De l’étude des rafles commises dans le Gers jusqu’à un voyage au camp d’Auschwitz, des lycéens du lycée Alain-Fournier réalisent avec Manuel Nérrée, leur professeur d’histoire, un travail mémoriel sur la Shoah.
Dans le cadre d’un travail mémoriel sur la Shoah, et plus précisément sur les rafles commises dans le Gers, un groupe d’élèves du lycée Alain-Fournier a fait le voyage jusqu’à Auschwitz.
Un groupe de 14 lycéens de 1ère du lycée Alain-Fournier de Mirande, sous la houlette de leur professeur d’histoire-géographie Manuel Nérrée, mène depuis mars dernier un travail mémoriel d’étude sur la Shoah sous un angle singulier : celui de l’examen des évènements survenus au point de départ de ce voyage vers la mort, dans le Gers et à Mirande, où des Juifs seront raflés et disparaîtront à jamais, exterminés par la folie antisémite nazie à laquelle le régime de Vichy avait prêté la main.
Le 29 mars dernier, ils ont fait – à l’invitation de la Région Occitanie et du Mémorial de la Shoah – le voyage à Auschwitz (1,1 million de personnes exterminées), au sein d’un groupe de 163 lycéens. La présidente de la Région, Carole Delga, devait alors rappeler que ces jeunes appartenaient à « la première génération à ne plus avoir de transmission familiale directe avec l’horreur du nazisme ».
Des « passeurs de mémoire » pour les générations futures
À Mirande, ces élèves ont interviewé des habitants de la bastide lors d’un micro-trottoir, ainsi que le maire de la ville : inexplicablement, rien ne semble être resté de cette rafle dans la mémoire collective. Ils se sont tournés également vers Henri Calhiol, membre de la Société archéologique et historique du Gers, qui a apporté son éclairage, ayant lui-même travaillé sur cette rafle opérée dans toute la zone libre, en vue d’une conférence prochaine, traitée là aussi sous l’angle focal du lieu même des arrestations pour Mirande.
Ce travail se fait avec le concours d’une réalisatrice et d’une journaliste grand reporter dans l’optique d’un reportage lycéen destiné au website Radio Jeunes Actu et qui sera prochainement repris sur Radio Coteaux. Depuis plusieurs années, la webradio est en effet intégrée dans l’enseignement de la spécialité HGGSP (Histoire-géographie, géopolitique et sciences politiques). Saluons l’investissement de ces jeunes devenus désormais, grâce à leur professeur, des « passeurs de mémoire » pour que plus jamais une telle barbarie ne soit possible.
Bravo à ce professeur d’histoire, Alain Nérrée, qui fournit un réel travail mémoriel de la Shoah qui espérons-le inspirera l’Education Nationale à en faire autant et aussi intelligemment.