 2012, c’est le même Fabian Wolff qui avait révélé l’escroquerie intellectuelle d’Irena Wachendorff, poète allemande et militante anti-israélienne soi-disant ancienne combattante de Tsahal, qui qualifiait les militants pro-israéliens de “troupes néo-nazies parmi les Juifs”.
“Le travail est facile”, expliquait Wolff à cette époque : “si quelqu’un est accusé d’antisémitisme, des Juifs alibis sont amenés à témoigner en défense… Quand tout le monde ne parle que de la façon dont Israël est à l’origine de tous les maux du monde, … C’est alors que l’accusé peut désigner le juif alibi qui le soutient et qui, à son tour, peut évoquer son histoire familiale ou simplement sa judéité de base et dire quelque chose comme… : “Ce que les Israéliens font aux Palestiniens, c’est ce que les nazis ont fait à mes parents”.[2]
En réalité, il n’avait pas découvert lui-même le pot aux roses, mais rendait honnêtement à Jennifer Nathalie Pyka ce qu’elle ne devait pas à César[3].
Depuis, le médecin a pris goût à sa médecine au point de se droguer avec.
Enquête journalistique sur une bavure médiatique
Le Zeit a confié son enquête à décharge à un de ses pigistes, Meron Mendel, Juif authentifié, lui : né en Israël, enseignant à l’université des sciences appliquées de Francfort et directeur du centre de formation Anne Frank.
Pour lui, la question n’est pas de savoir si Wolff est juif ou non, mais de vérifier si ce qu’il dit est vrai ou faux. Mendel privilégie la deuxième réponse : “les faits ne s’assemblent pas vraiment et ne se condensent pas en une intrigue cohérente.[4]“
La bulle des Wolffophiles sur Twitter ne partage pas son point de vue. Qu’importe ce qu’il y a dans le flacon du moment que l’écrit les flatte dans le sens du poil. Une tempête d’enthousiasme s’est alors déchaînée sur le texte : “Un T très courageux et important” , a écrit le journaliste Hanno Hauenstein. “Un texte à vivre“, s’est enthousiasmé son collègue Lukas Hermsmeier.
L’enquêteur note qu’il n’est pas impossible que les révélations de Wolff sur son mensonge soient, plutôt qu’un aveu, “une fuite en avant tactique avant qu’il ne soit dénoncé par d’autres. De plus, plusieurs journalistes – la dernière en date étant Nele Pollatschek dans le Süddeutsche Zeitung – ont souligné diverses contradictions au sein du texte, notamment par rapport à d’autres déclarations passées de Wolff”.
Meron Mendel cite un sociologue allemand, Y. Michal Bodemann, qui écrivait en 1996 : “Les Juifs sont utilisés pour la société et la politique allemandes – mais uniquement en tant qu’êtres fictifs, symboles de la recherche d’identité et de la réparation des Allemands. Pour remplir cette fonction, il est assez indifférent qu’il s’agisse de “vrais” ou de “faux” Juifs. (Du moins tant que l’affaire n’est pas révélée)”.
Du coup, Mendel n’exonère pas son employeur : “La rédaction ne semble pas se soucier de vérité ou d’objectivité. Selon la devise : contradictions ou pas, l’essentiel est que le cadrage soit bon – pour nous, Fabian est la victime”.
Si elle avait vraiment pris conscience d’avoir été manipulée à l’insu de son plein gré, elle aurait publié un texte d’amende honorable, dont Mendel lui aurait dicté la teneur : “Chers lecteurs, même si nous ne pouvions pas le savoir et n’en avions pas l’intention, nous avons entre-temps pris conscience des dégâts causés par la publication du texte Nur in Deutschland de Fabian Wolff il y a deux ans. Nous nous en excusons.”
La rédaction n’a pas suivi son conseil, mais elle a quand même publié son article. Faute à demi-avouée est-elle au quart pardonnée ?
© Liliane Messika
Notes
[1] https://www.i24news.tv/en/news/analysis-opinion/1690737307-a-german-phenomenon-fake-jews-bash-israel-and-spread-antisemitism
[2] https://heebmagazine.com/irena-wachendorff-the-german-alibi-jew-who-wasnt/37273
[3] www.achgut.com/artikel/die_eingebildete_juedin/
[4] www.zeit.de/kultur/2023-07/fabian-wolff-autor-juedischsein/
savez vous pourquoi on appelle un marronnier un article qui revient régulièrement dans les colles d’un journal ?
Le Figaro était installé au Rond Point des Champs Elysées et à chaque changement de saison le journal publiait un article pour signaler que les marronniers de l Avenue avait perdu ses feuilles donc l’hiver arrivait ou 6 mois après l’arrivée des feuilles sur les marronniers donc on entrait dans le printemps et l’été ! Pratiquement les mêmes textes chaque année !
des marronniers…
Vu sur vidéo : lord d’une gaypride allemande, un individu chantant un hymne à Bandera…et la foule exaltante chantant en chœur. Le meilleur alibi des néo nazis ?…Se faire passer pour la gauche.