Stay Tunes! met à l’honneur Nathalie Ohana
Mes racines juives tunisiennes ont toujours été très présentes dans mon enfance car mes deux parents ont grandi en Tunisie. Leurs mères se connaissaient de là-bas, mais eux se sont rencontrés en France; ils étaient très différents, j’ai été leur fille unique et leur trait d’union. Ils me parlaient beaucoup de Tunis, où mon grand père tenait le Café Belhassen, rue des Maltais.
Son propre père était torréfacteur de café mais il est mort jeune et a laissé ma grand-mère veuve avec 6 enfants.
Ma mère, elle, parlait de sa « Tunisie en gants blancs », son père était cheminot et avait donc été naturalisé parmi les premiers, mais elle restait très orientale, à la fois drôle et effrayée de tout, avec cette intelligence intuitive typiquement tune, un peu medium. Je l’ai perdue il y a deux ans et je lui rends hommage dans mon premier livre: « Réveiller ma mère ».
Moi, l’enfant parisienne férue de lettres, j’ai longtemps été complexée par mon identité tunisienne, car je me sentais très différente de tous les gens qui m’entouraient dans ce milieu.
C’est la rencontre avec mon amie Anouk, dans une bibliothèque, qui m’a aidée à me débarrasser de ça. Pour la premiere fois, alors que j’étais en hypokhâgne, je rencontrais une tune qui me ressemblait et me comprenait. Grâce à elle, j’ai appris à réconcilier tout cela et à devenir fière de mon bagage.
Pour moi, être tune, c’est être authentique, naturelle, directe… C’est un humour décomplexé et un art de savourer les choses simples. Quelque chose que je retrouve en Israël où j’ai fait mon alya il y a 8 ans. Moi qui voulais écrire ma propre histoire, j’ai à mon tour choisi de vivre dans un pays oriental et de connaître l’exil.
Grâce à ce nouveau départ et à l’écriture de mon livre, j’ai enfin réussi à comprendre ma mère.
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