Camera. Adaptation française InfoEquitable
Rien n’a changé sur France 24 malgré l’admission par la chaîne publique que plusieurs de ses journalistes arabophones avaient fait preuve d’antisémitisme. Sa correspondante à Jérusalem qui a loué les terroristes palestiniens comme des « martyrs » est de retour à son poste et d’autres intervenants diffament les civils juifs qui visitent le mont du Temple, qualifiés de colons qui prennent d’assaut la mosquée al-Aqsa.
Le 5 avril, Laila Odeh, la correspondante attitrée de France 24 en arabe à Jérusalem, a repris du service après avoir dû rester chez elle quelques temps suite à un dossier accablant de CAMERA Arabic détaillant ses messages sur les réseaux sociaux célébrant les terroristes comme des « martyrs » qui « sont montés au plus haut des cieux ». La réapparition d’Odeh a également marqué le retour au business as usual – à savoir une couverture anti-israélienne flagrante – pour ses collègues du service arabe de la chaîne française financée par des fonds publics.
Même si la chaîne a donné raison le mois dernier à CAMERA Arabic quant à l’activité haineuse et non professionnelle d’Odeh, les dirigeants de France 24 à Paris ont inexplicablement autorisé leur employée à reprendre son poste sans même exiger de rétractation, et encore moins d’excuses. CAMERA avait déjà souligné que cette décision n’était pas seulement offensante pour les Juifs et les Israéliens, mais qu’elle envoyait également un signal fort et dangereux aux journalistes arabes de France 24 dont les pratiques professionnelles de journalisme éthique se trouvent subordonnées à une ligne de conduite extrêmement anti-israélienne : le peuple et l’État juifs deviennent des cibles acceptables.
Alors qu’Odeh s’est allègrement remise au travail pendant une période particulièrement instable marquée par une augmentation de la violence – deux jours seulement avant deux attaques terroristes arabes qui ont coûté la vie à quatre autres civils innocents, les soeurs israélo-britanniques Maia (20 ans) et Rina Dee (16 ans), leur mère Lucy et le touriste italien Alessandro Parini – la crainte de CAMERA Arabic d’une couverture problématique des événements s’est avérée bien fondée.
Au cours des 48 heures qui se sont écoulées entre le retour d’Odeh et l’attentat terroriste perpétré en Cisjordanie contre la famille Dee, les journalistes arabophones de France 24 ont répété à l’envi l’une de leurs diffamations favorites du dernier Ramadan. Selon eux, les civils juifs qui visitent (et parfois prient) en plein air sur le mont du Temple à Jérusalem, le site le plus sacré du judaïsme et le troisième site le plus sacré de l’islam, sont des « colons qui prennent d’assaut la mosquée al-Aqsa ».
Quelques jours avant sa suspension au début du mois de mars, Mme Odeh avait évoqué les « colons qui prennent d’assaut la mosquée al-Aqsa ». Dès son retour, elle a nominalement remplacé « colons » par « juifs pratiquants » et « mosquée al-Aqsa » par « complexe de la mosquée al-Aqsa ». Mais, à plusieurs reprises, elle a continué à utiliser le terme « prise d’assaut » en référence à leur visite.
Peu après le retour d’Odeh, le journaliste Khaled Gharabli a également parlé de « colons prenant d’assaut l’enceinte de la mosquée al-Aqsa », avant de désigner l’ensemble de l’enceinte par le terme « la mosquée ». En outre, pour la troisième fois en deux ans, il a remis en doute à l’antenne l’emplacement ancien du Temple juif, attribuant ce fait historique à une « croyance » possédée par « certains » en Israël.
Le correspondant de Ramallah, Majed Said, est allé encore plus loin. En plus de citer les « colons qui prennent d’assaut la mosquée al-Aqsa bénie », il a également qualifié de « résistance palestinienne » les habitants de Gaza qui ont lancé des roquettes sur la population civile d’Israël.
Enfin, Taoufik Mjaied a reçu un invité spécial pour parler des « colons » et de la façon dont ils « prennent d’assaut la mosquée al-Aqsa ». Le prétendu expert en la matière était, selon les termes de Mjaied, le « journaliste » Rabee’ ‘Eid, identifié comme « un Palestinien de Haïfa ». Connu des lecteurs de la presse en anglais comme l’étudiant qui a perturbé le discours de Barack Obama à Jérusalem en 2013, voici comment ‘Eid a décrit son travail journalistique le mois dernier : « Mon travail de journaliste, et même de réalisateur, ne signifie jamais être impartial. Je suis partial en faveur de mon peuple palestinien et de sa juste cause de libération du régime colonialiste barbare sous lequel nous vivons, et de tout le mal qu’il représente… ».
Dans la même interview de mars 2023, ‘Eid a également déclaré que le régime « colonialiste », faisant référence à Israël dans son intégralité, auquel il est soumis en tant que résident de « Haïfa occupée », est le dernier au monde qui n’a pas encore été « démantelé ».
Le dernier projet de M. ‘Eid est une série de publications accusant l’enquête menée autour d’un scandale d’antisémitisme à la Deutsche Welle d’être biaisée en faveur du sionisme. En collaboration avec Moshe Zuckermann, ‘Eid a défendu les employés de la Deutsche Welle licenciés, en justifiant leurs posts sur les médias sociaux qui contenaient des propos négationnistes, soutenaient l’assassinat de civils juifs et affirmaient que les juifs « contrôlaient le cerveau des gens à travers l’art, les médias et la musique ».
En d’autres termes, l’invité spécial de France 24 qui offre son expertise sur « les colons qui prennent d’assaut al-Aqsa » est un apologiste de l’antisémitisme qui pense qu’Israël devrait être complètement éliminé.
Soulignons que ce langage partisan n’est présent en abondance que dans le matériel en arabe produit par France 24 elle-même. Lorsque la chaîne reproduit des dépêches en arabe de l’Agence France-Presse, par exemple, les normes journalistiques de base sont à nouveau respectées. Par exemple, un article de l’AFP du 5 avril publié sur le site en arabe de France 24 rapporte ce qui suit : « Les Palestiniens refusent que des Juifs soient admis dans le sanctuaire de Jérusalem et qu’ils prient à l’intérieur. Ils considèrent ces actes de ‘prise d’assaut’ comme une provocation à leur égard ».
Auteur : Recherches en arabe et traductions vers l’anglais par Camera Arabic.
Adaptation française : InfoEquitable.
Version originale : » Back to work: Leila Odeh returns. As does France24 Arabic’s anti-Israël animus
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