Ces Franco-Israélien condamnés en France pour leur participation en 2008-2009 à une gigantesque fraude à la TVA sur le carbone profitent de la lourdeur des procédures d’extradition pour vivre en Israël.
Cyril Astruc, le suspect numéro 1 de l’escroquerie du siècle, est soupçonné par la justice d’avoir inventé l’escroquerie du siècle. Ces quinze dernières années, l’homme a passé sa vie entre villas somptueuses et cellules de prison, fréquentant des gangsters et milliardaires et gagnant jusqu’à 600.000 euros par jour grâce à des méthodes peu avouables. Si ce roi de l’escroquerie, né en France, posait un pied dans l’Hexagone, il y serait coffré immédiatement. Alors il a choisi la cavale, et trois mandats d’arrêt internationaux au-dessus de la tête, promène son chien sur le sable d’Herziliya: il n’a rien contre l’Etat français, rien contre la justice française, simplement c’est compliqué de se rendre pour aller faire dix-neuf ans de prison, total des verdicts énoncés au cours des 3 procès auxquels il n’a pas comparu: « Dix-neuf ans, c’est quand même beaucoup. A ce prix-là, j’aurais pu commettre un assassinat », confie notre homme, coupable d’avoir joué un rôle majeur dans l’ »escroquerie du siècle », comprenez la fraude à la TVA sur le carbone qui, en quelques mois de 2008 et 2009, lui a permis, à lui et quelques autres, de délester le Trésor public de 1,6 milliard d’euros en montant des sociétés fictives pour acheter, hors taxe et à l’étranger, des quotas de carbone, ou droits à polluer, puis en les revendant à une société française à un prix incluant la TVA, mais sans reverser celle-ci à l’Etat.
Installé en Israël depuis les années 2000, Cyril Astruc s’était bien rendu en France en 2014 sur convocation d’un juge d’instruction. Placé en détention provisoire puis libéré sous caution, il s’est éclipsé au bout du premier jour de procès, retrouvant « Herzliya et sa villa avec piscine, terrain de tennis, gardien à l’entrée, salle de cinéma au sous-sol et ascenseur intérieur », et vivant au milieu d’entrepreneurs à succès du monde entier et de ces quelques escrocs franco-israéliens qui se sont soustraits à la justice française, à quelque d’encablures de Fabrice Touil, lequel doit sept ans de prison pour avoir détourné 68 millions d’euros de TVA, de Richard Touil, comptable de dix-sept ans de tôle pour 214 millions d’euros de TVA détournés, ou d’un Gérard Chetrit et quelques autres: ils sont tous là, à Herzliya. Enfin: presque: Mike Touil, lui, a choisi de venir purger les trois ans et demi qui lui restaient: « il ne voulait pas d’une vie en cavale ».
Ils sont donc vingt-huit dits « exilés du carbone », soit près d’un tiers des 88 déjà condamnées dans des affaires de carbone par la justice française, à avoir fait le choix de se soustraire à ladite justice et à avoir préféré se voir qualifier de « fugitifs », vivant qui à Herzliya, dite « capitale des patrons », à Ra’anana, ou encore Nahariya.
La situation rocambolesque fait hurler ceux qui, en France, ont passé leurs nuits sur ces dossiers ultracomplexes et regardent aujourd’hui leur proie « se dorant à Herzliya et roulant en Porsche Cayenne », ôtant tout sens au travail colossal accompli pour dénouer les fils de l’arnaque majuscule: ce n’est pas qu’Israël n’extrade pas ses citoyens: c’est que nos arnaqueurs jouissent du manque de moyens de la justice française et … de mauvaise volonté d’une justice israélienne prompte à freiner des procédures déjà très lourdes.
L’identité choisie au moment de leur alya, – Alex Khann pour Cyril Astruc ou Eithan Liron pour Jérémy Grinholz, par exemple -, ne leur permet pas de passer la douane, l’un d’eux résumant la situation: « Quand on ouvre les yeux face à la mer le matin, on peut se dire ‘c’est merveilleux’ ou ‘c’est horrible, je suis enfermé ici’. Il y a deux écoles ». C’est qu’ils ont … le mal du pays… Et attendent le délai de six ans au-delà duquel la peine sera prescrite – en théorie seulement, car un magistrat pourra ré-émettre des mandats d’arrêt internationaux à volonté, le délai de six ans pouvant repartir à zéro à chaque fois.
Alors que l’argent, pour ceux-là, c’était pour mener la grande vie, les voilà cantonnés aux grands hôtels israéliens et plonger à Eilat, ils s’en sont lassés et trouvent le temps long en dépit de la fortune « amassée ». À cette prison dorée, s’ajoutent les dégâts que la révélation de leur statut a causés à leurs affaires lorsqu’ils sont reconnus et que les banques israéliennes, refroidies par l’origine douteuse de leurs fonds, les lâchent en plein projet, et le rejet des Français « honnêtes » installés à Herzliya et qui interdisent à leurs enfants de traîner avec ceux des CO2 qui leur causent un tort en terme de crédibilité.
Inutile de s’étonner que le journaliste du « Monde » envoyé en reportage se délecte les babines en évoquant les maisons extravagantes, le décor « nouveau riche », les confessions d’un Yoni : « Pour les habitués de la bringue à Las Vegas, Ibiza ou Monaco, la fête est finie. ‘Etre millionnaire et ne pas pouvoir sortir d’Israël, t’imagines ? Combien de fois tu vas aller à Eilat avec ton fric ?' », celles -parait-il- d’Israéliens: « Depuis qu’on connaît les Français, on aime bien les Palestiniens ! », ou encore … celle d’un CO2: « Pourquoi persister dans l’escroquerie quand on a réalisé le casse du siècle ? Parce qu’il faut bien nourrir sa famille! Les sommes importantes remportées, ça permet peut-être de vivre sur plusieurs générations en Ardèche, mais pas ici ».
Par Henri Seckel finit ainsi son reportage: « Le trait d’humour est connu : « Comment fait-on pour devenir millionnaire en Israël ? On arrive milliardaire ». La vie de pacha coûte cher : il faut payer les maisons, les voitures, les assurances, les voyages de Madame et des enfants, le gardien, le pisciniste, le jardinier. Quand, en plus, on a été ratiboisé par une caution pour sortir de détention provisoire en France – 45 millions d’euros pour l’un d’entre eux – , quand on a le vice du jeu, quand on a fait de mauvais placements ou quand on arrose les bonnes œuvres pour se racheter une conscience… », après avoir décrit des frères Touil devenus généreux mécènes de la synagogue du kikar… et avant de conclure sur « l’absence totale de scrupules » de celui-là: « Il n’y a pas un écolier français qui a eu un stylo en moins à la rentrée ou un policier en moins dans les rues à cause du carbone, assure Armand. Je ne vois pas de victime ».
TJ
La photo de quatre personnes n’a RIEN à voir avec le contenu de l’article.
Il s’agit d’acteur de cinéma…
La France n’est pas plus coopérative quand il s’agit de juger ou d’extrader des terroristes. Elle leur faciliterait même la vie.. Donc, les reproches, sont partagés
La dernière phrase d’Armand est abjecte « je ne vois pas de victimes ». Cette absence totale de scrupules est révoltante. Honte à lui . L’escroquerie qui a coûté des milliards à l’Etat français prive la France de moyens pour ses écoles ses hôpitaux sa police.