Sandrine Osman. Les dimanches de mon enfance Rue des Rosiers

Souvent les dimanches de mon enfance, j’accompagnais mon père Rue des Rosiers. Nous allions alors chez “Goldenberg”. Chez “Goldenberg” je me souviens du pot de cornichons énorme qui trônait à l’entrée, des odeurs de pastrami et des accents yiddish. Parfois en famille avec ma grand-mère, nous dinions chez Goldenberg. À l’époque je ne savais pas mais aujourd’hui je peux imaginer ce que ça provoquait en elle. Je me souviens qu’il y avait toujours des musiciens qui passaient aux tables et que mon père adorait ça.

Les dimanches, Rue des Rosiers, parfois nous allions manger un fallafel. A cette période peu de personnes savaient ce que c’était qu’un fallafel. Il n’y en avait que dans le Pletzl et nous n’avions pas à faire la queue, ni à slalomer entre les cars de touristes pour manger une pita, une simple pita. Et puis si nous voulions nous asseoir, il y avait toujours de la place.

Rue des Rosiers, nous allions aussi au Café des Psaumes et je me souviens que nous y mangions toujours une Loubia. Je ne crois pas qu’il soit encore possible de manger de Loubia au café des Psaumes.

Parfois pendant la semaine ma mère se rendait au Hammam de la Rue des Rosiers. Je n’ai jamais vu l’intérieur du Hammam, mais ma mère me disait qu’il était magnifique. Le Hammam n’est plus, c’est un magasin de vêtements. Goldenberg n’est plus. “Le temps des Cerises” l’a remplacé. On n’y entend plus résonner ni accent yiddish, ni musique d’Europe de l’est mais vous y trouverez des jeans fabriqués en Chine de toutes les tailles.

À la petite boutique jaune, chez Sacha Finkelsztajn, vous trouverez toujours les cornichons aigre-doux, le pain aux oignons, les boreks, le strudel ou un merveilleux gâteau au fromage, mais ce sont devenus des mets de luxe et les accents yiddish ont presque disparu.

© Sandrine Osman

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1 Comment

  1. Souvenirs, souvenirs, il nous en reste le Merveilleux car c’était notre enfance . En 1946, nous avons repris le chemin des Puces de St Ouen, à deux pas de chez nous ,des échoppes étaient fermées .Ils n’étaient pas revenus .Mon pére serrait ma main très fort.

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