Les forces de répression attaquent les manifestants et tirent des gaz lacrymogènes
Aujourd’hui, samedi 15 avril, les parents d’élèves de Shahin Shahr ont protesté contre l’empoisonnement de leurs enfants devant le rectorat de la ville. Ils scandaient : “à bas ce pouvoir tueur d’enfants”, “à bas le dictateur”, “à bas l’empoisonneur”. Les forces de répression ont attaqué les manifestants et tiré des gaz lacrymogènes. Les gens ont riposté en scandant “ordures, ordures”.
À ce jour, au moins huit écoles et conservatoires, dont l’école de filles Manouchehr Ansari, le conservatoire de filles Al Yassin et l’école Fahmideh à Shahin-Shahr, ont fait l’objet d’attaques chimiques.
Aujourd’hui, des élèves de plusieurs écoles d’Izeh, de Sanandaj, d’Oroumieh et de Mahabad ont été empoisonnées, et des dizaines d’entre elles ont été transportés dans des centres médicaux pour y être soignées.
Le 11 avril, le site judiciaire du régime a cité Bahram Ainullahi, le ministre de la Santé, déclarant : « nous avons décidé d’appeler cela la maladie des écolières parce qu’il n’y avait pas de preuve solide de l’empoisonnement des élèves”. Il a ajouté : “Dans plus de 90 % des cas de malaise des élèves, il n’y a pas d’empoisonnement ni de poison. La plupart du temps, nous avons observé du stress, et un petit pourcentage est lié aux méfaits qui ont eu lieu et qui ont causé le malaise des élèves. » Le porte-parole du pouvoir judiciaire a également déclaré mardi : « nous avons décidé de ne plus utiliser le terme d’empoisonnement. »
Dans certaines villes, les organes de sécurité ont fait pression sur les écolières pour qu’elles admettent être elles-mêmes responsables de l’empoisonnement de leurs camarades de classe.
Maryam Radjavi, la dirigeante de la résistance iranienne, a salué les élèves et leurs parents qui ont manifesté aujourd’hui à Shahin-Shahr et se sont insurgés avec des slogans de “à bas dictateur”. Ils ont protesté contre l’attaque et les gaz lacrymogènes. Elle a déclaré que la seule façon de faire face aux crimes du fascisme religieux au pouvoir, y compris contre des écolières innocentes, passe par le soulèvement, la résistance et une combativité maximale.
© Hamid Enayat
Hamid Enayat est un analyste iranien basé en Europe. Militant des droits de l’homme et opposant au régime de son pays, il écrit sur les questions iraniennes et régionales et en faveur de la laïcité et des libertés fondamentales.
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