
Le Président, dépêché chez Biden, a eu beau, à peine atterri, se rendre à l’hôpital pour à son PM faire entendre raison et aussitôt après recevoir les « chefs » de l’opposition, oeuvrant dans la dernière ligne droite pour un consensus, le monde a beau s’en mêler, faire la leçon, conseiller, prédire le pire, eh bien les législateurs israéliens ont approuvé cet après-midi du 24 juillet une partie essentielle de la réforme visant à remodeler le système judiciaire du pays, puisqu’il s’agit bien de la mesure limitant la possibilité pour la Cour suprême d’invalider une décision du gouvernement.
Approuvé par les 64 élus de la coalition du PM sur un total de 120, le vote est intervenu après une session houleuse au cours de laquelle les opposants ont dénoncé la « honte » avant que de sortir en trombe de la chambre et ainsi marquer leur boycott du vote.
Ce soir, Netanyahou et ses alliés ont avancé, prenant pour roupie de sansonnet les manifestations massives qui durent depuis des mois mais encore l’opposition de chefs d’entreprise, de réservistes militaires et de responsables juridiques.
Pour rappel: les législateurs ont approuvé la mesure qui empêche les juges d’annuler les décisions du gouvernement au motif qu’elles sont « déraisonnables », les partisans arguant que la norme actuelle de « raisonnabilité » donnait aux juges non élus des pouvoirs excessifs sur la prise de décision par les élus et l’opposition affirmant au contraire que cette mesure, outre qu’elle supprime un élément clé des pouvoirs de surveillance du tribunal, ouvre la voie à la corruption et aux nominations abusives.
Le ministre de la justice, Yariv Levin, a déclaré: « Nous n’annulons pas la clause de “caractère raisonnable”, mais nous réduisons son usage, afin que les opinions personnelles d’un juge ne s’expriment pas aux dépens de la volonté du peuple. Il n’y a pas de raison de craindre cet amendement ».
Des manifestants se sont enchaînés devant le Parlement israélien pour protester contre le vote, la police faisant pour sa part usage d’un canon à eau pour disperser les manifestants.
Israël, sous les yeux du monde entier, fait face à l’une des pires crises de son histoire.