« On n’est pas des islamogauchistes » : la LICRA en convention à Aix-en-Provence

A Aix-en-Provence, la Ligue internationale contre le Racisme et l’Antisémitisme (LICRA) tenait du 14 au 16 avril sa convention nationale. Connue pour ses actions juridiques et ses fréquents appels à la censure, l’association a voulu se pencher sur le thème du numérique. Reportage.

Mario Stasi, président de la LICRA. Photo d’illustration. JOEL SAGET / AFP

« La Provence est marquée par la montée du populisme et de l’extrémisme, c’est donc une terre importante pour la LICRA. » C’est ainsi que Mario Stasi, président de l’association créée en 1927, a ouvert la convention nationale d’Aix-en-Provence, dans la fastueuse salle des mariages de la mairie et ses cent tableaux. La cité thermale est louée par ce dernier pour ses « communautés qui vivent en bonne intelligence ». On a peut-être connu meilleur exemple de diversité mais il aurait sûrement été compliqué de parler de « bonne intelligence » à Marseille. Elle jouirait également d’une délégation LICRA très active.

Une centaine de délégués locaux venus de toute la France ont ainsi eu la chance de passer le week-end à Aix pour prendre part aux travaux internes de la structure et se former via les tables rondes du samedi. L’assemblée ne brille pas par sa variété : les moins de 60 ans et les non-blancs se comptent sur les doigts de la main.

Les rares délégués ayant la vingtaine sont des profils multi-engagés et mondains, souvent étudiants en droit, à l’image d’une jeune responsable de Paris : « pourquoi la LICRA ? C’est venu comme ça, en cherchant les associations les plus actives sur le terrain pour défendre les valeurs républicaines. » Alix, en service civique dans la LICRA du Loiret, a frappé à la porte de l’association après avoir été victime de racisme : « j’ai un nom de famille arabe et on m’a refusé à l’embauche pour cela, » pense-t-elle. Une expérience personnelle à rebours de certaines études sur le CV anonyme comme celle du CREST en 2011. Du côté des plus anciens, c’est la mémoire résistante et la politique qui les a amenés ici : « j’étais adjoint au maire d’Orléans, qui était jumelée avec Saint-Cloud dans le Cantal, haut lieu de la Résistance, j’ai ainsi rencontré des membres de la LICRA », raconte un Loirétain. « Je suis rentré par l’intermédiaire de Claude Pierre-Bloch, fils de Jean Pierre-Bloch (résistant et député socialiste, ndlr) », poursuit un Périgourdain.

La guéguerre LICRA-LDH

Ces cadres parlent de la LICRA comme d’une « association laïque qui combat tous les racismes de manière universaliste, y compris le racisme antiblanc. » Thomas Sarlat, vice-président de la délégation de Dordogne, tient d’emblée à se distinguer de la LDH (Ligue des Droits de l’Homme) : « ils ont un logiciel plus différencialiste, ils sont complaisants avec l’islam radical voire islamogauchistes, comme La France insoumise. » Le torchon brûle depuis plusieurs années entre les deux associations, pourtant membres de la CNCDH (Commission nationale consultative des Droits de l’Homme). En 2018, la LDH avait reproché à la LICRA d’avoir demandé à la Ville de Paris de couper les vivres à une association d’aide aux migrants qui avait eu des déclarations controversées sur les attentats islamiques. Plus récemment, à l’occasion des affrontements entre police et manifestants à Sainte-Soline, Mario Stasi a dénoncé un courrier de la LDH destiné au gouvernement qui parlait entre autres de « caractère structurel des violences policières illégitimes ». Quant à l’islamogauchisme, c’est sans doute une référence au fait que la LDH s’était opposée à l’expulsion de l’imam radical Hassan Iquioussen et aux chartes de laïcité imposées à toute association subventionnée et proposées par la LICRA : « on ne va pas subventionner des associations qui sponsorisent les femmes voilées, » justifie Thomas Sarlat.

A la surprise du président, Valeurs actuelles est le seul média présent à l’événement. Mario Stasi ne souhaitera pas donner d’entretien : « ça me pose un problème qu’il n’y ait que votre point de vue. »

Une vieille association en déclin

Créée pendant l’entre-deux-guerres comme une « ligue contre les pogroms », l’association a évolué. Aujourd’hui, elle ne compte plus que 3 000 adhérents contre 100 000 en 1939 mais touche tout de même 400 000 euros de subventions par an. Son action se décline en trois volets. Un volet juridique quand elle se constitue partie civile lors d’un procès ou porte plainte elle-même comme elle l’a fait à de multiples reprises à l’encontre d’Éric Zemmour. Un volet de sensibilisation puisqu’elle intervient dans des lieux de formation comme les écoles de police. Enfin, un volet événementiel.

La dernière actualité de l’association est la tribune de son président Mario Stasi au Monde intitulée « LFI et ses provocations puériles servent de marchepied au RN » dans laquelle il fustige le comportement des députés LFI et la stratégie de buzz du parti. C’est aussi l’affaire Christophe Galtier, du nom de l’entraîneur du Paris Saint-Germain qui est accusé de propos racistes datant de l’époque où il était à l’OGC Nice. La LICRA doit rencontrer la direction du PSG prochainement pour déterminer si elle interviendra.

Quand l’ancienne génération craint les réseaux sociaux et TPMP

En quoi le numérique serait un nouveau champ de bataille pour la LICRA ? En table ronde, les intervenants argüent que les réseaux sociaux feraient la part belle aux messages de haine et aux fausses nouvelles. Deux éléments sont mis en cause : l’anonymat et les algorithmes. Ces derniers nous exposeraient prioritairement aux contenus frappants et qui vont dans le sens de nos convictions, maintenant les utilisateurs dans des boucles de radicalisation. Twitter est particulièrement visé pour sa propension à favoriser les messages courts et choquants.

Le ton, destiné à un public âgé, est ainsi à la méfiance vis-à-vis des médias sociaux, mais aussi des nouveaux produits médiatiques du groupe Bolloré (Touche pas à mon posteFace à l’info), quitte à idéaliser les médias « traditionnels » et le service public. On n’hésite pas à parler de « l’empire Bolloré » dont Cyril Hanouna, comparé volontiers à l’humoriste Dieudonné, serait le « fer de lance ». On lui reproche de donner la parole à des personnalités d’extrême droite qui n’auraient pas gagné en notoriété autrement, Éric Zemmour en tête (encore lui), de proposer des solutions simplistes à des problèmes complexes, et de promouvoir une liberté d’expression absolue qui n’aurait rien de souhaitable. La politisation de France InterFrance Culture ou France Info semble poser moins de problèmes. En conclusion, Mario Stasi a donc appelé à « réguler, sanctionner, mais surtout pas censurer, » sur le modèle de l’Arcom (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique), ex-CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel), dont un des intervenants était une ancienne employée.

© Étienne Arsac

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6 Comments

  1. J’ai lu cette bouillie inepte et il y aurait tant à dire devant tant de stupidité et de grossiers mensonges. Et comme je m’y attendais, la Ligue Internationale Confusionniste, Raciste et Antisémite ne mentionne même pas la sphère indigéniste qui est de très loin la plus dangereuse mouvance fasciste, raciste et antisémite de France et des pays francophones voisins.
    Elle préfère également s’attaquer aux réseaux sociaux (sans qui l’Occident serait comparable à la Chine en terme de censure) qu’à la fachosphere du Sévice Public, de L’Immonde etc…

    Le silence de la Ligue Internationale Confusionniste, Raciste et Antisémite au sujet du PIR est une preuve de sa complicité.

    Non Mr Stasi vous n’êtes pas des
    Islamo gauchistes.
    Mais des islamo Fascistes ou du moins leurs complices…Sans aucun doute !

  2. Par bouillie inepte je fais allusion aux propos de la LICRA et de Mr Stasi.
    J’ai bien aimé la phrase de Mr Stasi « ça me pose un problème qu’il n’y ait que votre point de vue » (VA). Sans doute Mr Stasi aurait-il préfère des interlocuteurs plus proches de ses convictions : L’immonde, L’aberration, Vichy Télévision…voire Mr N’Diaye ou Mme Bouteldja en personne !

  3. « La Provence est marquée par la montée du populisme et de l’extrémisme »…Ben sans doute pas autant que la région parisienne.Ce pauvre Mario Stasi…Tellement à côté de la plaque, tellement hors-sol, tellement lunaire qu’il en est presque touchant…🙃

    • La région parisienne et la mairie de Paris sont marquées par la montée du populisme et de l’extrémisme _ c’est donc une terre qu’affectionne la LICRA.

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