Nier la Shoah est normal dans les pays musulmans

© Frédéric Bastien

Le 18 avril dernier marquait le jour de la commémoration de la Shoah. L’assassinat de six millions de Juifs au cours de la Seconde Guerre mondiale constitue l’un des plus terribles génocides de l’histoire. J’ai eu la chance pour ma part de rencontrer cinq survivants de l’Holocauste et j’en garde un souvenir marquant.
Aussi incroyable que cela puisse paraître, il y a des gens qui nient ou minimisent l’Holocauste. C’est une forme d’antisémitisme.

Les négationnistes sont peu nombreux dans les pays occidentaux. On en retrouve quelques-uns toutefois au sein de l’extrême droite.

Les musulmans du Maghreb et du Moyen-Orient sont les plus susceptibles de nier la Shoah, selon une étude menée en 2014 par l’Anti-Defamation League. Dans cette région, pas moins de 63% des gens nient ou minimisent la Shoah.


Rencontre avec le négationnisme

J’ai moi-même été confronté à ce phénomène. Au cours d’un voyage en Jordanie, moi et ma femme visitons l’ancienne ville romaine de Jérash en compagnie d’un guide. Ferré en histoire, ce dernier me pose une question en apprenant que je suis historien:
– «Pensez-vous qu’Hitler a vraiment tué six millions de Juifs?»
– «Admettons qu’il en a tué seulement deux millions. Est-ce que ça change quelque chose?»
Après cette réponse, l’intéressé a préféré parler de sujets plus légers.
Au cours d’un autre périple moyen-oriental, j’ai eu la chance de rencontrer le professeur Mohammed Dajani. Ancien cadre du Fatah de Yasser Arafat, celui-ci est ensuite devenu professeur à l’Université de Jérusalem. En 2014, il a amené une trentaine de Palestiniens à Auschwitz dans le cadre d’un voyage d’études.


Mein Kampf en arabe
Il m’a expliqué que la traduction arabe du livre d’Hitler, Mein Kampf, se vend très bien en Palestine et dans les pays arabo-musulmans. L’Holocauste y est vu comme un mythe pour justifier l’existence d’Israël. Cette croyance de même que d’autres formes d’antisémitisme sont encouragées par les gouvernements et se retrouvent dans les manuels scolaires.
Le professeur Dajani a été vertement critiqué par les siens pour son initiative de 2014, et aussi parce qu’il est désormais critique des dirigeants palestiniens. Son auto a déjà été incendiée. Vivant à Jérusalem, il lui est désormais dangereux de mettre les pieds à Ramallah, capitale palestinienne.
Le Canada n’est pas épargné par ce négationnisme originaire du Moyen-Orient. En décembre 2020, la Muslim Association of Canada (MAC) a invité Tareq Al-Suwaidan à faire une conférence. Extrémiste notoire, ce Koweïtien nie l’Holocauste, entre autres. Ce discours ne gêne nullement la MAC qui, parallèlement, accuse le Québec d’islamophobie dans le dossier de la loi 21. En 2021, elle a réinvité Al-Suwaidan… avant de reculer après que j’eus dénoncé l’affaire.
Le pire de cette histoire est le traitement que réservent les fédéraux et les Ontariens à cette organisation. Trudeau lui a versé deux millions de dollars en 2021-2022, notamment au nom de la lutte contre le racisme! L’Ontario, elle, lui a commandé des vidéos éducatives destinées à ses écoles, et ce, dans le but de lutter contre «l’islamophobie». Dans l’une des présentations, une animatrice voilée fait état d’un complot juif alimentant «l’industrie de l’islamophobie».
C’est ça, le multiculturalisme canadien! Au nom de l’ouverture à l’autre, notre argent finance l’antisémitisme!

© Frédéric Bastien

https://www.journaldemontreal.com/2023/04/29/nier-la-shoah-est-normal-dans-les-pays-musulmans

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2 Comments

  1. Le texte se termine par :
     » Au nom de l’ouverture à l’autre  » .
    Il faut en effet s’ ouvrir à l’ autre.
    Mais pour l ‘ autre je suis l’ Autre.
    De ce fait l’ autre ( celui de la phrase entre guillemets ) ne devrait-il pas s’ ouvrir à moi ?
    Si tel n’ est pas le cas cet autre que moi me fait  » cocu « .

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