Tribune Juive

William Ouaki. Ma visite à l’IMA: « Ce que la Palestine apporte au monde »

Lorsque que j’ai appris que l’Institut du Monde Arabe organisait une exposition sur la Palestine et ce qu’elle apporte au monde, je dois avouer que j’ai éprouvé une certaine appréhension. Un bon nombre de questions m’ont assailli. Qu’avaient-ils à nous raconter ?

L’on pouvait imaginer transposer ce thème aux États-Unis, à la Chine, la Russie, Israël ou la Corée du Sud par exemple. Évidemment, il nous était difficile de le faire pour la Corée du Nord, l’Iran ou le Pakistan. D’une manière plus globale, ce que l’on apporte au monde peut prendre plusieurs aspects : économique, médical, scientifique, artistique, littéraire, culturel (musique, gastronomie, etc.), technologique, militaire…

Je fus donc saisi d’un curieux sentiment mais j’ai cependant pris le parti d’y aller sans préjugé.

J’ai vu s’étaler une langue perfide, le non-dit. […] Un animal bavant dans une lucarne noire peinte sur le mur de séparation. Qu’est-ce donc si ce n’est un Juif ?

Lors de cette visite, l’on peut constater qu’il y a beaucoup d’images et peu de textes. Certes, tout le monde sait qu’une image marque dix fois plus qu’un écrit. C’est bien ce qui est visé, de toute évidence. En réalité, j’ai vu s’étaler une langue perfide, le non-dit. Des peintures et des photos de barbelés, de murs, de ruines de maisons détruites par la guerre. En résumé, l’on nous présente le chaos. Certes, ce peuple a souffert et souffre encore. Mais au-delà de cela ?

Certaines représentations sont clairement antisémites, l’on vous dira seulement anti-israéliennes. Par exemple, un animal bavant dans une lucarne noire peinte sur le mur de séparation. Qu’est-ce donc si ce n’est un Juif ?  Et bien d’autres images encore.  Il y a aussi l’évocation des massacres de Sabra et Châtila perpétrés par les milices phalangistes en 1982 mais dont le principal accusé a toujours été Israël. On nous exprime le droit fantasmé du retour des Palestiniens en terre d’Israël et l’on s’appuie pour cela sur la résolution de l’ONU de 1974, il y a presque 50 ans. Ne s’est-il rien passé depuis ? Les accords de Camp David en 1978 et les accords d’Oslo en 1993 ? Les guerres fratricides entre factions rivales palestiniennes ?

Le non-dit, ce sont les milices armées du Hamas et du Hezbollah qui mettent à genou des populations entières. C’est aussi l’enrichissement des cadres palestiniens au détriment du peuple avec la corruption, l’utilisation des aides détournées à des fins militaires que les occidentaux veulent ignorer. Ou encore la menace existentielle par l’arme nucléaire iranienne, les roquettes et missiles tirées aveuglément sur la population israélienne, heureusement arrêtées par le dôme de fer. Et à Gaza, le mur n’existe-t-il que du côté israélien et pas du côté égyptien ?

Un Israël Bashing institutionnalisé à présent par l’Institut du Monde Arabe

A l’évidence, l’on noie le discours anti-israélien avec la présence d’artistes aux noms européens, défenseurs de la Palestine. Tout cela pour justifier le but réel, inavoué de cette exposition, une autre forme d’Israël Bashing, institutionnalisée à présent par l’Institut du Monde Arabe. On nous dira avec une grande perversité que ce n’est qu’une manifestation artistique et qu’il s’agit de liberté d’expression. Tout cela sous couvert de noyer le poisson et d’opérer le mensonge.

L’on ne peut pas faire pire dans l’utilisation politique de l’art. L’art est mort quand il se met au service d’une idéologie servant à légitimer la violence et le terrorisme. Délégitimer Israël est un pas de plus vers la justification de sa destruction. Et c’est bien en France en 2023 que cela se passe. Sous l’égide de la « Banque of Palestine », du « Palestine National Fund » mais également de « France Culture », de « Libération », de « L’Observateur » et même du « Journal des Arts ». Combien d’années devrons-nous encore attendre pour demander des comptes à cette mauvaise presse transfusée par nos impôts ?

Alors, l’on ressort de cette exposition en se disant que c’est clair: la Palestine apporte au monde la haine d’Israël.

© William Ouaki

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