Flora Fischer : Confidences d’une dermatologue

Alors que la médecine est mise à mal aujourd’hui, nous avons rencontré le docteur Flora Fischer dermatologue pour la sortie de son livre « Confidences d’une dermatologue » chez Robert Laffont.

Forte de ses 20 ans d’expérience, la médecin nous dévoile dans ce premier livre ses observations et analyses d’une société en pleine mutation, mêlées à des interrogations plus intimes.

Elle évoque son quotidien, ses échanges avec ses patients, l’évolution des techniques de soin, la difficulté d’exercer son métier dans les meilleures conditions. Une véritable ode à la profession médicale.

Tribune Juive : Vous avez choisi d’être médecin pour donner un sens à votre vie, être utile. Devant la difficulté et la longueur des études ne regrettez vous pas ce choix ?

Flora Fischer : Lorsque j’étais en médecine, comme je l’ai dit dans le livre, j’étais entourée de médecins et d’étudiants en médecine, je ne fréquentais personne d’autre donc je ne me rendais pas compte dans quel esclavagisme je m’étais embarquée, c’est un environnement et un métier riche et stimulant. Mais maintenant je suis contente d’être installée en libéral et j’ai eu la chance de faire la spécialité et la carrière que je souhaitais . Cependant, les difficultés que je dénonçais déjà à l’époque n’ont fait que s’amplifier et je ne recommande à personne de faire médecine en France : difficultés d’accès au cursus, fausse disparition du numerus clausus puis études longues et difficiles sans certitude de pouvoir faire exactement ce que l’on désire et surtout mépris des pouvoirs publics, bref ne faites pas médecine en France, cela ne fera que s’aggraver…

Tribune Juive : Vous avez écrit un livre « les confidences d’une dermatologue » une sorte de témoignage sur les aspects de votre profession et sur la relation soignant/patient
Pourquoi ce choix ?

Flora Fischer : Parce qu’on a parfois du mal à se mettre à la place du médecin, son écoute,son ressenti, les témoignages des médecins sont importants pour les patients. Par ailleurs, les relations humaines, l’observation de la société m’ont toujours passionné.

Tribune Juive : Vous avez vu nombre de patients et de pathologies se succéder au cours de votre exercice. Comment réagir face à l’interrogation des patients qui soupçonnent le pire ?

Flora Fischer : D’abord ne pas les culpabiliser, ne pas dire ce qu’ils auraient dû faire pour ne pas en arriver là, être dans la dynamique de la thérapeutique et de la guérison, avoir des messages simples, clairs, explicites, prévoir leurs questions et les pousser à en poser. Vérifier qu’ils ont bien compris leur pathologie, les attentes du ou des traitements.

Tribune Juive : Au fil de la lecture, on entre dans l’intimité de votre cabinet. Est-ce facile quand on a fait le serment d’Hippocrate de garder pour soi toutes les confidences recueillies ?

Flora Fischer : Oui c’est le premier rôle du médecin que Chat GPT et autres IA ne pourront lui retirer, le rôle que seul un humain peut tenir, c’est un honneur que pouvoir et devoir le tenir.

Tribune Juive : Vous donnez des conseils avisés pour préserver l’environnement. Pouvez vous nous en dire un peu plus ?

Flora Fischer : je n’en parle pas tellement dans le livre mais j’ai eu l’occasion d’être interrogée après là-dessus, oui je déconseille les bains (desséchants, irritants…) ou vraiment rarement, je préfère les douches courtes et tièdes avec peu d’ingrédients dans les produits et limiter les substances controversées comme ceux suspects d’être des perturbateurs endocriniens.

Propos recueillis par Sylvie Bensaid

Flora Fischer est médecin spécialiste en dermatologie et vénéréologie. Elle consulte en libéral à Paris depuis maintenant plus de 10 ans, après avoir été interne et assistante des hôpitaux. On peut également la retrouver sur Internet, que ce soit sur son blog, Les billets d’humeur du Dr, ou sur le Huffpost ou Causeur, sites sur lesquels elle publie régulièrement des chroniques.

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1 Comment

  1. La France est un désert médical. Il n’y a plus de médecins et la médecine française a en plus accumulé beaucoup de retard dans Plein de domaines.
    Beaucoup de maladies y compris les maladies de peau ont une origine psychologique : les Chinois savent cela depuis des millénaires mais les écoles de médecine françaises en sont encore au tout chimique !…Mais quelle importance puisque de toutes façons il n’y a déjà presque plus de médecins ?
    Dans certaines villes il n’y a plus de dentistes ! Mais quelle importance puisque nous ne sommes que des « sans-dents » ? Il n’y a plus non plus de places d’hôpitaux. « Ceux qui ne sont rien » auront le droit de crever !

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