Tribune Juive

« Journée de résistance » dans tout Israël, et peut-être « semaine décisive »?

Des manifestants contre la refonte judiciaire bloquant une entrée du ministère de la Défense, à Tel Aviv, le 18 juillet 2023. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)
Des manifestants contre le remaniement judiciaire bloquant une entrée du ministère de la Défense, à Tel Aviv, le 18 juillet 2023. (Crédit : Chaïm Goldberg/Flash90)

Ce matin 18 juillet dès 6H30, une foule de manifestants a afflué vers la place Habima dans le centre de Tel-Aviv, agitant des drapeaux israéliens et criant des slogans hostiles à la réforme.

D’autres rassemblements étaient annoncés tout au long de la journée, notamment dans plusieurs gares du pays.

« Nous vivons des jours tragiques Face à un gouvernement qui se précipite pour détruire la démocratie, nous seuls, les citoyens, pouvons arrêter le train de la dictature », ont déclaré les organisateurs dans un communiqué appelant à cette nouvelle journée de mobilisation, supposée ouvrir une « semaine » décisive faite d’actes de désobéissance civile non violents et aboutissant à l’annulation complète de la réforme « , a déclaré un des porte-parole du mouvement de protestation.

C’est le groupe de protestation « Frères et sœurs en armes », composé de réservistes, qui a donné le coup d’envoi de ladite « journée de résistance nationale » contre la réforme du système judiciaire en accrochant d’immenses banderoles pendant la nuit sur un certain nombre de sites-clés à travers le pays. Une banderole est ainsi accrochée à une statue de Theodor Herzl à l’entrée de la ville côtière d’Herzliya, sur laquelle on peut lire: « Ce n’est pas ce que je voulais dire », et une autre à l’échangeur de Hemed, sur laquelle on peut lire: « Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, est en train de détruire l’armée du peuple »,  en référence aux avertissements des réservistes qui ont déclaré qu’ils ne se porteraient pas volontaires pour le service si la législation sur la refonte était unilatéralement adoptée par la Knesset.

Cette journée fait suite au vote la semaine dernière en première lecture par le Parlement d’une mesure de la réforme visant à annuler la possibilité pour le pouvoir judiciaire de se prononcer sur le « caractère raisonnable » des décisions du gouvernement, et intervient alors que la commission parlementaire des Lois poursuit aujourd’hui ses débats afin de la présenter dans les prochains jours au vote définitif du Parlement.

Pour rappel: si les critiques affirment que la législation visant à réduire le contrôle judiciaire fait partie de la tentative du gouvernement de se protéger et de soustraire ses décisions à tout examen, ce qui lui permet de nommer des fonctionnaires non qualifiés ou corrompus et d’évincer des technocrates qu’il a jugés déloyaux, les partisans de la mesure affirment qu’elle est nécessaire pour corriger les excès de juges non élus qui interfèrent avec les décisions d’un gouvernement démocratiquement élu.

Depuis l’annonce en janvier du projet controversé, des dizaines de milliers de personnes manifestent chaque semaine dans le pays dans ce qui est considéré comme l’un des plus grands mouvements de contestation de l’histoire d’Israël.

TJ avec AFP

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