Droit de Réponse de Mario Stasi, Président de la LICRA, suite à l’article de Sarah Cattan “L’honneur perdu de la Licra” 


Votre article intitulé “L’honneur perdu de la Licra” publié dans Tribune juive le 7 novembre 2023,
contient un certain nombre d’assertions fausses, qui sont de nature à jeter le discrédit sur la Licra.
Vous décrétez ainsi qu’il règne au sein de cette association une “atmosphère rance et nourrie de suspicions”, ce qui rejoint une série d’attaques émanant d’un noyau résiduel de militants en rupture
avec l’association. Si vous aviez eu recours à la règle du contradictoire qui s’impose dans ce type d’enquête, la gouvernance vous aurait, sans aucune réticence, éclairé sur les points de tension qui existent, comme dans toutes les associations. Au lieu de cela vous construisez une image déconnectée de la réalité du bureau exécutif de l’association. Vous écrivez notamment que celui-ci “s’éreinte à faire taire à coups d’avertissements tous ceux qui osent s’opposer à lui”. Association loi 1091, la Licra fonctionne avec des règles démocratiques, des décisions discutées et votées, qui laissent des traces écrites ou des procès-verbaux : vous n’auriez donc eu, en toute logique, aucune difficulté à produire le début d’une preuve motivant votre accusation d’autoritarisme, si telle avait été la réalité.
Vous parlez “d’avertissements sévères à l’encontre des dirigeants de section qui avaient ‘osé’ inviter Georges Bensoussan”, mais aussi d’une “mise en demeure aux sections qui souhaitaient recevoir, dans le cadre d’une conférence” de l’intéressé.

Vous allez jusqu’à préciser que le bureau exécutif (BE) a “osé” écrire à ses adhérents, en guise de justification à ne pas inviter l’historien, que sa présence risquait de porter atteinte à la réputation de la LICRA”. Ces affirmations sont toutsimplement fausses et nous vous demandons, là aussi, de produire les preuves de ces “avertissements” et d’une telle “mise en demeure” qui n’existent pas.

Vous reprenez à votre compte des accusations portées à l’encontre de la Licra au sujet de la procédure judiciaire engagée contre les propos de cet historien. Si la LICRA s’est en effet retrouvée aux côtés d’autres associations dans le cadre d’un procès, en première instance, et non pas en appel, vous faites référence à une connivence (accointance: “relations familières ou d’intérêt”) avec une organisation aujourd’hui dissoute par le gouvernement en décembre 2020, que la Licra a toujours combattu, sans la moindre ambiguïté. Ces assertions sont donc de nature à générer de la confusion dans l’esprit de vos lecteurs.

Vous qualifiez ensuite le BE de la Licra d'”immonde” pour “avoir tout fait, via twitter, pour descendre les Klarsfeld qui reçurent du maire RN de Perpignan une médaille de citoyens d’honneur de la ville”. Cette allégation est absolument fausse et passe sous silence le communiqué pondéré publié par le bureau exécutif restreint sur cette affaire délicate, au regard du passé d’engagements communs de la Licra avec les époux Klarsfeld. Ce communiqué publié le 18 octobre 2022 par le biais d’un simple tweet aux termes mesurés, a seulement fait état d’une incompréhension et non de l’attitude agressive que sous-entend votre propos, très mal renseigné.
Vous évoquez encore, au sujet de la convention signée entre la Licra et la Grande mosquée de Paris un “partenariat discret avec tous les partenaires de ladite Mosquée”, aux fins de faire accroire à l’existence d’un pacte infâme unissant la Licra et, comme il faut sans doute l’imaginer, des islamistes. Cela ne correspond en rien à la réalité des travaux ébauchés, non pas “discrets” mais “publics” avec cette institution, et dont vous pourriez prendre connaissance à la lecture de l’entretien entre MarioStasi et Chems-Eddine Hafiz, dans le DDV n°688.
Vous parlez, enfin, d’une “‘nouvelle’ LICRA qui trahit”, ce qui constitue une accusation grave. Vous accusez de “déshonneur” l’association en lui prêtant des pratiques qui sont aux antipodes de son combat de toujours mené contre le racisme et l’antisémitisme, et pour la défense de toutes leurs victimes, sans distinction. lI n’y a pas, à cet égard, de “nouvelle” Licra, pas plus qu’il n’y a de “trahisons” des fondamentaux de cette organisation presque centenaire, qui maintient son cap universaliste contre vents et marées, loin de l’image que votre article cherche à donner.

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