Au nom du peuple juif, du sionisme, des pionniers de cet Etat et de nos grands-parents qui n’ont pas eu notre chance, nous devons renouer le dialogue
Israël est en danger. Trois mois après l’annonce du projet de réforme judiciaire par le gouvernement Netanyahou et les manifestations de masse qui ont suivi et se poursuivent encore aujourd’hui, la société israélienne est fracturée comme elle ne l’a jamais été. Ces divisions internes bouleversent les équilibres et représentent une véritable menace existentielle, qui pourrait mener à l’effondrement de notre foyer commun si nous ne réagissons pas.
Bien que la méthode et le radicalisme du projet de réforme puissent interloquer, voire choquer, et que les desseins des ministres d’extrême droite semblant vouloir changer l’ADN même du pays inquiètent profondément, je ne reviendrai pas ici sur les raisons de la crise car rien n’est jamais ni tout blanc ni tout noir.
Face à cette étape cruciale dans la vie de notre pays, il y a une chose primordiale que nous devons garder à l’esprit : le rêve sioniste s’est réalisé, le peuple juif vit sur sa terre après deux mille ans d’exil, et l’État d’Israël, malgré ses défauts et ses lacunes, représente une réussite éclatante. Aucune démocratie progressiste n’a connu une prospérité aussi fulgurante, qui fait d’elle aujourd’hui une puissance technologique, scientifique, économique, militaire et politique. L’Israël du XXIe siècle est un pays fort, qui peut façonner son destin et marcher vers un avenir radieux.
A l’origine de cette réussite, il y a une population à la force, à l’esprit et au dévouement uniques, mais aussi des dirigeants courageux, audacieux et optimistes qui n’avaient ni peur, ni haine, et qui plaçaient les intérêts d’Israël au-dessus de tout. Ils croyaient au peuple juif et à sa capacité à accomplir l’impossible. Et ils savaient que pour exister dans cet environnement hostile, nous avions besoin d’un État qui préserve l’héritage glorieux du peuple juif, tout en adoptant les valeurs d’un monde moderne, ouvert et démocratique où chacun aurait le droit de vivre et de penser comme il l’entend. Tout cela ne s’est pas fait en un jour bien sûr, et nous a coûté en guerres, en sang, en sueur et en larmes, mais nous avons réussi. Nous avons un toit, nous qui étions un peuple sans abri.
Au nom du peuple juif, du sionisme, des pionniers de cet Etat et de nos grands-parents qui n’ont pas eu notre chance, nous devons renouer le dialogue et parvenir à un consensus. Seule une réconciliation générale pourra empêcher le désastre et permettre de redéfinir le projet sioniste pour ce nouveau siècle, autour duquel la société israélienne pourra s’identifier et se regrouper.
Des millions d’Israéliens pensent différemment de moi et c’est aussi cela notre richesse. Je veux leur parler. Je veux coopérer, travailler, et servir dans l’armée avec eux. Je veux que nous partagions ensemble la douleur et les joies que traverse notre pays. Dans quelques jours, Israël rendra hommage à ses soldats tombés au champ d’honneur pour que nous puissions vivre libres sur notre terre, ainsi qu’aux victimes du terrorisme. Face aux tombes, il y aura des gens de droite et de gauche, des anti et pro-réforme judiciaire, des religieux et des laïcs, tous unis dans la douleur. Sachons de même être unis dans la banalité du quotidien.
Seuls les Israéliens peuvent faire sortir Israël de cette crise et sauver le pays de lui-même. Notre destin est uniquement entre nos mains. Ne laissons pas nos véritables ennemis nous regarder nous détruire et faire le travail à leur place. 2023, après ce début difficile, doit être l’année de l’espoir, celle d’un renouveau sioniste pour les générations futures, garantissant un pays démocratique sans extrêmes, où chacun pourra vivre en harmonie. Soyons responsables et vigilants, car la réalité est sans appel : «Ein lanou eretz aheret » («Nous n’avons pas d’autre patrie»).
© Stephan Zeev Goldin
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On ne pourrait pas dire mieux
En effet, et le probleme ne date pas de la pretendue « reforme » qui essaye de remplacer une democratie imparfaite mais efficace par la dictature d’une importante minorite composite qui, dans un pays fracture et par suite de diverses manoeuvres a reussi a avoir une majorite de sieges a la Knesset. Il remonte au moins a l’assassinat de Rabin par un illumine excite par des rabbins extremistes et divers autres opportunistes. La balle qui a tue Rabin a aussi tue nombre d’israeliens et de palestiniens, et repousse aux calendes grecques les espoirs de coexistence.
La dictature d’une minorité ! Vous vouliez dire majorité mais, acte manqué, vous n’avez pas pu donner le pouvoir à des religieux et des séfarades qui, selon vous , ne sauraient diriger le pays qu’ils ont contribué à construire !
Non. c’est une minorité et GOLDIN A RAISON. Les haredim, extremistes religieux qui refusent de faire le service militaire et se fichent pas mal d’un bon nombre de lois, ne sont pas de véritables ISRAELIENS. Ils perpétuent la Gola et considèrent le gouvernement israélien comme , il y a deux siècles, leurs ancêtres considéraient le Tsar. LEUR INTERET, en faisant partie de la coalition actuelle, est de soutirer le plus de fonds possibles, d’obtenir des avantages tout en évitant les inconvénients. Et c’est grace a eux que le Likoud a sa majorité.
Que de mépris envers « les religieux » ! Jusqu’à leur refuser le statut d’ « Israéliens » c’est sidérant ! Ahavat Israël néant
Un minimum d’empathie peut-être ?
A croire que les religieux ont tous les droits. AHAVAT ISRAEL? ILS POURRAIENT COMMENCER -eux- par ahavat Israel . ils ont de beaux psoukim plein la bouche, mais ne cachent pas leurs mépris pour tous ceux qui ne leur ressemblent pas. Dans les opuscules destines a leurs ouailles, on trouve des instructions sommant les bahourei yechivot de ne pas respecter yom hhatsmaout, et ne pas se tenir immobile pour marquer le respect pour les morts, le jour de yom hazikaron. C’est aux religieux qu’on devrait demander un peu d’empathie, quand ils nous – les hilonim – nous regardent de haut tout en vivant a nos depends et sous la protection de nos enfants.
Il faut vivre ici et subir l’arrogance de leurs chefs et autres politiques pour comprendre que cette fois, ils sont vraiment alles trop loin dans leurs exigences de privileges. Et qu’on en a assez.
Et ne commencez pas a dire que c’est de antisémitisme. C’est le refus de
inégalité qui a fini par exploser, après 75 ans. Qu’ils fassent leur service militaire comme tout le monde, et on aura plein d’empathie pour eux. On les considèrera meme comme de vrais israéliens. C’est tout.
bravo pour ces bonnes paroles