Le « Nike » de Châtelet les Halles et le « Darty » de Bondy mis à sac et pillés par des bandes.
Il y a une vidéo où on voit même une grosse mama voilée qui court vers son coffre de voiture avec un carton d’électro-ménager énorme, sûrement pour manifester sa colère et montrer son empathie pour une mère à qui le destin vient d’arracher un fils. C’est beau, tout simplement, quand c’est le cœur qui parle.
On entend des « weshs » qui fusent dans une cohue indescriptible de braves jeunes gens émus et passablement excités.
On pourrait croire qu’une joie fébrile et dyonisiaque s’est emparée des cœurs et des corps et qu’on fête par un pillage révolutionnaire la fin du capitalisme et de la propriété privée. Mais pas du tout, voyons plutôt ici l’expression sophistiquée et exotique d’un deuil incommensurable et d’une douleur qu’un recueuillement silencieux ne traduirait pas. L’ethnocentrisme nous ferait faire des contresens pitoyables : chaque culture a sa façon de dire son affliction et de communier dans le chagrin.
Petit papa Nahel, quand tu descendras du ciel avec des joujoux par milliers, n’oublie pas mon petit soulier.
Un nouveau père Nahel tous les jours, please, un ange à pleurer, wallah : on a les « Air Jordan » à 800 boules et la chaîne Hi-fi Yamaha mais on ferait bien une petite descente chez « Lacoste » pour la prochaine bavure : mon frère voudrait le polo « Original » et les « Sneackers au crocodile ».
© Antoine Desjardins
Professeur de Littérature, Antoine Desjardins est co-auteur de “Sauver les lettres – Des professeurs accusent” (Editions Textuel). Membre du Comité Les Orwelliens, il écrit dans le Figaro Vox, Marianne, Causeur.
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