« Nous détruirons tout ce qui sera mis sur notre route », a déclaré le chef du groupe paramilitaire. Le parquet général russe a annoncé l’ouverture d’une enquête pour « mutinerie armée ».
Evguéni Prigojine, le chef du groupe paramilitaire Wagner, est entré en rébellion contre le commandement russe. Il a affirmé ce samedi se trouver au quartier général de l’armée à Rostov, centre névralgique des opérations en Ukraine, et contrôler plusieurs sites militaires.
« Nous sommes au QG, il est 07h30 du matin », a dit Evgueni Prigojine dans une vidéo sur Telegram. « Les sites militaires de Rostov sont sous contrôle, y compris l’aérodrome ».
Evguéni Prigojine, contre qui le parquet général russe a annoncé l’ouverture d’une enquête pour « mutinerie armée », est entré en rébellion avec les 25 000 hommes revendiqués par son groupe, après avoir accusé l’armée régulière d’avoir bombardé ses troupes. Les autorités ont renforcé les mesures de sécurité à Moscou et dans plusieurs autres régions de Russie.
« On continue, on ira jusqu’au bout », a lancé Evguéni Prigojine dans un message audio sur Telegram. « Nous détruirons tout ce qui sera mis sur notre route ».
« Nous sommes tous prêts à mourir, tous les 25 000. Et après il y en aura encore 25.000. Parce que nous mourons pour la patrie, nous mourons pour le peuple russe qu’il faut libérer de ceux qui bombardent la population civile. »
Le régime d’opération antiterroriste instauré
Dans la nuit, il avait annoncé avoir traversé la frontière et être entré à Rostov, siège du quartier général du commandement sud de l’armée russe d’où sont coordonnées les opérations militaires en Ukraine. Il a aussi assuré que ses troupes avaient abattu un hélicoptère russe qui avait « ouvert le feu sur une colonne civile ». Il n’a pas apporté de preuves de ces affirmations, dont l’AFP n’était pas en mesure de confirmer la véracité.
Le gouverneur de la région de Rostov a appelé la population à « rester à la maison », et celui de Lipetsk, à 420 km au sud de Moscou, a lui aussi annoncé « des mesures de sécurité renforcées ».
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Le « régime d’opération antiterroriste » a été instauré à Moscou et dans sa région, a annoncé samedi le Comité national antiterroriste. « Afin d’empêcher d’éventuels attentats, le régime d’opération antiterroriste a été instauré à Moscou, dans la région de Moscou », ainsi que dans la région de Voronej, frontalière de l’Ukraine, a indiqué le Comité dans un communiqué publié sur son site, sans plus de détails.
Cette mesure renforce notamment les pouvoirs des services de sécurité et leur permet de restreindre les mouvements. Elle prévoit également la mise en place de contrôles des pièces d’identité et des véhicules dans les rues et autorise une suspension temporaire des services de communication, si nécessaire.
« Tous les événements de masse (…) sont annulés pour cette raison » à Moscou, a précisé pour sa part le maire de la capitale russe, Sergueï Sobianine. « Tous les services municipaux fonctionnent normalement, les déplacements en ville ne sont pas perturbés », a-t-il assuré, en remerciant les habitants pour leur « compréhension » et leur « calme ».
Enquête pour mutinerie
Le procureur général russe Igor Krasnov a informé le président Vladimir Poutine « de l’ouverture d’une enquête pénale en lien avec la tentative d’organiser une mutinerie armée », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.
Le FSB a appelé les combattants de Wagner à arrêter leur chef. Et un influent général russe, Sergueï Sourovikine, a exhorté les combattants de Wagner à renoncer à leur révolte. Le ministère russe de la Défense a, de son côté, promis de « garantir la sécurité » des combattants du groupe paramilitaire Wagner s’ils se dissocient de l’« aventure criminelle » de leur patron, Evguéni Prigojine. « Vous avez été dupés pour participer à l’aventure criminelle de Prigojine », a déclaré le ministère dans un communiqué.
« Entrez en contact avec des représentants du ministère russe de la Défense et des agences de maintien de l’ordre dans les plus brefs délais. Nous garantissons la sécurité de chacun », a-t-il ajouté, affirmant que « de nombreux » membres du groupe Wagner l’avaient déjà contacté pour demander à retourner dans leurs casernes.
Dans plusieurs messages audio tout au long de la journée, le patron de Wagner avait auparavant affirmé que des frappes russes avaient fait un « très grand nombre de victimes » dans ses rangs. « Ils ont mené des frappes, des frappes de missiles, sur nos camps à l’arrière. Un très grand nombre de nos combattants ont été tués », a-t-il dit, accusant le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou d’avoir ordonné ces attaques.
Ces accusations « ne correspondent pas à la réalité et sont une provocation », a rétorqué le ministère de la Défense dans un communiqué.
Cette guerre ouverte expose les tensions au sein des forces russes engagées dans le conflit ukrainien. « Ceux qui ont la responsabilité militaire du pays doivent être stoppés », a aussi dit le patron de Wagner, en appelant les Russes à se joindre à ses troupes ou à ne pas leur opposer de résistance.
Les factions russes rivales ont commencé à « se dévorer entre elles pour le pouvoir et l’argent », s’est félicité le chef du Renseignement militaire ukrainien Kyrylo Boudanov. A Washington, la Maison Blanche a dit suivre de près la situation.
L’opposant russe en exil à Londres et homme d’affaires Mikhaïl Khodorkovski a appelé à soutenir Evguéni Prigojine pour combattre le régime de Vladimir Poutine. « Oui, même le diable il faudrait l’aider s’il décidait d’aller contre ce régime ! », a-t-il écrit sur Telegram.
Sergueï Choïgou, Vladimir Poutine, Evgueni Prigojine : plongée dans les arcanes du pouvoir russe
Vendredi, Evguéni Prigojine avait affirmé que l’armée russe reculait dans les zones de Zaporijjia et de Kherson ainsi qu’à Bakhmout, ville de l’Est que les Russes affirment avoir capturée mais où les Ukrainiens disent avoir progressé sur les flancs ces dernières semaines.
« Il n’y a pas de succès militaires » de Moscou, a encore cinglé Evguéni Prigojine, affirmant que les militaires russes « se lavent avec leur sang », une manière de dire qu’ils subissent de lourdes pertes. Invérifiables de source indépendante, les propos du patron de Wagner contredisent en tout cas ceux de Vladimir Poutine et de Sergueï Choïgou, selon qui l’armée russe « repousse » tous les assauts ukrainiens.
TJ avec AFP
Cet article date d’hier 24/06. Il ne tient donc pas compte de la fin de l’épisode hier soir.
Pour résumer, Prigojine a arrêté la prétendue colonne de 150 véhicules militaires Wagner qui, d’après lui, « marchait sur Moscou » dans le but d’attaquer le régime (de Poutine et les siens) et s’en est trouvé déjà à 200km.
Sous prétexte « d’éviter que le sang coule ».
Au point où la prétendue « colonne » fait machine arrière et ne « menace » plus le régime.
Mieux : Prigojine partira, en accord avec Poutine, en Belarus, pays satellite de Poutine dirigé par Loukachenko, grand ami et obligé du dernier. Prigojine y trouvera refuge et protection.
Encore mieux : suite à l’appel de Moscou depuis plusieurs semaines aux soldats (mercenaires, nous dit-on…) de Wagner de s’inscrire en contrat directement auprès de l’armée russe au lieu de leur contrat avec Wagner.
La Russie annonce depuis hier la levée de toutes les sanctions disciplinaires contre les Wagner et réitère son appel de joindre son armée.
Que je vous dise ?
RIEN dans les merdias ne permet de comprendre quoi que ce soit à ces voltefaces ; sachant que Prigojine et Poutine (et surtout ses généraux Choïgou et Guerassimov) étaient en guerre ouverte, copieusement médiatisée, brandissant des accusations de nature à les condamnaient mutuellement à mort pour trahison.
SAUF que l’explication est évidente ; et le silence des merdias à son sujet démontre à quel point nous sommes manipulés par les caisses de résonances merdiatiques.
Prigojine a vendu Wagner à Poutine. Que je vous dise autrement : Poutine a acheté Wagner à Prigojine. Encore ? Wagner est vendu par Prigojine à Poutine.
Le projet avance depuis des semaines, voire des mois.
Poutine récupère Wagner, la « marque », le matériel, le personnel (surtout d’encadrement), le savoir-faire.
Il pourrait bien ne plus utiliser la marque Wagner que sur des théâtres d’opération lointains (l’Afrique) mais pas en Ukraine.
Progojine touche un pactole bien placé « au chaud » (les oligarques savent faire) ; et surtout la sécurité de sa vie ; vu qu’autrement il allait droit à la mort (pourquoi pas au Novitchoc traditionnel). D’ailleurs en Belarus il serait (espère-t-il) hors d’atteinte de la CIA et du Tribunal Pénal International.
Tout le reste (et surtout sa médiatisation) est du vent pour tromper les gogos.
La « colonne » de 150 véhicule fonçant sur Moscou n’a jamais existé…Personne ne l’a d’ailleurs jamais vu, malgré la profusion des photos par drones, avions et satellites qui rodent au-dessus de la zone.
Dormez bien, les gogos…. On vous rabâchera encore l’effritement du régime Poutine alors que c’est probablement le contraire….