Jacquot Grunewald. Chavouoth: « Les Dix paroles »


Les chemins de la foi Chavouoth, les dix paroles : quand la terre embrasse le ciel

La Bible affirme (Exode 19, 5-6) que les Dix « commandements » (comme on le dit à tort) ne furent pas d’emblée imposés à Israël.

Avant que Dieu ne consente à édicter les « Dix paroles », Moïse fut chargé d’obtenir des Hébreux l’engagement d’y obéir. Alors seulement, s’ils acceptaient de se conformer à Sa volonté, Israël allait devenir, pour Dieu, « un bien singulier parmi tous les peuples… une nation de prêtres et un peuple saint.« 

Quelle présomption, quelle outrecuidance! Certes, l’annonce figure dans la Bible mais elle ne rend pas moins choquante, pour autant, la prétention d’Israël d’être cette nation singulière, d’être le peuple élu! Cette revendication n’allait cesser de nourrir une profonde hostilité contre les Juifs.

Mais bien à tort. Parce qu’il n’est pas question de privilèges de l’élu, seulement des responsabilités qu’il lui faut assumer. Cela dit, au temps des violences extrêmes dont il était victime, que pouvait signifier la singularité d’Israël? Quel sens y avait-il, alors, à être « une nation de prêtres »? Par exemple, au 12ème siècle, sur les terres d’islam, en Afrique du Nord, où l’on convertissait les Juifs de force ? Ou dans l’Europe chrétienne où, pour se faire la main avant d’atteindre Jérusalem, les croisés massacraient les Juifs de la vallée du Rhin? C’est de cette époque, pourtant, que date la paraphrase, ci-après, de notre verset: « En gardant ma Tora, vous aurez à assurer la conduite de l’univers. Votre rapport aux [hommes] sera celui du prêtre à sa communauté. L’univers suivra vos traces, imitera vos actions et les hommes chemineront sur votre voie. » Parce que, explique notre auteur, dans toutes les sociétés, le prêtre doit servir d’exemple et de guide.

Le texte est de Maïmonide. Elle est rapportée par son fils qui assure qu’il l’a entendu explicitement de son père. Qu’il ait précisé en ces termes le message adressé à Israël et qu’Israël ait maintenu sa mission au moment où les nations le réduisaient au désespoir, imprime à son propos un tour surréaliste. Comment, vilipendé, traité plus bas que terre, Israël pouvait-il servir d’exemple et de nation sacerdotale? Eh bien si! Dépositaire de la Tora qui devra inspirer les hommes sur terre, il lui faut se comporter en « peuple saint » afin d’être capable d’accomplir son devoir quand les circonstances le permettront.

Cela dit, les maîtres du Talmud n’ont jamais réclamé l’exclusivité de cette mission. N’affirment-ils pas (Talmud / Meguila 13a) que « Quiconque rejette l’idolâtrie est appelé Israël »? Ils notent encore (Raba 1, 7 sur Nbr et 5, 9 sur Ex.) que le décalogue fut révélé dans le désert du Sinaï parce que le désert appartient à tous; ils imagineront que le message retentit pour tous, en soixante-dix langues – le chiffre conventionnel des nations de la terre.

© Jacquot Grunewald

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5 Comments

  1. Le «  »Naassé venichma » » engage les Hébreux et toute leur descendance, si les gôchistes israéliens ne se sentent pas concernés, ils perdent leur droit d’habiter cette terre, elle les rejettera !

  2. Pouvez vous svp me donner l’adresse mail du rabbin Jacquot Grundwald ou son tel en Israël car la fille du journaliste Elie Maissi veut reprendre contact par tel avec le rabbin journaliste, ami de son père. En espérant que Jacquot Grunwald soit toujours vivant.

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