Il n’en démord pas: Droit dans ses bottes, le Pt Kaïs Saïed, qui refusait de parler de tentative d’attentat et s’obstinait à évoquer « une fusillade », refuse encore qu’il soit parlé d’antisémitisme concernant le drame survenu le 9 mai lors du pèlerinage de la Ghriba et qui a coûté la vie, entre autres, à Aviel et Benjamin Haddad.
L’argumentaire présidentiel
S’exprimant lors d’une visite dans le district de l’Ariana, Kais Saied a répondu aux accusations d’antisémitisme que ceux qui soutenaient cette thèse « n’hésitaient pas à lancer de fausses accusations d’antisémitisme alors qu’ils faisaient la sourde oreille lorsqu’il s’agissait de traiter de la situation critique des Palestiniens qui mouraient tous les jours ». « Le peuple palestinien réussira contre toute attente à triompher et à récupérer sa terre spoliée, […] a-t-il poursuivi, traitant de « faussaires de l’histoire déterminés à la déformer, à falsifier les faits et à répandre des contre-vérités les parties étrangères qui avaient « osé » parler d’antisémitisme et les accusant de « duplicité, d’attitude criarde et d’une mémoire courte pour appréhender l’histoire, la véritable histoire »
Le « président » s’est enfin déclaré « surpris » par ces accusations: « Il est étrange qu’au XXIe siècle, certains parlent encore d’antisémitisme, à moins qu’ils ne veuillent préserver les germes de la division et tirer profit de ce discours ».
Ces propos indignes, parmi lesquels il faut relever cet extrait où Kaies Saied a déclaré : « Alors que les Tunisiens protégeaient les Juifs pendant l’Holocauste, aujourd’hui, des personnes âgées, des femmes et des enfants sont bombardés à Gaza », a fait réagir à raison jusqu’au Grand Rabbin Pinchas Goldschmidt , Président de la CER ou Conference of European Rabbis:
« La Conférence des rabbins européens (CER) appelle les gouvernements européens à condamner les déclarations incendiaires du Président tunisien, Kaies Saied, laissant entendre que les Juifs de Tunisie sont responsables du bombardement de Gaza.
Par de telles remarques inconsidérées, le Président continue d’inciter à la haine et même aux attaques contre la communauté juive du pays – D.ieu nous en préserve.
Depuis l’attaque ( à la Synagogue de la Ghriba la semaine passée), la communauté juive de Djerba n’a été visitée ni contactée par aucun membre du gouvernement. Le Président tunisien et les autorités compétentes devraient plutôt offrir un soutien à la communauté juive et travailler pour assurer sa sécurité ».
TJ
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