Charles Rojzman. Nanterre: une routine fatale

La mort d’un jeune homme de 17 ans suscite toujours la compassion et on doit s’incliner face au deuil de familles désolées, personne n’en disconvient, mais ce qui s’est passé hier à Nanterre n’est pas seulement un drame. C’est aussi une routine, car chacun connaît désormais le nombre des refus d’obtempérer -un refus d’obtempérer toutes les 20 minutes- parfois suivis par des blessés ou des morts de policiers, de gendarmes ou de personnes qui ont le malheur de croiser sur leur route les individus mineurs ou majeurs, délinquants souvent, qui conduisent sans permis des voitures souvent volées.

Ce fait divers est récupéré politiquement comme d’autres mis en avant par l’extrême-gauche parce qu’il est politique justement : il illustre cette confrontation entre jeunes de quartiers et policier qui dure depuis 40 ans.

Moi-même j’ai eu l’honneur de participer à la création de la police de proximité voulue par Jean-Pierre Chevènement et arrêtée brutalement par Nicolas Sarkozy.

« À l’écoute de la police »

Un film documentaire réalisé par Bernard Mangiante, « À l’écoute de la police », avait fixé sur pellicule tout au long une formation que j’animais et qui avait pour fil conducteur la rencontre de policiers, eux-mêmes formateurs dans les écoles de police, avec quelques-uns de ces jeunes.

Tout était dit alors : les misères de l’institution policière où règnent trop souvent l’absurdité et les contradictions des recommandations faites aux policiers de terrain par une hiérarchie, qu’ils disent avec amertume surtout préoccupée par la carrière, l’abandon et le mépris qui est le lot de cette police de terrain au front quotidiennement et qui finit parfois par faire « le sac de sable », expression qui désigne la démotivation et la démission devant les provocations d’une jeunesse désoeuvrée et haineuse qui se voit trop souvent , comme elle le proclame, « victime d’une armée d’occupation qui occupe son territoire ».

La police de proximité était une belle idée qui consistait à rapprocher la police d’une population en manque de sécurité et qui permettait aux policiers de connaître le terrain en y ayant des indicateurs et donc des renseignements utiles à l’interpellation de trafiquants ou de criminels.

Il ne s’agissait pas comme l’avait prétendu Nicolas Sarkozy devant un commissaire de police de Toulouse de « jouer au foot avec les délinquants ».

La confrontation entre des jeunes plus ou moins délinquants et leurs complices par appartenance quasi tribale et les policiers qui, je le rappelle, est une constante depuis le début des années 80, ressemble en réalité à ces confrontations de l’intifada qui voyaient des jeunes et des majeurs et des hommes de tous âges s’en prendre à l’armée israélienne dite d’occupation.

En réalité, ce sont les mêmes passions qui animent cette partie de la population d’origine immigrée et maghrébine ou subsaharienne qui voit dans les employés de l’état français, policiers, pompiers, préposés et guichetiers des postes même, les représentants d’un état honni, prétendument raciste. C’est la haine qui est le ressort de ces affrontements dont les policiers sont trop souvent victimes et qui conduit certains à réagir parfois par des comportements inexcusables et pourtant explicables : « Nous sommes des boxeurs avec les bras liés dans le dos », m’affirmaient-ils dans les sessions que je conduisais.

Les refus d’obtempérer, les caillassages de commissariats de police, les rodéos ostentatoires sont les manifestations, entre autres, de cette haine prétendue de l’autorité qui est en fait une haine de cette France qu’on leur a appris à détester.

La victimisation de cette jeunesse renforcée par les discours de gauche et les propagandes islamistes est la clé qui permet de comprendre ce qui se passe pour ces jeunes qui se déclarent abandonnés, « parqués » comme ils disent ,sans pouvoir reconnaître la complexité d’une situation de ghettoïsation qui n’a pas été voulue mais qui est la conséquence de comportements collectifs qu’il faudrait décortiquer longuement.

Il faudrait dénoncer toutes les responsabilités qui ont conduit à cette situation de séparatisme. Certains politiciens et élus locaux déplorent les conséquences dont ils furent en partie les causes. Dans ce temps où l’on s’indigne de toutes parts, il serait pourtant urgent d’agir en connaissance de ces causes, car prenons désormais garde que ces événements si banals aujourd’hui ne soient les prémices de la levée d’une armée d’enfants-soldats au service d’ambitions totalitaires.

© Charles Rojzman

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3 Comments

  1. C’est toujours dramatique de voir qu’un jeune homme, même délinquant,a perdu la vie. Les parents, dans ces quartiers ou leurs enfants abandonnent l’école et perdent leur temps à se moquer de la loi doivent se sentir désèspèrés et impuissants. Cela n’excuse pas la violence des jeunes de ces cités qui s’en prennent aussi bien à une école un commissariat et tentent même de s’introduire dans une prison. Ils s’y retrouveront d’ailleurs mais entre deux gendarmes.

  2. Pays de sauvages. Il faut arrêter de trouver la moindre excuse : des ordures comme Floyd et Traore (*) ont été sanctifiés alors que les vraies victimes de crimes racistes (surtout quand elles ont la peau trop claire) ne suscitent pas une once de compassion chez ces individus. Macron, l’un des chef d’Etat les plus irresponsables au monde. attise bien sur le feu. Comme je l’avais dit en dessous du texte de Pierre Saba Zéro État de droit en France. Et cela vaut aussi bien par le pouvoir sans limite donné aux racailles qu’au mépris envers les (vraies) victimes en passant par les violations du droit de la part des élus ou les atteintes aux droits des handicapés.
    Pays de sauvages et à sa tête un voyou qui ne vaut guère que mieux que ceux des cités.

    (*) qui avait violé un codetenu en prison

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