Tribune Juive

2/3. Hébron vu par « Télérama » et son invitée, Sophie Bessis

Ce même jour, « Télérama » publiait un entretien avec l’historienne Sophie au sujet d’un documentaire révélant les débordements de l’armée israélienne à Hébron, ville laboratoire de la politique d’occupation prônée par l’État hébreu. Bessis y voit un symbole de l’intensification de la violence érigée en modèle par l’extrême droite au pouvoir.

Hébron, à moins d’une heure de Jérusalem, concentre les enjeux du conflit israélo-palestinien. La principale ville de Cisjordanie est la seule dans laquelle des colons juifs vivent parmi les résidents locaux, et non dans des implantations à l’écart. Une cohabitation qui va jusqu’au site sacré du tombeau des Patriarches, où repose le prophète Abraham (pour les Juifs) et Ibrahim (pour les musulmans), leur ancêtre commun. 

[… ] Hébron, Palestine, la fabrique de l’occupation, signé des réalisateurs israéliens Idit Avrahami et Noam Sheizaf, diffusé sur France 5, dévoile les tensions permanentes qui règnent dans cette zone, où s’inventent de nouvelles méthodes d’occupation et de répression. Un lieu symbolique, érigé en modèle par la coalition d’extrême droite au pouvoir, comme l’explique l’historienne Sophie Bessis.

Cela se passe depuis des années déjà, dans l’impunité la plus totale, quand les colons vont couper les oliviers des Palestiniens ou quand ils clôturent des terres qui ne leur appartiennent pas. […]  Le silence de la majorité de la poilpulation israélienne vis-à-vis de ce qui se passe à quelques kilomètres de chez elle vaut approbation. N’oublions pas non plus que ces suprémacistes, ces fascistes s’il faut les appeler par leur nom, ont été élus démocratiquement. […] 

Il y a depuis longtemps une cécité et une lâcheté occidentales regrettables sur la question de la colonisation israélienne. […] Ce fascisme qui s’installe en Israël met en danger met en danger l’existence de l’État d’Israël lui-même, car il ne pourra perdurer tel qu’il est aujourd’hui en continuant d’occuper, d’opprimer et de mettre en place une politique d’apartheid.

© Sophie Bessis, propos recueillis par Étienne Labrunie

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