Alors que le soulèvement national en Iran marquait lundi son 207e jour, des informations suggèrent que l’empoisonnement criminel d’écolières dans des établissements scolaires à travers l’Iran s’est poursuivi ce lundi 10 avril. Des élèves de plusieurs écoles de Téhéran, de Karadj, d’Oroumieh, de Sanandaj et de Khoy, auraient été touchées et certaines hospitalisées.
Ce lundi 10 avril, les marchands du bazar et les commerçants de Saqqez se sont mis en grève pour protester contre les attaques chimiques sur les écoles de filles qui ont eu lieu dimanche. Au moins six établissements scolaires auraient été visées par des gaz toxiques.
Toujours le 10 avril 2023, selon l’agence de presse gouvernementale Mehr, Majid Mir Ahmadi, vice-ministre de la sécurité et de l’ordre public de l’intérieur, a déclaré sans ambages : « les quelques cas qui se sont produits au cours de la nouvelle année, fort limités, étaient dus à la malice de certaines élèves qui voulaient fermer des classes et des écoles. Un ou deux cas d’utilisation de gaz poivré par des élèves ont été identifiés et seront certainement sanctionnés. »
Le journal gouvernemental Etelaat a publié un article hier dans lequel on pouvait lire : « il semble qu’il y ait des forces puissantes derrière ces actes de conspiration et de détérioration, qui ne permettront pas que les secrets de cet acte odieux soient révélés et que cette trame hideuse soit démantelée. Les justifications illogiques et inacceptables présentées par certains parlementaires, administrateurs éducatifs et fonctionnaires du ministère ont ajouté à la confusion et à la complexité de la situation, et les contradictions et le manque de cohérence de leurs déclarations ne parviennent pas à convaincre la population (…) Certains responsables ont mentionné à plusieurs reprises la malice et l’espièglerie des élèves ces derniers jours, mais le peuple se demande pourquoi de tels incidents ne se produisent pas dans les écoles de garçons où l’espièglerie et la malice sont plus fréquents. »
Mme Maryam Radjavi, présidente élue du Conseil national de la Résistance iranienne (CNRI), a salué la bravoure des habitants de Saqqez et de Mahabad qui ont protesté contre l’empoisonnement criminel de jeunes filles innocentes par le régime. Elle a salué leurs actions courageuses d’organiser des manifestations et des grèves et de tenir tête aux forces d’oppression, qui représentent la forte détermination du peuple iranien à renverser la dictature religieuse.
Par ailleurs, les infirmières et le personnel médical de la province de Qazvin se sont rassemblés lundi devant le bureau du gouverneur local à Qazvin, dans le nord-ouest de l’Iran, pour protester contre les politiques injustes du régime qui retardent et réduisent leurs salaires et leurs pensions.
Les habitants des différents quartiers de Téhéran, notamment les quartiers de Sardar-e Jangal, Tehranpars et Chitgar, ont commencé à scander des slogans hostiles au régime dans la nuit de dimanche à lundi : « À bas Khamenei ! Que Khomeini soit maudit ! »
© Hamid Enayat
Hamid Enayat est un analyste iranien basé en Europe. Militant des droits de l’homme et opposant au régime de son pays, il écrit sur les questions iraniennes et régionales et en faveur de la laïcité et des libertés fondamentales.
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