“Une petite paix pour une heure”, ou “le covoiturage israélo-palestinien vers l’Hôpital Sheba”

Adam Abu al-Rob, Palestinien de six ans atteint d’un cancer de l’œil, et son père Mamoun rencontrent au point de contrôle de Rehan Yael Noy, bénévole de l’ONG israélienne
Road to Recovery.
© Jack Guez

Ces scènes de passent à l’aube. Ici sur le point de passage de Rehan. Là où une file déjà longue de travailleurs palestiniens se constitue pour passer.

Pas tous pour travailler.

Plusieurs bénéficient de permis médicaux: Mamoun Abu al-Rob est de ceux-là; son petit garçon dans les bras, il retrouve la voiture de Yaël Noy.

Tout est prévu: en route pour le Centre médical Sheba près de Tel-Aviv; le garçon y est soigné pour un cancer de l’oeil.

Yaël Noy? Elle fait partie des bénévoles israéliens de l’Association Road to Recovery (“Chemin vers le rétablissement”) qui conduisent chaque jour des dizaines de Palestiniens, en majorité des enfants, depuis les points de passage de la bande de Gaza vers des hôpitaux israéliens afin qu’ils bénéficient de traitements non disponibles dans les Territoires.

Si lesdits traitements sont payés par l’autorité palestinienne, ce n’est pas le cas du transport, un coût rédhibitoire pour de nombreuses familles.

Road to Recoverey? L’association est née des demandes d’aide de Palestiniens faisant partie d’un collectif de familles palestiniennes et israéliennes endeuillées par le conflit.

Elle compte aujourd’hui un millier de membres actifs venant annuellement en aide à près de 3.000 malades.

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“Elle est formidable Yaël (…) Elle est toujours contente, ça me remplit le coeur”, dit M.

Alors que le jeune Adam s’est endormi dans les bras de son père à l’arrière de la voiture, Abou al-Roub, 40 ans, échange avec la conductrice dans un hébreu sommaire appris sur les chantiers de construction sur lesquels il travaille en Israël. Si lui ne parle pas l’hébreu, Yaël ne sait pas l’arabe mais ils vont “s’arranger”.

“Ces voyages sont une occasion pour tous les bénévoles de rencontrer des Palestiniens”, ajoute Yaël Noy, directrice de Road to Recovery: “Nous ne les connaissons pas, nous ne les rencontrons jamais. Il y a un peuple entier qui vit à côté de nous, ce sont nos voisins.”

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Si l’an passé, plus de 110.000 permis de passage en Israël pour traitement médical ont été ainsi délivrés à des Palestiniens, dont plus de 17.000 à des habitants de Gaza, nombre de malades palestiniens ne parviennent pas à se faire soigner en Israël.

“Je ne pourrai pas vivre ici si je ne faisais pas quelque chose dans cette réalité tellement dure et compliquée créé par l’occupation”, dit Yaël Noy: “C’est le minimum pour rester un être humain respectable.”

Pour info: Parmi les bénévoles, des colons, des religieux, des gens “de droite”. Pour exemple Noam Ben Zvi, 72 ans, officier de l’armée israélienne en retraite.

Noam? Même s’il pense que “la guerre avec les Arabes continuera quoi qu’on fasse”, il transporte depuis plusieurs années la même adolescente de Jénine jusqu’à l’hôpital de Jérusalem où elle est soignée. Mieux? Il l’attend. Des heures durant. Et la ramène au point de passage, à près de 150 kilomètres de là: “Marie et son père, je les aime. Je ne veux pas qu’ils attendent des heures à l’hôpital un autre bénévole qui les reconduise”, explique-t-il.

Les transports de malades sont coordonnés du côté palestinien par Naëm Abou Youssef qui sert aussi de traducteur aux bénévoles israéliens: “Quand j’ai appris ce que faisait l’association, je n’arrivais pas croire que des Juifs puissent faire des trucs comme ça”, explique ce quinquagénaire qui vit dans un village proche de Qalqiliya, là où les heurts avec les soldats israéliens sont fréquents. “Les gens ici ne connaissent souvent d’Israël que les descentes de soldats la nuit dans les maisons, l’occupation, la peur, la haine et la vengeance.”

Il est 07H00. Yaël Noy dépose ses deux passagers devant le pavillon des enfants du Centre Médical Sheba.

“La fin du conflit ne peut venir que d’un accord politique”, estime Yuval Roth, le fondateur de l’association, “mais dans cette réalité, chaque voyage de ce genre, c’est une petite paix d’une heure.”

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Pour info: L’American Cancer Society a ouvert le programme Road To Recovery dans plusieurs communautés à travers le pays et travaille à l’étendre à d’autres communautés.

La sécurité des patients et des bénévoles est et a toujours été la priorité absolue de l’Association.

“Faites-vous conduire pour un traitement contre le cancer”: tel est le credo de Road to Recovery.

“Chaque jour, des milliers de patients atteints de cancer doivent se rendre en voiture pour se faire soigner, mais certains n’ont peut-être pas le moyen de s’y rendre. Le programme Road To Recovery de l’American Cancer Society assure le transport vers et depuis le traitement des personnes atteintes de cancer qui n’ont pas de moyen de transport ou qui sont incapables de conduire elles-mêmes.

Comment fonctionne le programme?

En fonction de vos besoins individuels et de ce qui est disponible dans votre région, nous pourrons peut-être coordonner un trajet avec un chauffeur bénévole de l’American Cancer Society.

Suis-je éligible ?

Les patients doivent se rendre à un rendez-vous médical lié au cancer.

D’autres critères d’éligibilité peuvent s’appliquer. Par exemple, un soignant peut avoir besoin d’accompagner un patient qui ne peut pas marcher sans aide ou qui a moins de 18 ans. Contactez-nous pour savoir ce qui est disponible dans votre région et quelles sont les exigences spécifiques.

Comment puis-je devenir un bénévole de Road To Recovery?

Le bénévolat en tant que chauffeur Road To Recovery® vous placera au cœur de la mission de l’American Cancer Society et répondra à un besoin critique pour les patients atteints de cancer. Si vous possédez ou avez régulièrement accès à un véhicule sûr et fiable, vous êtes déjà sur la voie du bénévolat.

Les chauffeurs bénévoles doivent être âgés de 18 à 84 ans, avoir un permis de conduire valide, réussir une vérification des antécédents et avoir accès à une voiture sûre et fiable.

Pour en savoir plus sur la façon de devenir un bénévole Road To Recovery®, veuillez visiter notre page de bénévolat Road to Recovery®, dont le lien est ci-dessous.

https://road2recovery.com/
Soyez un bénévole de Road To Recovery


Aidez-nous à mettre fin au cancer tel que nous le connaissons, pour tout le monde.

TJ avec AFP

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