
La proposition de Résolution condamnant l’institutionnalisation par Israël d’un régime d’apartheid à l’encontre du peuple palestinien, vient d’être largement rejetée ce 4 mai par 71 voix pour et 199 contre, malgré les appels d’une partie de la gauche à soutenir un texte « du côté du droit international ».
Comme attendu, l’auteur du texte, Jean-Paul Lecoq, a insisté sur « l’attachement profond » de son groupe « à l’existence de l’Etat d’Israël », tout en défendant le droit de critiquer « une dérive illibérale et coloniale de cet État sans être taxé d’antisionisme ou d’antisémitisme ».
En fonction de quoi, notre homme a défendu ce texte où l’infâme le dispute au scélérat, évoquant sans vergogne « la situation des Palestiniens qui relève juridiquement d’une situation d’apartheid. […] C’est un régime institutionnalisé, gravé dans le marbre de la loi […], ayant pour but l’oppression d’un groupe sur un autre [et]institutionnellement maintenu en place », et invoquant « les centaines de résolutions de l’ONU, […] de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe » et « les enquêtes et rapports publiés par des ONG ».
Notre auteur et orateur a reçu le soutien de députés insoumis et écologistes, mais pas celui du groupe socialiste, lequel s’est ainsi dans un ultime sursaut sauvé du déshonneur, même si on se demande de quoi sera faite leur propre résolution sur le sujet, qu’ils ont annoncée pour « les prochains jours »: les socialistes ont reproché de transformer « un conflit de territoire » en « conflit entre les Juifs et les Arabes ».
Déposée dans le cadre de la journée réservée aux textes du groupe communiste, la résolution avait fait l’objet de vives critiques aussi bien dans le camp présidentiel, à droite et à l’extrême droite, mais encore chez des élus socialistes: alors qu’Aurore Bergé, présidente du groupe Renaissance, dénonçait un « geste de détestation de l’Etat d’Israël » et fustigeait une « obsession contre Israël », Meyer Habib, apparenté au groupe Les Républicains, rappelait qu' »aujourd’hui, l’antisémitisme était principalement à gauche », à quoi notre Aymeric Caron s’écria: « L’antisémitisme, nous le vomissons, nous le haïssons ».
Sarah Cattan avec AFP