Au moins 110 pendaisons en moins de 30 jours en Iran
Ali Khamenei ne connaît aucune limite dans l’effusion de sang et la cruauté. Pour maintenir son régime honteux, il ne connait pas un instant de répit dans les exécutions et les meurtres. Il a exécuté ce matin, le 19 mai, 3 manifestants à Ispahan.
Ses bourreaux ont pendu 14 prisonniers dans les prisons de Khorramabad, Kerman, Sanandaj, Jiroft et Racht ce jeudi 18 mai. Il est clair que les exécutions sont à l’échelle nationale et ne se limitent pas à une ville et une province. Il semble que Ali Khamenei se soit inspiré du massacre des prisonniers en 1988 pour préserver le système.
Cinq condamnés dont Ali Khorramshah Amraï, Najaf Soleiman Rashad et Firouz Yarinejad Garavand ont été pendus à Khorram Abad, quatre prisonniers dont Hossein Pourcheh, Omid Janabadi et Nabiollah Zaboli à Kerman, deux prisonniers, Mostafa Salehi et Jamshid Karimi à Sanandaj, un compatriote baloutche nommé Nader Rigui (père de 5 enfants) à Jiroft et deux prisonniers, Mostafa Vafa’i et Farhad Vafa’i, à Racht. Selon le site officiel Rokna, un ressortissant afghan a été exécuté à la prison de Gohardacht le lundi 15 mai. Jusqu’à présent, au moins 107 prisonniers ont été pendus durant le mois iranien de Ordibehecht (21 avril/ 20 mai).
Le Transfert des condamnés à mort vers des cellules d’isolement en vue de leur pendaison se poursuit également. Ces derniers jours, six prisonniers, dont une femme, ont été transférés à l’isolement à la prison de Kerman, et mercredi, quatre prisonniers ont été transférés à l’isolement à la prison de Dastguerd à Ispahan. On ne sait rien du sort de six prisonniers politiques, compatriotes arabes, condamnés à mort qui ont été transférés à l’isolement à la prison de Shiban à Ahwaz le 17 mai.
Hier soir, malgré la présence importante des forces répressives, les habitants d’Ispahan se sont rendus à pied et en voiture à la prison de Dastguerd pour empêcher l’exécution de trois prisonniers du soulèvement qui ont été pendus aujourd’hui. Les forces répressives ont bloqué l’entrée de la prison et les gens ont protesté en klaxonnant. Les agents ont attaqué la foule, procédant à des arrestations. À Chaharbagh d’Ispahan, les slogans de « à bas la république des exécutions » et « à bas le tyran, qu’il soit chah ou mollah » ont retenti à la nuit tombée.
Mercredi soir à Téhéran, des manifestations ont eu lieu dans différents quartiers, notamment près de la prison d’Evine, dans la cité Chitgar, la cité Bagheri et la cité d’Ekbatan, avec les slogans « à bas la république des exécutions », « à bas le dictateur » et « à bas le régime des exécutions ».
De son côté, la chaîne de Telegram Saberin News, affiliée au renseignement des pasdarans, a forgé une fausse prise de position du porte-parole de l’OMPI disant : “ Trois jeunes Ispahanais honorables qui étaient des partisans de l’Organisation des Moudjahidines du peuple, ont suivi les directives de l’organisation et ont pris les armes dans la lutte contre le régime criminel des mollahs.” Et de conclure que “l’organisation terroriste des Monafeghines (nom péjoratif pour l’OMPI) a endossé la responsabilité de l’opération terroriste à la Maison d’Ispahan !”
À cet égard, l’OMPI attire l’attention du rapporteur spécial de l’ONU sur la situation des droits de l’homme en Iran, du Conseil des droits de l’homme et des organisations de défense des droits humains dans le monde, particulièrement Amnesty International et la FIDH sur cette fabrication frauduleuse intentionnelle pour monter des dossiers et exécuter Saleh Mir-Hachemi, Majid Kazemi et Saïd Yaghoubi. Elle rappelle des fabrications similiares comme celle du 29 mars 2023 et souligne à nouveau que les prises de position de l’OMPI sont publiées sur le site de l’OMPI et sur la chaine télévisée Sima-ye-Azadi.
© Hamid Enayat
Hamid Enayat est un analyste iranien basé en Europe. Militant des droits de l’homme et opposant au régime de son pays, il écrit sur les questions iraniennes et régionales et en faveur de la laïcité et des libertés fondamentales.
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