L’édito de Nicolas Charbonneau. L’injure faite à Nahel

« Commerces pillés, écoles incendiées, les nuits de violence s’enchaînent partout en France depuis la mort de Nahel mardi.

Une injure à la mémoire du jeune adolescent »

Nicolas Charbonneau, directeur des rédactions du Parisien-Aujourd’hui en France. DA Le Parisien

Le récit d’Hortense et Alexandre est glaçant. Dans la nuit, ce jeune couple rentrait chez lui à Pontoise quand il a été victime d’un guet-apens sur la route, sa voiture prise au piège et attaquée par un groupe de jeunes. « Un film d’horreur », témoigne Hortense qui aura supplié de ne pas faire de mal à son enfant, une fillette de 19 mois recroquevillée dans son siège bébé. Aujourd’hui, ce couple veut fuir, loin de la région parisienne.

À des kilomètres de là dans le Nord, près de Valenciennes, la ville de Denain, ses 20 000 habitants, ses commerces populaires, sa médiathèque et son théâtre à l’italienne. Rien de tout cela n’aura été épargné, la ville a été pillée. Denain est la commune la plus pauvre de France, là-bas il n’y a pas de riches, juste des habitants qui survivent. On a un peu de mal à comprendre comment tout dévaster aidera la population locale à aller mieux. Ni comment l’incendie d’une école ou d’une bibliothèque permettra de faire évoluer quoi que ce soit. La colère peut être légitime, tout le reste, et notamment ce degré de violence, est une injure à la mémoire de Nahel.

Le point commun entre Hortense et Alexandre, les habitants de Denain ou tous ceux qui ne peuvent qu’assister impuissants à cette rage, c’est d’en être les premières victimes et de plonger davantage dans la précarité. Détruire les services publics ou les transports isolera davantage, faire flamber une supérette mettra des dizaines d’employés au chômage, mais ceux qui cassent n’en ont que faire, qui ne revendiquent rien, n’ont aucune autre idéologie désormais que de voler des chaussures de sport et des smartphones. Le tout en commentant leurs exploits sur les réseaux sociaux pour gagner des followeurs. Ce n’est plus une révolte, c’est une émeute qui se propage à une vitesse vertigineuse dans les fameux territoires perdus de la République.

Comment retisser ce lien qui fait nation ? Gageons que cela n’est pas définitivement perdu. Il y a des parents qui se dressent, des élus formidables qui labourent le terrain, des entreprises engagées. Quand la fièvre sera retombée, ils seront les seuls vrais remèdes contre ceux qui prétendent avoir des solutions miracles.

© Nicolas Charbonneau

https://www.leparisien.fr/faits-divers/linjure-faite-a-nahel-01-07-2023-B5HZYAX45NGODGPJSPIACUDMSI.php

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