Isaac Herzog a rappelé aux Israéliens “la Voix de l’État d’Israël. La Voix du chagrin et de la fierté”

“La sirène qui a percé le silence, chemine d’un bout à l’autre du pays, secoue nos âmes, ouvre la voie à une mémoire qui nous submerge de silence. Je me demande, nous : quel autre pays au monde a une voix aussi spéciale ? C’est la voix de la douleur et de l’espoir, du chagrin et de la fierté. C’est la voix de l’État d’Israël. Une voix qui appelle à arrêter un instant, à s’emparer du sacré, à se souvenir de s’unir, ensemble. Cette année, au plus fort des controverses, cette voix forte, brûle, crie et a mal plus que jamais. Cette année, encore plus, cette voix nous appelle, au coeur du silence criant: nous tous, ensemble. Leur sacrifice n’aura pas été vain et ne le sera jamais. Je m’adresse à vous, mes frères et mes soeurs, citoyens d’Israël, en ce moment sacré, d’ici, du Kotel des lamentations et des larmes, que la présence divine ne quitte jamais et je demande que nous pleurions nos disparus, ensemble. Que nous laissions le manque nous envelopper, ensemble. Que nous fassions entendre la voix de notre douleur commune, vidée de toute discorde. Lorsque nous pleurons nos fils et nos filles. Lorsque nous aspirons à être réconfortés. Parce qu’ils ne sont plus là “.

Le Président a ouvert son discours via l’histoire de Yossef Strauss, né en Hongrie, jeune rescapé de la Shoah, monté en Israël sur le bateau  “Latrun” et renvoyé à Chypre. “Cet élève de la yeshiva Kol Torah à Jérusalem a pris part à la guerre en 1948, tombant à Armon Hanatsiv alors qu’il avait 17 ans. Près de lui est enterré, Yossef Ahrak qui était arrivé du Yémen trois ans avant d’être tué dans la lutte pour le quartier de Mea Shéarim. Il était marié et père d’un bébé de quelques mois”.

“Dans ce carré 9, sont aussi enterrés Rahamim Eliezer de Bulgarie, Refaël Fergui Fadlon de Lybie, Maurice Amzel de France, David Har Zahav et Ephraïm Auster de Pologne, Yaakov Werner Miller d’Allemagne. Tous, tous sont enterrés dans le carré 9 “, a insisté le Président.

“Il” s’est exprimé hier à Tel Aviv devant quelque 2 000 délégués des JFNA, Jewish Federations of North America, et a prôné le dialogue, tout en mettant de côté les protestations de centaines de manifestants à l’extérieur du lieu de réunion au sujet de la réforme largement controversée du système judiciaire israélien.

Le Président Herzog a choisi de consacrer son discours prononcé au Kotel à l’occasion de la cérémonie d’ouverture de Yom Hazikaron “au carré 9, zone A, du cimetière militaire du Mont Herzl”, où sont enterrés des olim du monde entier, des orthodoxes et des rescapés de la Shoah, il a appelé à “trouver ce qui nous unit, et pas uniquement dans les cimetières. Chaque personne tombée possède sa propre histoire, son propre chemin, ses opinions, ses croyances, son mode de vie, mais ce qui les rassemble tous, c’est qu’ils ont la même adresse, le carré 9 du Mont Herzl, à Jérusalem. De toutes les tendances, de tous les pays, de toutes les professions et modes de vie, tous croyaient dans la renaissance d’Israël sur sa terre. Tous ont rêvé de l’Etat d’Israël, tous voulaient le construire. Tous ont payé de leur vie le prix d’un foyer national commun, ici, dans notre patrie”.

Faisant référence à la crise politique enracinée dans le différend sur la réforme du système judiciaire, qui divise la société israélienne selon des lignes idéologiques, socio-économiques et ethniques, il a indiqué que son bureau jouait le rôle de médiateur entre les partisans et les opposants à cette réforme.

Le président, qui a déjà exhorté la coalition à “abandonner” son paquet de réformes et a proposé un cadre alternatif que Netanyahou a rejeté, a également fait des références indirectes au différend sur la réforme judiciaire: “Malgré l’abondance de nos bénédictions, nous devons également reconnaître qu’il existe des tendances préoccupantes au sein de notre peuple, des tendances qui jettent une ombre sur notre avenir commun”. 

Sans langue de bois, il a évoqué les “fossés” entre les Juifs, dénonçant “le débat acharné sur l’orientation d’Israël au cours des derniers mois, exemple frappant de la façon dont l’aliénation entre différents groupes et la polarisation qui s’envenime pendant des années deviennent corrosives”.

“Un Davos juif”

Il a annoncé que son bureau avait mis au point une toute nouvelle initiative appelée “Kol Haam” [la Voix du peuple] : “L’initiative du président pour un dialogue juif mondial”, qu’il a décrite comme un nouveau conseil mondial pour le dialogue juif.

“On pourrait l’appeler un ‘Davos juif’. Non partisane et apolitique, la Voix du peuple sera un forum de collaboration. Il pourra accueillir et refléter l’éventail complet et diversifié des voix juives. Ce sera un lieu où nous pourrons engager des discussions sérieuses, sensibles et stratégiques sur les questions les plus complexes et les plus urgentes auxquelles notre peuple est confronté », a déclaré Herzog. Il n’a précisé ni le lieu, la date ou la portée de cette initiative”.

Dans son discours, le président a célébré les réalisations d’Israël en dépit de dangers parfois existentiels, ainsi que la contribution des Juifs de la Diaspora.

“Bonne chance à nous ! Am Yisrael Chaï [Le peuple d’Israël vit] ! Joyeux 75e anniversaire à notre État d’Israël bien-aimé ! Yom HaAtsmaout Sameach !” 

© Avi Ohayon GPO

“Le prix de la discorde est lourd, très lourd. Dans ce lieu saint, où de nombreux soldats prêtent serment pour protéger la patrie, le temps est venu de le redire et de s’y engager: nous n’avons qu’une seule armée et qu’un seul Etat. Tsahal et ceux qui y servent doivent rester en dehors des querelles. Nous tous, de toutes les tendances du peuple, nous devons trouver ce qui nous unit. Pas seulement dans les cimetières. Affermir notre alliance de vie, nous engager envers l’unité d’Israël, l’éternité d’Israël, l’Etat d’Israël juif et démocratique”.

Le Chef d’Etat-major, Herzi Halévy, a ouvert pour sa part son intervention en racontant la première fois qu’il a dû annoncer à une famille la perte de l’un de ses fils, tombé pendant la guerre de Kippour: “En tant que dirigeant de l’armée, il est de mon devoir de protéger l’Etat d’Israël et de tout faire pour garantir la sécurité des soldats de Tsahal au combat, en entrainement et dans la vie quotidienne dans les bases. Je m’engage à continuer à m’occuper des blessés et faire tous les efforts pour que nos prisonniers reviennent. Les soldats tombés sont nos racines sur lesquelles nous construisons l’Etat d’Israël juif et démocratique. Leur souvenir est un phare pour notre devoir suprême de le protéger. Nous ne vous oublierons pas, nous continuerons à vous accompagner et ensemble à réaliser le testament de vos fils et de vos filles, que notre existence ici soit digne de leur sacrifice, de leur testament, de notre engagement”.

L’un des moments les plus forts de la cérémonie d’ouverture de Yom Hazikaron au Kotel hier soir aura été le kaddish récité par Shalom et Tzur Yaniv, le père et le frère de Hallel et Yaguel Yaniv, 19 et 21 ans, assassinés il y a deux mois à Hawara: Tzur venant de célébrer sa bar-mitsva ce jour-même, son premier kaddish leur fut dédié.

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