Ce mois de mai se déroule la première partie de la vente aux enchères des bijoux de la collection de Heidi Horten par la société Christie’s, à Genève et en ligne. Heidi Horten est la veuve de Helmut Horten, ancien nazi, dont la fortune est initialement issue de l’aryanisation de biens et entreprises juives en Allemagne, à partir de 1936.
Considérée comme la « vente aux enchères du siècle » par le montant estimé des bijoux mis en vente, le fruit de ces enchères doit revenir à la Fondation Heidi Horten, active dans des domaines respectables mais refusant de réaliser le moindre travail autour de la mémoire de la Shoah.
Le Crif déplore que Christie’s associe son nom à la famille Horten, tant que cette dernière n’engage pas de travail de Mémoire. La promesse de Christie’s qu’une partie des commissions de la vente revienne à des œuvres liées à la mémoire de la Shoah ne change rien ni à l’origine trouble de la fortune de la famille Horten, ni au refus de la fondation Horten de s’engager dans un travail autour de la Mémoire de la Shoah.
Pour Yonathan Arfi, Président du Crif : « C’est une question morale. Cette vente aux enchères est doublement indécente : non seulement les fonds ayant permis d’acquérir ces bijoux sont pour partie issue de l’aryanisation des biens juifs menée par l’Allemagne nazie, mais, en plus, cette vente doit abonder une fondation dont la mission est d’assurer la postérité du nom de famille d’un ancien
nazi ! ».
Le Crif demande à François Pinault et Guillaume Cerutti de suspendre cette vente aux enchères tant que la Fondation Horten ne s’engage dans un travail de Mémoire authentique et complet.
Enfin, le Crif souhaite que les maisons de vente prennent collectivement conscience de leur rôle dans le devoir de Mémoire en étant vigilant face à toute vente pour des acteurs dont la fortune peut être reliée aux politiques de spoliations pendant la période nazi.
Communiqué du Crif
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