À découvrir encore cet attentat à Tel-Aviv le 4 juillet, on se pose des questions. La place du Juif. En France, en Europe. Aux Etats-Unis. En Israël.
Où fait-il bon vivre ? Où ne craint-on pas une attaque, parce que minorité, parce que de tout temps persécuté, parce que les clichés ont la peau dure ? En Israël, il faudrait attendre qu’on nous tire dessus pour réagir. Et encore. Les informations reléguées ne racontent que l’épisode en question, ne discernant pas toujours les civils palestiniens des terroristes palestiniens. Les non informés n’y voient que du feu. Et pourtant, sans les opérations de prévention, il y aurait bien plus de carnage dans les villes israéliennes.
Tandis qu’en France on parle hommages et dédommagements, en Israël, on agit. Pour préserver un État juif si difficile à ériger. Il est loin d’être parfait, bien sûr, nul ne l’est. Mais on s’y efforce de protéger une population venue des quatre coins du monde, souvent chassée, menacée, rescapée. Pourquoi la mémoire est-elle si courte et si éborgnée ? Pourquoi les leçons d’histoire sont-elles reléguées au passé quand les événements découlent de ce passé si présent ? Pourquoi ces raccourcis et ces images orientées dans l’information de France ?
Les Juifs encore dérangent. Je ne sais en quoi. Peut-être de par leur intelligence supposée (pas toujours), leur décence (pas toujours non plus), leurs facultés d’intégration, d’assimilation, leur participation au monde. Après tout ce qu’ils ont subi, depuis si longtemps et plus récemment, pendant la dernière Guerre, et même après la guerre, où les victimes ne pouvaient parler, évoquer ce qui s’est passé, la disparition de leurs proches, la perte, l’humiliation, les séquelles, la détresse. Je me demande encore comment ils ont fait pour tout reconstruire et se taire si longtemps, laissant leurs enfants porter le choc post traumatique en filigrane. Ils se sont emmurés dans le silence, parfois réveillés en fin de vie par un petit-fils, une petite-fille, un appel à témoignage. Jusqu’à il y a peu, pour beaucoup d’entre eux.
On oublie aussi les biens spoliés, les maisons réquisitionnées, et tous ceux qui ont n’ont jamais été inquiétés malgré leur participation à l’assassinat de masse. A quelque niveau que ce soit. Voyant le négationnisme briller de plus belle, l’oubli et le déni surgir, leur mort approcher, les déportés les plus âgés ont tenté d’exister un tant soit peu, de rappeler ce qu’ils ont vécu, sachant qu’ils seraient les derniers témoins. Qui sait ce qu’en fera l’Histoire ?
En moi tout se mêle en une étrange saveur. Un sentiment d’injustice, d’incompréhension, ayant depuis bien longtemps renoncé à m’avancer sur certains sujets sensibles. On ne convainc personne, et je ne suis pas une politicienne.
Je suis cependant sidérée de la violence de mon pays, celle de ces jeunes mis à l’écart, encouragés parfois par des familles irresponsables. Je suis désolée pour ceux qui tentent de s’en sortir et qu’on amalgame avec les voyous des banlieues. Je me souviens de mes parents arrivés d’un pays d’où ils ont été obligés de partir parce que Juifs. Ils n’ont dit mot quand ils sont arrivés en France. Ils ont de suite tenté d’oublier la chaleur du soleil, la convivialité de leur ville d’origine, leurs traditions locales, pour s’intégrer. C’était le mot maître, remercier le pays d’accueil et tout reconstruire. Ils n’ont pratiquement rien emporté avec eux. Plus de maison. Plus de repères, mais une farouche envie de réussir et surtout d’obtenir la revanche de leur empêchement d’étudier à travers leurs enfants. Je suis l’une d’entre eux. Dans quel pays trouverez-vous l’école gratuite, une telle aide sociale, une médecine si peu chère ? Dans quel pays pourrez-vous vous exprimer librement ?
Malgré une nette régression, le voile arboré en signe politique, des affiches corrigées pour ne pas « choquer » les puritains extrémistes, je suis encore heureuse dans ce pays. Sans ignorer les problèmes, les injustices, contre lesquelles il est tout à fait légitime de se battre. L’argent corrompt. L’égoïsme règne. Certains ont oublié d’où ils viennent. Ce à quoi ils sont parvenus. Cependant, une seule solution, avancer, malgré l’adversité. Et prôner encore la fraternité. Soyons unis dans la recherche d’harmonie, de respect, d’amour.
© Sarah Mostrel
Israel attaqueé encore une fois. Mais Israel contre-attaque avec vigilance . En France, le gouvernement se contente de parler et ne prend pas les mesures pour sécuriser le pays ; la police n’a pas l’autorisation d’agir contre des bandes qui saccagent les mairies les crèches les bibliothèques les postes etc… s’en prennent aux personnes et font leur shopping dans les magasins. Que les israeliens attaqués à la voiture bélier se remettent vite de leurs blessures.